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Lorsque le pronom quiconque a un rapport bien précis à une femme, on peut le faire suivre d'un adjectif féminin; on diroit donc à des dames: QUICONQUE de vous sera assez GRANDE, assez FORTE,

assez HARDIE.

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Dict. de l'Acad., au mot quiconque. - De Wailly,
Caminade, pag. 194..
p. 207.
Fabre, p. 126.
M. Sicard, p. 187, tom. 2.- MM. Lhomond et Le
Tellier, p. 161. Et le Dict. crit. de Féraud.

Regnier Desmarais, pag. 302 de sa Grammaire, pense que ce qui donne lieu dans cet exemple à l'adjectif féminin dont quiconque est suivi, c'est que ce pronom n'est plus employé indéfiniment, et qu'il est restreint et déterminé par de vous; autrement, il ne seroit pas d'avis de donner un genre à un mot d'une signification aussi vague, aussi indéfinie.

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Levizac croit que, dans ce cas il vaudroit mieux prendre un autre tour de phrase, et dire, par exemple: celle de vous qui sera assez grande, assez forte, assez hardie.

QUELQU'UN.

Ce pronom a deux significations différentes selon qu'il est employé absolument; c'est-à-dire, sans rapport à un nom; et selon qu'il est employé relativement; c'est-à-dire, avec rapport à un nom. Quand il est employé absolument, il signifie une personne, comme, QUELQU'UN a dit que l'ame du monde étoit le soleil. QUELQU'UN a-t-il jamais douté sérieusement de l'existence d'un Dieu ?

--

En ce sens,

il ne se dit que des personnes, et ne prend le féminin et le pluriel que quand il est sujet; on ne dit donc pas, dans le sens absolu, je connois QUELQU'UNE. J'ai fait plaisir à QUELQU'UN.

Je suis connu de QUELQU'UN. -Ni au pluriel, je connois QUELques-uns. - J'ai parlé à QUELQUES

UNES.

Regnier Desmarais, p. 305.-Le P. Buffier, p. 478. Dangeau, Traité des partic., sur le mot quelqu'un, p. 1. De Wailly, p. 205.- Restaut, p. 162. Levizac, p. 372, t. 1. Caminade, p. 100. - Et le Dict. crit. de Féraud.

Mais quelqu'un, employé relativement, se dit des personnes et des choses: il se prend pour signifier une partie indéterminée d'un nombre, et alors il se joint avec un nom ou un pronom précédé de la préposition en, ou de la préposition de; et est usité dans tous les genres et dans tous les nombres, comme, connoissez-vous QUELQU'UN de ces messieurs? QUELQUES-UNES de ces dames? J'en connois QUELQUES UNS, QUELQUES UNES. — Avez-vous encore de ces étoffes ? Je crois en avoir QUELQUES-UNES. ·

Mêmes autorités que ci-dessus.

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Quelquefois on emploie le pronom quelqu'un tout seul; et cela arrive lorsque le nom est mani-, festement sous-entendu, et que le nom vient d'être exprimé immédiatement auparavant, comme si on disoit ces fleurs sont belles, mais QUELQUES-UNES ont des épines; c'est-à-dire, QUELQUES-UNES de ces fleurs. Plusieurs dames m'ont promis de

venir: il en viendra QUELQU'UNE; c'est-à-dire, il viendra QUELQU'UNE de ces dames.

Caminade , p. 100. Le P. Buffier, pag. 480. Regnier Desmarais, pag. 3o6. Levizac, p. 372,

tcm 1.

G

On entend souvent dire dans la conversation: Je sais cette nouvelle D'UN QUELQU'UN qui est bien instruit. Un QUELQU'UN qui sait la politesse, a soin de ne rien dire de désobligeant à personne. Cette façon de parler est bannie de la langue : il faut absolument dire: Je sais cette nouvelle de QUELQU'UN. QUELQU'UN qui sait la politesse, etc.

