Page images
PDF
EPUB
[blocks in formation]

Bien entendu, d'ailleurs, que le but du voyage
Est de prendre les eaux; c'est un compte réglé.
D'eaux, je n'en ai point vu lorsque j'y suis allé ;
Mais, qu'on en puisse voir, je n'en mets rien en gage;
Je crois même, en honneur, que l'eau du voisinage
A, quand on l'examine, un petit goût salé.

3. Traduction de vers en prose.-We have just dealt with the corresponding transcription which affects the form only, while this exercise is concerned with the matter. It consists in reproducing only the ideas of the author, in correct prose, without taking any notice of the poetical form. This exercise is not essentially different from the reproduction of prose and does not call for any special rules.

4. Résumés. Précis-writing should be practised from the outset, since it will be found a necessary adjunct to reading as understood in the second chapter of the first section (p. 6). Précis-writing in French is similar to that exercise in English, and thereforere quires no explanation here.

Chapter IV

Descriptions may be made from a special standpoint and with a definite purpose. We propose to give examples and to provide exercises based upon them.

1. Expression de sentiments.

(a) La Gaieté.-To express this, there must be a touch of humour and a light appropriate tone throughout. Here is an example.

1er Devoir.

Exprimer d'une façon amusante la composition

du corps humain.

Développement.

La curiosité des savants ne connaît aucune limite et ne s'arrête devant rien ! Voici qu'un chimiste allemand a voulu savoir ce qu'on pourrait tirer du corps humain, industriellement décomposé, et il est parvenu à des résultats non dépourvus d'intérêt.

Pour commencer, ce savant a établi que nous contenons les substances nécessaires pour confectionner une omelette de mille œufs, ce qui revient à dire qu'au point de vue de la basse-cour, nous valons une centaine de francs, peut-être un peu moins, peut être un peu plus selon les saisons, et d'après les mercuriales 1 officielles des marchés.

Nous sommes des animaux lourds, incapables de nous élever dans les airs par nos propres moyens, et, cependant nous possédons assez d'oxygène, d'acide carbonique et d'hydrogène pour goufler un ballon qui pourrait nous emmener dans l'espace!

D'ailleurs, ces réserves nous permettraient si nous le voulions, d'éclairer pendant trois ou quatre heures une rue de cinq cents mètres, alors même que nous serions des obscurantistes 2 déterminés.

Riches en carbone, nous sommes susceptibles de fournir à l'industrie, ce carbone étant réduit en graphite, près de huit cents douzaines de crayons d'excellente qualité, comme il n'en est pas de meilleurs dans le commerce.

Au total, nous pouvons donner six cents grammes de phosphore, de quoi rendre utilisables environ 820,000 allumettes, à condition bien entendu que ce phosphore ne soit pas déplorablement employé par la régie.3

Ce n'est pas tout! A moins d'être un rebut de la nature, un

1 mercuriale (ƒ): prix des denrées, tarif de vente.

2 obscurantiste (m): adversaire de l'enseignement obligatoire, personne bornée.

3 régie (f): branche administrative qui s'occupe des impôts indirects et qui a le monopole de la fabrication des allumettes (très mauvaises en général).

pauvre être dépourvu des éléments essentiels, chacun de nous doit produire vingt petites cuillers d'un sel de cuisine parfait, qu'il eût été facile de passer en fraude, au temps maudit de la gabelle.1

Enfin notre sang renferme assez de fer pour qu'on puisse en forger sept clous à chevaux, ou d'autres petits objets d'une utilité plus générale.

Telles sont les constatations du chimiste teuton! Nous pouvons en concevoir un légitime orgueil; cependant, pour ma part, il me déplairait de penser qu'après ma mort on se servira de moi pour ferrer les chevaux, saler la soupe et même pour fabriquer, ce que j'allais oublier de vous dire, dix paquets de chandelles, des six.2

2ème Devoir.

Racontez une consultation grotesque donnée par votre frère déguisé en médecin, à la poupée de votre sœur. (Read Molière's Le Médecin malgré lui, acte II., scène VI.).

gème Devoir. Une scène de carnaval.

(b) La Pitié. In the following extract, V. Hugo depicts a mother who has just found her daughter stolen by gipsies fifteen years ago, only to see the police claiming her for the gallows:

Figurez-vous, mes bons amis, que je la croyais morte. J'ai passé quinze ans ici dans cette cave sans feu l'hiver. C'est dur, cela. Le pauvre cher petit soulier! 3 J'ai tant crié que le bon Dieu m'a entendue. Cette nuit il m'a rendu ma fille. C'est un miracle du bon Dieu. Elle n'était pas morte. Vous ne me la prendrez pas, j'en suis sûre. Encore si c'était moi, je ne dirais pas; mais elle, une enfant de seize ans ! Laissez-lui le temps de voir le soleil ! Qu'est-ce qu'elle vous a fait? Rien

1 gabelle (f): impôt sur le sel (n'existe plus).

