SECONDE PARTIE. Des Mots considérés comme des signes de nos pensées pour la langue écrite. CHAPITRE PREMIER. Des Adjectifs numéraux et des Substantifs de nombre. 144 33. De la conjugaison de plusieurs Verbes réguliers De la conjugaison des Verbes irréguliers, et obser- Du sujet et de son accord avec le Verbe. LA Grammaire est la science de la parole prononcée ou écrite. La parole écrite est l'image de la parole prononcée, et celle-ci est l'image de la pensée. Ces deux points de vue peuvent donc être comme les deux points de réunion auxquels on rapporte toutes les observations grammaticales; ainsi, toute la Grammaire se divise en deux parties générales : la La Grammaire admet deux sortes de principes: les uns sont d'une vérité immuable et d'un usage universel; ils tiennent à la nature de la pensée même ; ils en suivent l'analyse ; ils n'en sont que résultat. Les autres n'ont qu'une vérité hypothétique et dépendante de conventions libres et muables, et ne sont d'usage que chez les peuples qui les ont adoptés librement, sans perdre le droit de les changer ou de les abandonner, quand il plaira à A autres sont l'objet des diverses Grammaires particulières. La Grammaire générale est donc la science raisonnée des principes immuables et généraux de la parole prononcée ou écrite dans toutes les langues.. Et la Grammaire particulière, l'art d'appliquer aux principes immuables et généraux de la parole prononcée ou écrite, les institutions arbitraires et usuelles d'une langue particulière. La Grammaire générale est une science, parce qu'elle n'a pour objet que la spéculation raisonnée des principes immuables et généraux de la parole; une Grammaire particulière est un art, parce qu'elle envisage l'application pratique des institutions arbitraires et usuelles d'une langue particulière aux principes généraux de la parole. L'expression la plus simple dont on se sert, pour exprimer ses pensées par le secours de la voix, s'appelle MOTS; pour avoir une idée juste des mots, on doit les considérer comme des sons pour la langue parlée, et comme des signes de nos pensées pour langue écrite. la Considérés comme des sons, les mots sont composés de lettres, qui, seules, ou réunies entre elles, forment des syllabes. Un mot peut donc se décomposer en autant de parties qu'il faut de sons et de temps pour le prononcer. Chaque partie d'un mot divisé et décomposé, se nomme syllabe: ainsi, dans 'le mot bienfaisance, il y a quatre sons; savoir: bienfai-san-ce, qui font quatre syllabes. |