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de la lang. franç., p. 183. - Fabre, p. 225.- De Wailly, p. 200.- Levizac, p. 356, tom. 1. — Caminade, p. 742.

Où avant on, fait que l'on emploie le avec l'élision il y a peu de plaisanteries où l'on trouve à rire quand on a le temps de la réflexion.

:

TEL.

Tel qui fait au féminin telle, est pronom relatif dans les phrases suivantes et autres semblables. TEL rit souvent d'un tableau, qui en est exactement l'original.

Tel donne à pleines mains, qui n'oblige personne.
La façon de donner vaut mieux que ce qu'on donne.

(CORNEILLE).

TEL fait des libéralités, qui ne paye pas ses dettes. (COLIN D'HARLEVILLE).

En ce sens, tel tient la place du substantif homme;

et il ne se dit que des personnes.

Regnier Desmarais, p. 281. —Restaut, p. 174.
Caminade
, p. 106.

p. 393, t. 1.

Dict. de l'Acad.

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Levizac

Tel est encore pronom dans les phrases où, pour ne pas donner à entendre de qui on veut parler, on dit, par exemple: avez-vous vu un TEL; parce que un tel est dit alors pour la

nomme point.

personne que

l'on ne

Regnier Desmarais, p. 281.- Restaut, p. 174. Caminade, p. 106. Et le Dict. crit. de Féraud.

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En toute autre occasion, tel est moins un pronom qu'un adjectif, qui sert à marquer

la compa

raison d'une personne ou d'une chose à une autre, sans exprimer par lui-même en quoi cette personne ou cette chose est comparée, comme quand on dit : Un monarque TEL que le nôtre, un monarque qui sait si bien récompenser le mérite, doit faire naitre de grands hommes.

Ce que nous disons sur l'emploi du pronom quelque, est d'autant plus essentiel à lire après cet article, que souvent on confond ces deux pronoms, et que l'on emploie tel que, lorsque c'est du pronom quelque que l'on devroit faire usage.

QUEL.

Quel est un pronom absolu, qui suppose toujours après lui un nom substantif auquel il se rapporte, et dont il prend le genre et le nombre. Il se dit des personnes et des choses, comme :

QUEL est le plus estimable des hommes ? C'est sans contredit le plus vertueux.

Quelquefois le nom substantif auquel le pronom quel se rapporte est sous-entendu ; c'est par exemple quand, en rappelant quelque chose dont on a déjà parlé, on demande QUELLE est-elle ? comme si, après que j'aurois dit, j'ai des nouvelles à vous ap prendre, on demandoit, QUELLES sont-elles? c'està dire, QUELLES sont ces nouvelles?

Regnier Desmarais, p. 281.- Restaut, p. 154.De Wailly, p. 203. - Levizac, p. 359, t. 1.-Caminade, p. 798.

Quelle, et quelles, féminins du pronom quel, s'écrivent en un seul mot; mais lorsqu'on veut faire

usage

usage des autres pronoms que, elle, ou elles ; alors l'e de que, s'élidant devant elle, ou elles; quelle et quelles s'écrivent en deux mots; par exemple, dans cette phrase:

QUELLE folie d'être continuellement occupé de sa fortune, et de ne jamais penser à son salut!

On écrira quelle en un seul mot, parce qu'ici quelle est le féminin du pronom absolu quel. Mais dans cette autre phrase:

Cette personne n'est pas jolie, mais il n'en est pas moins vrai QU'ELLE plaît;

On écrira qu'elle en deux mots, parce que qu'elle est ici le pronom conjonctif que et le pronom personnel féminin elle,

Quel et quelle s'emploie souvent pour le pronom indéfini quelque; cette faute est familière à beaucoup de personnes, qui disent, par exemple : QUEL mérite que l'on ait, il faut être modeste. Au lieu de dire, QUELQUE mérite que l'on ait,etc. Mais pour ne pas la commettre, il suffira de savoir que quelque exprime la qualité ou quantité indéterminée des choses; c'est le qualiscumque des latins signifiant quel qu'il soit, quelle qu'elle soit : et que quel sert précisément à spécifier le sujet dont on parle, sans lui attribuer de qualité ; c'est le qualis des latins signifiant quel, quelle.

Vaugelas, 139. Rem. ; et l'Acad., sur cette Rem., p. 154. — Le P. Buffier, no. 474. — Regnier Desmarais, p. 282. - Et le Dict. de Féraud.

Tome I.

S

ARTICLE V.

DES PRONOMS INDÉFINIS.

Les pronoms indéfinis sont ceux qui n'ont qu'une signification vague et indéterminée, et qui indiquent des personnes ou des choses en général, sans les particulariser. Tous ceux qu'on range dans cette classe, ne sont pas regardés, par tous les Grammairiens, comme de véritables pronoms; mais on en traite ici, parce qu'ils présentent des détails qu'il est essentiel de bien connoître.

On distingue quatre sortes de pronoms indéfinis, savoir :

1o. Ceux qui ne sont employés que comme pronoms, c'est-à-dire, à la place de quelques noms, et sans être jamais joints à aucun substantif exprimé.

2o. Ceux qui sont toujours employés comme adjectifs, en ce qu'ils sont inséparables d'un substantif. 3o. Ceux qui sont employés tantôt comme pronoms sans substantif, et tantôt comme adjectifs joints avec un substantif.

4°. Ceux qui sont suivis de que, et qui, avec ce mot, ont une signification particulière.

CHAPITRE PREMIER.

DES PRONOMS INDÉFINIS QUI NE SONT EMPLOYÉS QUE COMME PRONOMS, SANS ÊTRE JAMAIS JOINTS A AUCUN SUBSTANTIF EXPRIMÉ.

Ces pronoms sont on, quiconque, quelqu'un, chacun, autrui, personne, rien, l'un l'autre.

ON. (1)

Ce Pronom, toujours sujet, pourroit être appelé

(1) Il y a lieu de croire que le mot on s'est formé par abréviation, ou par corruption, du mot homme ; et en effet, on disoit autrefois hom, pour homme. Le roman de la Rose, p. 282, dit: beau gentilhom, et rime avec prison. Voyez le Trésor de Borel, sur le mot hom. Marot, en ses Ballades, pag. 421, dit: Noé, le bon hom, et rime avec saison. Hom, se prononçait hon, et l'on en a ôté l'h comme inutile. Enfin, ce qui nous confirme dans l'opinion que nous avons de l'origine du pronom on, c'est qu'il reçoit quelquefois l'article défini le avec l'apostrophe,comme le nom homme; et nous disons: L'on étudie, L'on joue, sans doute parce qu'on disoit autrefois l'HOMME étudie, l'HOMME joue ; c'est qu'encore les Italiens se sont servis autrefois du mot huom, ou uom, pour signifier on; c'est qu'ensuite homme se rend en allemand par le mot mann, et on par le mot man ; c'est qu'enfin les Hollandais font usage des mêmes mots pour exprimer homme et on; avec cette seule différence qu'au lieu que les Allemands disent man sagt zu

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