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On distingue les syllabes, en syllabe parlée et en syllabe écrite. La syllabe parlée est un seul son ou une seule voix, prononcée en un seul temps, par une seule émission de voix ; la syllabe écrité est formée, ou d'une seule lettre, et alors on l'appelle syllabe simple; ou de plusieurs lettres, et alors on l'appelle syllabe composée : l'une est pour l'oreille l'autre est pour les yeux.

Quand la prononciation des lettres dont se compose une syllabe, est formée par une seule émission de voix, et sans articulation, ces lettres sont des lettres voyelles, ou simplement voyelles. Si la prononciation des lettres se forme par le son de voix modifié, ou par les lèvres, ou par la langue, ou, par le palais, ou par le gosier, ou par le nez, nez, alors ces lettres, qui ne peuvent jamais sonner seules qui sonnent toujours avec d'autres lettres, sont dites sonnantes avec d'autres consonnantes ou con

sonne's.

Les mots se composent donc de deux sortes de lettres de voyelles et de consonnes.

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Le recueil qu'on a fait dans une langue des signes ou lettres qui en représentent les sons, s'appelle, alphabet.

L'alphabet françois renferme vingt-cinq lettres. Les voyelles sont a, e, i, o, u, et les consonnes sont b, c, d, f, g, h, j, k, l, m, n, p, q, r, s, t,

V, X, Y, Z.

Ces cinq voyelles ne sont pas les seules ayions dans notre langue: car, outre

que

que nous

chacune

de celles-là peut être brève ou longue, ce qui cause une variété assez considérable dans le son, c'est qu'encore, comme tout son qui ne résulte que d'une situation d'organe, sans exiger aucun battement ni mouvement qui survienne aux parties de la bouché, et qui peut être continué aussi long-tems que l'expiration peut fournir d'air, est une voyelle; alors, il s'ensuit que ou, eu, et sa faible e muet, et les nasales an, en, on, etc. on, etc., etc., qui toutes forment seules un son, une voix, sont autant de voyelles particulières, quoique écrites par plusieurs lettres. On distingue donc, dans la langue françoise dix-sept voyelles, qui sont :

à grave, pâte.

ici.

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Port Royal, pag. 12; et Encyclopédie in-folio,

au mot Grammaire.

PREMIERE PARTIE.

DES MOTS CONSIDÉRÉS COMME DES SONS pour LA LANGUE PARLÉE.

CHAPITRE PREMIER.

ARTICLE PREMIER.

DES VOYELLES.

LES voyelles se divisent en trois espèces, en voyelles simples, en voyelles composées, et en voyelles nasales.

Les voyelles simples sont celles qui s'écrivent une seule lettre.

par

Les voyelles composées sont deux, ou quelquefois trois des voyelles a, e, i, o, u, lesquelles, jointes ensemble, forment un son simple et permanent, et qui, par conséquent, ne doivent être regardées que comme une seule voyelle.

Les voyelles nasales sont des voyelles simples et composées, qui, jointes à la lettre n ou m, expriment un son simple et permanent d'une espèce particulière; on les appelle nasales, parce que le son qu'elles expriment se prononcent un peu du nez. Des Voyelles simples. Les voyelles simples sont, comme nous venons de le dire, a, e, i, o, u, que l'on distingue en voyelles

§. I.

longues ou brèves; c'est-à-dire, par le plus où le moins de temps qu'on met à les

prononcer. A, est aigu ou bref, comme dans patte, pied d'animal.

A, est grave ou long, comme dans pâte, farine détrempée et pétrie pour faire du pain.

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l'E

E. Notre langue en à cinq sortes : l'E muet, fermé, l'E ouvert commun, l'E ouvert long, ou grave, et l'E ouvert aigu, ou bref.

1o. L'E muet est celui qui n'a qu'un son sourd; mais il y a une différence sensible entre l'e muet dans le corps et à la fin d'un mot, et entre l'e muet dans les monosyllabes.

Dans le corps d'un mot, l'e muet est presque nul; demander, se prononce dmander: cet e n'a pas, comme on le voit, un son fort distinct et marqué.

A la fin du mot, on ne sauroit soutenir la voix sur l'e muet, parce que si on la soutenoit, l'e ne seroit pas muet: il faut alors que l'on appuie sur la syllabe qui précède cet e muet; et si cette syllabe est ellemême un e muet, cet e devient e ouvert commun, et sert de point d'appui à la voix, pour rendre le dernier e muet, ce qui s'entendra mieux par les exemples dans mener, le premier e est muet, et n'est point accentué; mais si je dis je mène, cet e muet devient e ouvert commun, et doit être accentué; de même, quand je dis : j'aime, le dernier e de chacun de ces mots est muct; mais si je dis par interrogation, aimé-je ? alors, l'e, qui étoit muet, devient é fermné à cette occasion, nos Grammairiens

'disent que la raison de ce changement de l'e muet, est qu'il ne sauroit y avoir deux e muets de suite, mais il faut ajouter que cela n'arrive qu'à la fin d'un mot; car, dès qu'il faut que la voix passe, dans le même mot, à une syllabe soutenue, cette syllabe peut être précédée de plus d'un e muet, comme dans redemander, redevenir, entretenir, et même nous avons plusieurs e muets de suite par des monosyllabes; par exemple, dans cette phrase: de ce que je redemande ce qui m'est dû; voilà bien sept e muets de suite, et il ne sauroit s'en trouver deux précisément à la fin d'un mot; or, dans tous les cas, ce sont les premières syllabes qui deviennent plus distinctes, plus sensibles, et, par conséquent, plus longues, ou plutôt moins brèves que leurs voisines, car elles sont toujours brèves.

Enfin, dans les monosyllabes, comme je, me, te, se, l'e muet a un son qui approche de l'eu, il en est la voyelle foible; car il est aisé de sentir que le son de je, me, te, se, est différent de feu, jeu, etc.

Dumarsais, pag. 106, t. 2. D'Olivet, Traité de prosodie françoise, pag. 78 et suiv. - Levizac, pag. 45, tom. 1. Et Caminade, pag. 677.

-

2o. L'e fermé est celui sur lequel on met toujours l'accent aigu, et qui se prononce la bouche presque fermée, comme dans café, bonté, etc.

Remarque. L'e muet est appelé féminin, parce qu'il sert à former le féminin des adjectifs, comme saint, sainte; pur, pure; et l'e fermé est appelé

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