Œuvres complètes de P. J. de Béranger, Volume 2

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H. Fournier aîné, 1837
 

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Page 369 - LES SOUVENIRS DU PEUPLE On parlera de sa gloire Sous le chaume bien longtemps. L'humble toit, dans cinquante ans, Ne connaîtra plus d'autre histoire. Là viendront les villageois Dire alors à quelque vieille : Par des récits d'autrefois. Mère, abrégez notre veille. Bien, dit-on, qu'il nous ait nui, Le peuple encor le révère, Oui, le révère ; Parlez-nous de lui, grand'mère. Parlez-nous de lui.
Page 370 - J'ai depuis gardé son verre, Gardé son verre. — Vous l'avez encor, grand'mère ! Vous l'avez encor ! ' Le voici. Mais à sa perte Le héros fut entraîné. Lui, qu'un pape a couronné, Est mort dans une île déserte. Longtemps aucun ne l'a cru ; On disait : II va paraître. Par mer il est accouru ; L'étranger va voir son maître. Quand d'erreur on nous tira, Ma douleur fut bien amère, Fut bien amère. — Dieu vous bénira, grand'mère, Dieu vous bénira...
Page 34 - D'un globe étroit divisez mieux l'espace; « Chacun de vous aura place au soleil. « Tous attelés au char de la puissance, « Du vrai bonheur vous quittez le chemin. « Peuples, formez une sainte alliance.
Page 370 - J'ai faim, dit-il, et bien vite Je sers piquette et pain bis. Puis il sèche ses habits ; Même à dormir le feu l'invite, Au réveil, voyant mes pleurs, II me dit : Bonne espérance ! Je cours de tous ses malheurs Sous Paris venger la France.
Page 370 - Mes enfants, dans ce village, Suivi de rois il passa. Voilà bien long-temps de ça : Je venais d'entrer en ménage. A pied, grimpant le coteau Où pour voir je m'étais mise, II avait petit chapeau Avec redingote grise. Près de lui, je me troublai, II me dit : Bonjour, ma chère, Bonjour, ma chère.
Page 280 - II vient s'asseoir sous son fertile ombrage. Jours de triomphe, éclairez l'univers! Autour de lui vois nos chefs, vois nos sages, Nos vieux soldats, se rappelant ses traits; Vois tout un peuple et ces tribus sauvages A son nom seul sortant de leurs forêts. L'arbre sacré sur ce concours immense • Forme un abri de rameaux toujours verts : Les vents au loin porteront sa semence. Jours de triomphe, éclairez l'univers! L'Européen , que frappent ces paroles, Servit des rois, suivit des conquérants...
Page 280 - Républicains, quel cortège s'avance? — Un vieux guerrier débarque parmi nous. — Vient-il d'un roi vous jurer l'alliance? — Il a des rois allumé le courroux. — Est-il puissant? — Seul il franchit les ondes. — Qu'at-il donc fait? — II a brisé des fers.
Page 370 - Quel beau jour pour vous ! Mais quand la pauvre Champagne Fut en proie aux étrangers, Lui, bravant tous les dangers Semblait seul tenir la campagne. Un soir, tout comme aujourd'hui, J'entends frapper à la porte ; J'ouvre, bon Dieu! c'était lui, Suivi d'une faible escorte. Il s'asseoit où me voilà, S'écriant : oh ! quelle guerre ! Oh ! quelle guerre ! — Il s'est assis là, grand'mère ! Il s'est assis là ! J'ai faim, dit-il, et bien vite Je sers piquette et pain bis.
Page 229 - L'une de vous peut-être est née Au toit où j'ai reçu le jour ; Là, d'une mère infortunée Vous avez dû plaindre l'amour. Mourante, elle croit à toute heure Entendre le bruit de mes pas ; Elle écoute, et puis elle pleure : De son amour ne me parlez-vous pas ? Ma sœur est-elle mariée...
Page 42 - Heine du monde, ô France ! ô ma patrie ! Soulève enfin ton front cicatrisé. Sans qu'à tes yeux leur gloire en soit flétrie, De tes enfants l'étendard s'est brisé.

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