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Podalire & Machaon,célébres médecins,qui accompagnerent les Grecs à l'expédition de Troye, & trois filles, dont la plus célébre étoit Hygiée ou la Déeffe de la Santé que les Romains honoroient fous le nom de Salus. On lui rendoit les mêmes honneurs qu'à fon pere, & on la représentoit fous la figure d'une jeune femme qui tient un ferpent dans une main, & dans l'autre une patère, où le ferpent paroît quelquefois, plonger fa tête.

Aux Divinités qui prenoient foin de la fanté, on avoit ajoûté un Dieu de la convalefcence qu'on nommoit Télefphore, & qu'on difoit fils d'Efculape. Il avoit la figure d'un enfant couvert d'une efpéce de chappe fans manches, & ayant fur la tête un capuchon qui ne laiffoit voir qu'une partie de fon vifage. Cet habillement mistérieux éoit propre à faire connoître que dans la convalefcence, on eft fenfible au froid, & qu'il faut être bien vêtu.

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Les Vertus, les Paffions, les Biens & les Maux, érigés en Divinités. LES PAYENS en perfonnifiant les vertus, croyoient les rendre plus refpectables, & invitoient à les honorer, en les repréfentant fous des figures fenfibles. La ville de Rome fur-tout, étoit remplie de temples, d'autels & de ftatues qui leur avoient été confacrées; mais ils rendoient auffi un culte religieux aux vices, aux maladies, & aux autres calamités qui affligent les hommes. La crainte leur avoit infpiré cette bizarre dévotion, & ils fe flattoient que leurs priéres & leurs facrifices détourneroient le courroux de ces Divinités malfaifantes.

LA PIETE.

IL N'Y a point eu de nations qui n'aient honoré & refpecté la Piété. Les Romains en avoient fait une Divinité, & lui rendoient un culte public. Elle avoit un temple dans le

marché aux herbes, un fecond dans I place où avoit demeuré une femme, qui de fon lait avoit nourri fon pere en prison. Le mot de Piété comprenoit non-feulement le zéle pour la religion, mais encore les fentimens de compaffion pour les pauvres, & de tendreffe, foit pour les peres & meres, foit pour la Patrie.

LA MISERICORDE.

LE BESOIN que les hommes ont les uns des autres, a fait honorer la Miféricorde comme une Divinité . bienfaifante. Les Athéniens lui avoient confacré un Autel, & les Romains avoient donné le nom d'afyle au temple qu'ils avoient élevé en l'honneur de cette Divinité.

LA VERTU ET L'HONNEUR. ON JOIGNOIT ordinairement la Vertu & l'Honneur, & l'on invoquoit la Vertu la premiére, parce qu'elle feule peut conduire au véritable honneur. Scipion qui détruifit Carthage, confacra un temple à la Vertu. Marcellus après la conquête de la Sicile, avoit voulu en bâtir un à la Vertu&à l'Hon

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neur; mais ayant confulté les Pontifes, ils lui firent entendre qu'un même temple ne pouvoit contenir deux Divinités. Il en fit donc construire deux à côté l'un de l'autre, & il falloit paffer par celui de la Vertu pour arriver à celui de l'Honneur. Marius, après la défaite des Cimbres, confacra un troifiéme temple aux deux Divinités.

On représentoit la vertu fous la figure d'une femme appuyée fur une colonne, quelquefois avec un cafque. Elle avoit une lance dans une main, & dans l'autre une corne d'abondance.

L'honneur eft représenté fur les médailles avec une lance dans la main gauche, & dans la droite un bâton de commandement.

LA VERITÉ.

LA VÉRITÉ paffoit pour la fille du Tems, ou de Saturne confidéré comme le Temps. Elle étoit mere de la Vertu. On là représentoit sous la forme d'une jeune fille vêtue de blanc, fymbole de la candeur qui accompagne toûjours la vérité. 1. Partie.

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LA CONCORDE ET LA PAIX.

LAConcorde & la Paix étoient confidérées comme deux Divinités différentes; la premiére préfidoit au maintien de l'union entre les Citoyens & les Magiftrats d'une ville, dans les familles & dans les différentes fociétés qui compofent un Etat; la feconde préfidoit à la réconciliation des peuples, & au rétablissement de la bonne intelligence que la guerre avoit interrompue. La concorde avoit à Rome plufieurs temples, & un entre autres au Capitole où le Sénat tenoit fouvent fes affemblées. On la repréfentoit fous la figure d'une femme couronnée de rayons, & qui tient un fceptre dans fa main. La Paix avoit auffi à Rome plufieurs temples, & on lui donnoit la figure d'une femme couronnée de laurier, d'olivier ou de roses, tenant d'une main le caducée, & de l'autre des épics, fymbole de l'abondance que procure cette Divinité. Les Romains avoient auffi confacré un temple au Repos ou à la Tranquillité qui fuit la Concorde & la Paix.

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