B. Non, mais le respect l'affaiblit; et peut-être qu'il y a un âge où l'on ne peut plus être aimé. C. Tu dis vrai; le mérite inspire du respect; mais il n'y a que la jeunesse qui soit aimable. C'est une vérité affreuse. Il est horrible d'avoir un cœur sensible à l'amitié et d'être privé des grâces qui l'inspirent. B. Voici la source de l'ingratitude des jeunes gens. L'amitié de leurs parents, de leurs bienfaiteurs, leur est souvent onéreuse. Cependant je crois que les belles âmes peuvent surmonter leur instinct, ou sortir, en ce point, des règles générales. C. La tienne était haute et sensible, et cependant B. Je m'en étais laissé imposer par les discours et la philosophie de Caton; j'aimais ardemment la gloire; cette passion étouffa en mon cœur toutes les autres. Mais daigne croire qu'il m'en a coûté pour trahir ce que je devais à ton amitié et à ton mérite. C. Va, je t'ai pardonné, même en mourant. L'amitié va plus loin que la vertu, et passe en magnanimité la philosophie que tu as professée. B. Tu parles de l'amitié des grandes âmes telles que la tienne. Mais ce pardon généreux que tu m'accordes augmente mon repentir; et je n'ai de regret de la vie que par l'impuissance où me met la mort de te témoigner ma reconnaissance. VAUVENARGUES. 1er Sujet : Imaginez un dialogue entre deux personnes qui soutiennent que la langue est : 1o la meilleure, 2o la plus mauvaise chose. 1° la meilleure : Idées organe de la vérité, de la raison, clef des sciences, lien de la vie civile, sert à instruire, persuader, prier. 2° la plus mauvaise: mère des débats, querelles, procès; source de divisions, guerres, organe de l'erreur, de la calomnie, des blasphèmes. I 2ème Sujet : Dialogue entre deux savants du XVe siècle, l'un favorable, l'autre hostile à l'établissement de l'imprimerie. Idées Similaires à celles du devoir précédent: avantages et inconvénients de cette innovation. gème Sujet : Dialogue entre J. J. Rousseau et un de ses lecteurs, le premier niant, le second affirmant les bienfaits de la civilisation. 4ème Sujet : Dialogue entre la Mer et la Montagne. Idées: Ne pas se borner à faire énumérer à chacune ses avantages pour le touriste, le malade, le commerçant, le guerrier, etc., mais aussi les inconvénients: avalanches, naufrages, etc, qui, devront soit se mêler avec les premiers, soit former un dialogue en deux parties réunies par une transition convenable. Devoirs : Dialogue entre 1. un marin et un soldat; 2. un savant et un poète; 3. un ami de la campagne et un ami de la ville; 4. un partisan et un adversaire des châtiments corporels à l'école; 5. un livre et une épée; 6. une fourmi et un papillon. 7. Imaginez un dialogue entre deux écoliers sur l'emploi d'un jour de congé. 8. Dialogue entre Bayard blessé à mort en défendant son pays (1524) et le connétable de Bourbon qui l'a trahi en passant à l'ennemi pour se venger du roi de France. 9. Imaginez un dialogue des morts entre Shakespeare et Molière. (L'original des quatre sujets suivants d'après Landor devra, de préférence, être lu à haute voix pendant une classe d'anglais.) 10. Dialogue entre Henry VIII. et Anne Boleyn. 11. Essex et Spenser. 12. Marcellus et Annibal. 13. La Pucelle d'Orléans et Agnès Sorel. VI. LA DISSERTATION Lorsque l'élève abordera ce genre, il sera en état de se passer d'exemples complètement développés, ou, en tout cas, saura en trouver parmi les chefs-d'œuvre de la littérature. On ne trouvera donc ici aucun développement complet. D'un autre côté, les Proverbes, les Maximes et les Pensées ne présentent pas toujours à l'élève un sens bien exact. Il est donc bon de guider en quelque sorte ses pas de façon à éviter l'écueil dangereux dans ce genre: une fausse interprétation. Dans ce but je me propose de donner un nombre assez considérable de plans permettant, une fois développés, d'aborder d'une main plus sure des sujets quelconques. Précisément pour éviter une fausse interprétation du sens d'un proverbe, voici une liste des plus connus, que le professeur fera bien d'expliquer même sans les développer : 1. Qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son (v. page 134). 