Page images
PDF
EPUB

elle est belle; parce qu'ici le pronom elle, est de fa troisième personne, et sujet du verbe.

Mais lorsque lui est régime, avec ou sans préposition, c'est-à-dire, direct bu indirect, il ne se dit point des choses, non plus que elle, eux, ni leur, et alors on y supplée par les pronoms le, la, les, ou par les pronoms en et y: ainsi vous ne direz pas

d'une maison :

Je LUI ajouterai un pavillon, mais j'y ajouterai un pavillon.

D'un peintre, vous direz: que pense-t-on DE LUI? mais de ses ouvrages, il faudra dire, qu'en pense

t-on ?

On ne dira pas non plus d'un arbre couvert de fruits, ne montez pas SUR LUI pour cueillir ses fruits, vous tomberiez; mais on dira, n'y montez pas pour EN cueillir les fruits, vous tomberiez.

[ocr errors]

D'Olivet, Essais de Gramm., p.165.-Le P. Buffier, n°. 699.-Condillac, chap. VIII, p. 201. - MM. de Port-Royal, p. 110.- Regnier Desmarais, au mot pronom, p. 255. Restaut, p. 99. De Wailly, p. 184.-Domairon, p. 106, t. 1.-M. Sicard, p. 204. t. 1. De même, dans les phrases interrogatives, lorsqu'il sera question de choses inanimées, on ne se servira pas des pronoms LUI, elle, eux, elles, leur, régime direct ou indirect, et l'on y suppléera par les pronoms le, la, les ; ainsi à ces demandes :

[blocks in formation]
[ocr errors]

D'Olivet, Essais de Gramm., p. 165.- Le P. Buffier, no. 698. De La Touche, p. 220, tom. I. Caminade, 170.-De Wailly, p. 184. — Domairon, p. 105, t. I.

L'usage cependant autorise à se servir des pronoms lui, eux, elle, elles, en régime direct ou indirect, quand on parle des choses personnifiées • ou auxquelles on attribue ce qu'on a coutume d'attribuer aux personnes. Exemple: l'amour propre est captieux, c'est cependant LUI que nous prenons pour guide. La vertu est pricieuse, c'est A ELLE que nous devons notre vraie gloire, c'est POUR ELLE qu'il faut sacrifier ses soins.

[ocr errors]
[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors]

Eux, pronom de la troisième personne, masculin pluriel, est assujetti aux mêmes règles que le nom lui.

pro

Joint à un nom ou à un pronom, par la conjonction et ou ni, il veut toujours être précédé d'un pronom de même nature que le nom ou pronom qui suit: en cela, la syntaxe de eux, est la même que celle de lui. Exemple on LES a dispersés, EUX et leurs satellites; on a dispersé, eux et leurs satellites, seroit une faute.

1

Dict. crit. de Féraud, au mot eux. Et Cami nade, p. 168.

LEUR.

Leur, pronom pluriel de la troisième personne,

Tome I.

se considère comme pronom personnel et comme pronom possessif: quand leur est sans article, et qu'il est joint à un verbe, il est pronom personnel et signifie à eux ou à elles: quand il a un article, ou quand il est joint à un nom exprimé ou sousentendu, il est pronom possessif, et signifie d'eux ou d'elles. Exemples:

Les femmes doivent être attentives, car une simple apparence LEUR fait quelquefois plus de tort qu'une faute réelle.

Les femmes ont peu d'imagination, LEURS meilleurs écrits sont tous comme elles jolis et petits.

Les planètes nous communiquent la lumière du soleil, et jamais LA LEUR.

Dans le premier exemple, leur est pronom personnel, parce qu'il est sans article, que d'ailleurs il est joint au verbe fait, et qu'on peut mettre à elles, à sa place.

Dans le second, leurs est pronom possessif, parce qu'il est joint à un nom qui est écrits, et qu'on peut mettre d'elles, à sa place.

Enfin, dans le troisième exemple, la leur est également pronom possessif, parce qu'il a un article qui est la, et qu'il se rapporte au nom lumière.

Comme pronom personnel, leur ne prend point la marque du pluriel:

Le pardon des ennemis ne consiste pas seulement à ne pas LEUR nuire, il faut encore les aimer véritablement, et LEUR faire plaisir, si l'occasion s'en présente.

Comme pronom possessif, leur prend la marque du pluriel:

Tous les corps ont LEURS dimensions; tous les arbres portent LEURS fruits, chacun dans LEUR saison.

L'Acad., en ses Observ., p. 585.- Th. Corneille, sur la 545. Rem. de Vaugelas. - Girard, Vrais Princ. de la lang. franç., p. 293, t. 1. — D'Olivet, Essais de Gramm., p. 164. Restaut, p. 109 et 486. De Wailly, p. 187. -Caminade, p. 169.

:

Leur, pronom personnel, se dit principalement des personnes : il aime ses enfans, et il ne LEUR passe rien; quelquefois il se dit des animaux quand je vois les nids des OISEAUX, formés avec tant d'art, je demande quel mattre LEUR a appris les mathématiques et l'architecture; et quelquefois des choses inanimées : les eaux de Barrèges sont très-. estimées, je LEUR suis redevable de la santé.

D'Olivet, p. 165 de ses Essais de Grammaire.

Leur se place, comme tous les pronoms personnels en régimes, ordinairement avant le verbe dont il est le régime, je LEUR donnerai, si ce n'est en apostrophe, quand la proposition est affirmative, donnez-LEUR; car si elle est négative, il va devant : ne LEUR donnez pas

[ocr errors]

D'Olivet, p. 164 de ses Essais de Gramm. — Levizac, p. 323, t. 1.

S E.

Se, pronom de la troisième personne, des deux nombres et des deux genres, s'emploie pour les

personnes et pour les choses: cette fleur SE flétrit; ces arbres SE meurent; cette femme SE promène ; ces hommes se querellent.

Ce pronom sert pour le verbe réfléchi : Il ou elle SE repent de sa faute.

Il sert aussi à donner au verbe actif une signification passive: cela s'EST fait à mon insçu, pour dire, cela a été fait à mon insçu.

Se, est régime direct: SE rétracter, SE perdre, rétracter soi, perdre soi; il est aussi régime indirect: SE faire une loi, SE prescrire un devoir; faire une loi à soi, prescrire un devoir à soi.

Le pronom se, précède toujours le verbe dont il est le régime direct ou indirect; mais ce seroit une faute, ainsi qu'il a déjà été dit au sujet du pronom me, de le mettre avant le premier verbe employé à un tems composé, comme de dire, il s'auroit pu procurer ce plaisir, au lieu de, il auroit pu SE procurer ce plaisir.

.Th.

Dict. de l'Acad., au mot se et au mot me. — Corneille, sur la 357e. Rem. de Vaugelas. - L'Acad., en ses Observ., pag. 372.- Levizac, p. 326, tom. 1. - De Wailly, p. 320.- Et le Dict. crit. de Féraud.

Ce seroit également une faute de mettre le pronom se, avant un verbe, suivi de deux infinitifs, joints par les conjonctions et, ni, ou, si ce pronom n'avoit aucun rapport au second infinitif: par exemple, on ne diroit pas bien, elle ne SE peut 'décider, ni consentir à; mais, elle ne peut se décider,

ni consentir à.

« PreviousContinue »