Restaut, p. 162 de sa Gramm.-De Wailly, p. 205. Levizac, p. 372, 1. 1.-Caminade, p. 100.

CHACUN.

Ce pronom a, comme le pronom quelqu'un, deux significations différentes; tantôt il s'emploie dans une signification générale et indéfinic, qui comprend aussi bien les hommes que les femmes, et signifie toute personne, chaque personne. Dans cette acception, il se dit toujours absolument, et ne peut jamais être mis au féminin: on s'en sert au même usage que du pronom quelqu'un; et il ne se dit également que des personnes. CHACUN se dit ami; mais fou qui s'y repose. CHACUN veut être heureux.

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CHACUN doit mourir.

Tantôt le pronom chacun se dit par relation, soit à quelque terme qui précède, soit à quelque terme qui suit; et alors il a une signification indi

viduelle et distributive dans laquelle il est susceptible de l'un ou de l'autre genre, suivant que le terme de sa relation est masculin ou féminin; en ce sens, chacun se dit des personnes et des choses, comme, CHACUNE d'elles fut surprise. Ces tableaux ont

CHACUN leur mérite.

Quand chacun est suivi d'un nom ou d'un pronom, il veut la préposition de à sa suite, comme, éprouvez séparément CHACUN DE vos amis, et voyez combien il en est de sincères.

L'usage ne souffre plus que l'on dise un chacun.

Regnier Desmarais, p. 307 de sa Gramm. - De Wailly, p. 205.- Levizac, p. 373, t. 1.-Et le Dict. crit. de Féraud.

Chacun, quoique toujours singulier dans l'une et l'autre acception, est tantôt suivi de son, sa, ses, le, la, lui, soi, il ou elle, et tantôt suivi de les, leur, leurs, eux ou elles.

Premièrement, il faut employer son, sa, ses, etc., après chacun, dans les phrases où il n'y a point de pluriel, et dont ce pronom doit faire la distribu

tion.

CHACUN une lettre.

leur quartier.

Il a donné à CHACUN sa part. -Ils écrivirent On les renvoya CHACUN dans Après la harangue, toute l'assemblée, toute la compagnie se retira CHACUN chez soi. Secondement, dans les phrases où il y a un pluriel, dont chacun doit faire la distribution, il faut bien examiner à qui des deux, ou du pluriel, ou du distributif singulier, répond directement le rapport

de possession, parce que c'est en cela que gît la règle du choix.

S'il répond directement au distributif, c'est à son, sa, ses, etc., à figurer dans la correspondance.

Si le rapport de possession répond au pluriel, c'est leur, leurs, les, etc., qui doit énoncer cette correspondance. Voilà la maxime incontestable; il ne s'agit plus que d'en savoir l'application : en voici le moyen.

:

Le rapport de possession répond plus directement au distributif singulier, lorsque chacun est placé. après le régime alors le sens collectif, exprimé par le pluriel, est fini; et c'est au distributif chacun à remplir la fonction qui lui est propre, en considérant l'espèce entière séparée en individus.

Mais le rapport de possession répond plus directement au pluriel, lorsque chacun est placé avant le régime; car alors le sens collectif n'est pas fini, quand le distributif chacun se montre dans la phrase; et par conséquent, il doit y régner jusqu'à la fin.

Girard, Vrais Princ. de la lang. franç., p. 351, t. 1. De Wailly, pag. 206. Levizac, p. 374, tom. 1.Caminade , p. 196. - Dict. de l'Acad.', au mot chaFontenay, Dict. de l'élocut. franç.; Boiste, Dict. univ. - MM. Lhomond et Le Tellier, p. 161.- Domairon, p. 110, t. I.

cun et au mot mérite.

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APPLICATION DE LA RÈGLE.

Exemples de CHACUN, mis après le Régime du Verbe.

SON.

Voulez-vous savoir ce que c'est que l'Ode? Con

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