2. Tant vaut l'homme, tant vaut la terre. 3. Pierre qui roule n'amasse pas mousse (v. page 134). 4. C'est en forgeant qu'on devient forgeron (v. page 135). 5. Il faut casser le noyau pour en avoir l'amande. 6. La rouille use plus que le travail. 7. Qui veut la fin veut les moyens (v. page 135). 8. Aide-toi, le ciel t'aidera (v. page 136). 9. Chacun est le fils de ses œuvres. 10. Tout ce qui a du prix s'achète. 11. La fin couronne l'œuvre. (Finis coronat opus.) 12. Qui trop embrasse mal étreint (v. page 133). 13. Il ne faut pas courir deux lièvres à la fois (v. page 135). 14. Ayez toujours deux cordes à votre arc. (v. page 135). 15. Mieux vaut tard que jamais. 16. Ne jouez pas avec le feu. 17. A l'impossible nul n'est tenu. 18. Noblesse oblige. 19. Qui compte sans son hôte, compte deux fois. 20. Il n'y a qu'un pas du Capitole à la roche Tarpéienne (v. page 135). 21. Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras. 22. Fais ce que dois, advienne que pourra. 23. La fin justifie les moyens. 24. L'habitude est une seconde nature. 25. Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es (v. page 136). 26. Les petits ruisseaux font les grandes rivières (v. page 133). 27. L'argent est un bon serviteur et un mauvais maître. 28. Contentement passe richesse. 29. Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée. 30. Des goûts et des couleurs, on ne dispute pas. 31. Il n'y a que le premier pas qui coûte. 32. Ne t'attends qu'à toi seul. 33. Bien faire, laisser dire. 34. En toute chose il faut considérer la fin. 35. On est souvent puni par où l'on a péché. 36. Rien ne sert de courir, il faut partir à point. 37. A bon vin point d'enseigne. 38. La raison du plus fort est toujours la meilleure. 39. La vérité est au fond d'un puits. 40. Il y a loin de la coupe aux lèvres. 41. La caque sent toujours le hareng. 42. Il faut battre le fer pendant qu'il est chaud. 43. Tant va la cruche à l'eau qu'elle se casse ( . . . qu'elle s'emplit!) 44. Qui ne dit mot, consent. 45. L'occasion fait le larron. 46. L'homme propose, Dieu dispose. ... 47. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. 48. A quelque chose malheur est bon. Je rappellerai que dans ce genre de Composition, " on explique le texte en exposant les observations sur lesquelles l'auteur l'a appuyé; on l'interprète en reconstituant la suite des propositions qu'il condense; enfin on le commente en trouvant des preuves à opposer à ceux qui le soumettraient à l'examen de la raison et du bon sens." Les sujets suivants seront divisés en: 1° Proverbes ; 2° Maximes et Pensées. I. PROVERBES Sujet 1. Expliquer et commenter ce proverbe : "Les petits ruisseaux font les grandes rivières.” Plan: (a) Sens propre. Cours d'eaux de la source à la mer; exemples. (b) Sens figuré, signification. Comparez avec: "Petit à petit, l'oiseau fait son nid." (c) Vérité du proverbe : dans l'ordre psychologique et moral, dans l'ordre économique. (d) Exemples pour chacun d'eux (souscriptions, caisses d'épargne, vote, marchands, soldats, idées). (e) Conclusion. Sujet 2. Commenter ce proverbe : 66 étreint." 1 Qui trop embrasse mal Plan: (a) Définition de embrasse et étreint. (b) Sens propre. Exemples (l'enfant et ses jouets). (Parodie: Qui trop embrasse manque le train.) 1 "Grasp all, loose all." |