2 des six-abréviation pour : "des six à la livre," six de ces chandelles pèsent une livre.

3 Au moyen duquel elle avait reconnu sa fille,

du tout. Moi non plus. Si vous saviez que je n'ai qu'elle, que je suis vieille. Oh! si vous avez eu une mère, monseigneur ! vous êtes le capitaine, laissez-moi mon enfant ! Je ne suis pas une mendiante. Je ne veux rien, mais je veux mon enfant ! Oh! je veux garder mon enfant ! Le bon Dieu qui est le maître, ne me l'a pas rendue pour rien ! Le roi! vous dites le roi ! Cela ne lui fera déjà pas beaucoup de plaisir qu'on tue ma petite fille! Et puis, le roi est bon ! C'est ma fille, c'est ma fille à moi ! Elle n'est pas au roi ! elle n'est pas à vous! Je veux m'en aller! Nous voulons nous en aller! enfin, deux femmes qui passent, dont l'une est la mère, et l'autre la fille, on les laisse passer! Laissez-nous passer!

1er Devoir.

Un pauvre ouvrier, père de huit enfants, vient d'être expulsé de sa maison par le propriétaire à qui il ne peut payer le loyer. Décrivez la scène qui suit l'expulsion.

2ème Devoir. Votre meilleur ami est atteint d'une maladie incurable et contagieuse. Exprimez la pitié que vous ressentez à son égard.

(c) La Crainte.-Dom Claude (l'archidiacre) precipitated by Quasimodo, in punishment of his crime, from the tower of the Cathedral of Notre Dame, has succeeded in clutching at the gutter from which he hangs, two hundred feet above the square. The following extract from Victor Hugo's Notre Dame expresses vividly the fear that overcomes him :

Cependant l'archidiacre haletait. Son front chauve ruisselait de sueur, ses ongles saignaient sur la pierre, ses genoux s'écorchaient au mur. Pour comble de malheur, la gouttière qui le soutenait, était terminée par un tuyau de plomb qui fléchissait sous le poids de son corps. L'archidiacre sentait ce tuyau ployer lentement. Il se disait, le misérable, que quand ses mains seraient brisées de fatigue, quand sa soutane serait déchirée, quand ce plomb serait ployé, il faudrait tomber, et

l'épouvante le prenait aux entrailles. Quelquefois il regardait avec égarement une espèce d'étroit plateau formé, à quelque dix pieds plus bas, par des accidents de sculpture, et il demandait au ciel, dans le fond de son âme en détresse, de pouvoir finir sa vie sur cet espace de deux pieds carrés, dût-elle durer cent années. Une fois, il regarda au-dessous de lui dans la place, dans l'abîme; la tête qu'il releva fermait les yeux et avait les cheveux tout droits. Il était là, embrassant la gouttière, respirant à peine, ne bougeant plus, n'ayant plus d'autres mouvements que cette convulsion machinale du ventre qu'on éprouve dans les rêves quand on croit se sentir tomber.

1er Devoir.

Au cours d'une promenade en mer une rafale a chaviré votre canot. Racontez vos impressions depuis ce moment jusqu'à l'arrivée du canot de sauvetage.

2ème Devoir. Un marin fait prisonnier par des tribus sauvages et anthropophages, a réussi à s'échapper. Il raconte ses impressions entre le moment de sa capture et celui de son évasion.

(d) Regrets.

(Sur la perte d'une vieille robe de chambre.)

Pourquoi ne l'avoir pas gardée ? Elle était faite à moi, j'étais fait à elle. Elle moulait tous les plis de mon corps sans le gêner; j'étais pittoresque et beau. L'autre, roide, empesée, me mannequine.1

Il n'y avait aucun besoin auquel sa complaisance ne se prêtât, car l'indigence est presque toujours officieuse. Un livre était-il couvert de poussière, toujours un de ses pans s'offrait à l'essuyer. L'encre épaisse refusait-elle de couler de ma plume, elle présentait le flanc. On y voyait tracés en longues raies noires les fréquents services qu'elle m'avait rendus. Ces longues raies.

1 me fait ressembler à un mannequin.

« PreviousContinue »