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DE LA CHAIRE.

Page 193, l. 13. - Jufqu'à ce qu'il revienne un homme.

« M. Le Tourneur, » prêtre, auteur de l'Année Chrétienne, qui prêchait «< par homélies, » difent les clefs. Il était fort laid & difforme; ce qui fit dire un jour de lui par Boileau parlant à Louis XIV : « Avant qu'il ne monte en chaire, sur sa mine, on ne voudroit pas qu'il y entrât; une fois qu'il y eft, on ne voudroit plus qu'il en fortît. »

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On a déjà vu dans la préface des Caractères de Théophrafte que ceci eft à l'adreffe de Bourdaloue & de fes imitateurs. Quant aux citations profanes, aux froides allufions, aux antithèses, &c., &c., il paraît, d'après les clefs, que c'était là la manière de prêcher de l'abbé Boileau (Charles Boileau, abbé de Beaulieu, de l'Académie française) qui fut quelque temps à la mode.

-

ment.

1. 24. Cet homme que je fouhaittois impatien

La Bruyère a lui-même nommé, en marge de ce paragraphe, « le P. Séraphin, capucin. » Est-ce le même qui surprit un jour l'abbé de Fénelon, endormi à l'un de ses sermons, dans la chapelle de Versailles, & qui l'apostropha devant toute la Cour? Fénelon fait allusion à cette aventure dans fes Dialogues fur l'Eloquence. « Il y a quelque temps que je m'endormis à un fermon. Vous favez que le fommeil surprend aux fermons de l'après-midi; auffi ne prêchoit-on anciennement que le matin à la meffe apres l'Évangile. Je m'éveillai bientôt & j'entendis le prédicateur qui s'agitoit extraordinairement; je crus que c'étoit le fort de fa morale... c'eft qu'il avertisfoit fes auditeurs que le dimanche suivant il prêcheroit sur la pénitence. Cet avertiffement fait avec tant de violence

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me furprit & m'auroit fait rire fi le respect du lieu & de l'action ne m'eût retenu. » Fénelon, d'après ce qui précède, ne paraît pas faire grand cas du P. Séraphin. « Ses fermons, dit Saint-Simon, dont il répétoit souvent deux fois de fuite les mêmes phrases, & qui étoient fort à la capucine, plurent au roi, & il devint à la mode de s'y empreffer & de l'admirer. »

Page 197, 1. 6. C'eft avoir de l'efprit.

« L'abbé Bouyen (?), les PP. Soanen & La Roche. » Le premier doit être l'abbé Bouïn, religieux de Saint-Vicor, prédicateur de quelque talent, mais fort débauché, dont il est question dans le Recueil de Maurepas. Jean Soanen, oratorien, depuis évêque de Senez. Le P. de la Roche, auffi de l'Oratoire, prédicateur très-brillant, dit-on.

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Page 198, 1. 4 & 12. Le folide & l'admirable difcours... Théodore.

« L'abbé Fleschier. » Bourdaloue, fuivant Walckenaër.

Pages 198, 1. 27, & 199, l. 13. proche... Il s'en eft trouvé.

On peut faire ce re

« L'abbé de Roquette, » neveu de l'évêque d'Autun que Saint-Simon défigne comme l'original du Tartuffe ; les clefs difent, & Dangeau le confirme, que « devant prêcher le sermon de la Cene en présence du roi, l'abbé Roquette avoit compofé un difcours tout à la louange de ce prince; mais Sa Majesté ne pouvant s'y trouver, l'abbé n'osa prononcer un difcours où il étoit parlé beaucoup du roi & peu de Dieu. »> (Voir Journal de Dangeau.)

Page 200, 1. 13. Le nom de ce Panegyrifte.

Du panégyrifte dans d'autres éditions. Une clef manufcrite applique cette obfervation ainfi spécialisée à l'abbé de Jarry, auteur de quelques oraisons funèbres.

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Page 208, 1. 4. Abandonner toutes ces divifions.

Fenelon, dans fes Dialogues fur l'Éloquence, eft du même

avis.

DES ESPRITS FORTS.

1. 7.

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Page 212, Quelques-uns achevent de fe corrompre par de longs voyages.

On croit communément qu'en écrivant ceci, La Bruyère avait particulièrement en vue Bernier le voyageur, qui avait vifité l'Affyrie, l'Égypte & l'Inde, & en était revenu épicurien, comme l'attefte Saint-Évremond. (Éd. Techener, t. Ier, fur la Morale d'Épicure.

- 1. 19 & 22.

leur plaît.

Il y a des hommes... la fingularité

Je pense ici à la fameuse reponse du P. Hardouin : « Croyezvous que je me serai levé pendant soixante ans à cinq heures du matin pour penfer comme tout le monde?»>

Page 213, 1.

mourant.

15. Toute plaifanterie dans un homme

Ceci aurait été écrit par allufion à un mauvais jeu de mots du duc d'Olonne mourant fur le nom du prêtre qui venait l'administrer. Il a été fait un recueil de ces plaisanteries funèbres, Réflexions fur les grands hommes qui sont morts en plaisantant, par Deflandes, Amsterdam, 1776. Ces plaifanteries ne font pas toujours, comme le prétend La Bruyère, des bravades & des impiétés; elles font fouvent l'effet d'une réaction nerveuse contre des pensées trop tristes, ou un état d'efprit trop douloureux. Ainfi s'expliquent les faillies de gaieté de certaines gens en montant à l'échafaud, en s'allant battre en duel, &c.

Page 216, 1. 4. Un Grand croit s'évanouïr, & il meurt; un autre Grand perit infenfiblement.

On nomme, pour le premier, Louvois qui mourut fubitement à Versailles (non fans foupçon d'empoifonnement), & pour le fecond, Seignelay qui mourut d'une maladie de langueur.

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M. Éd. Fournier penfe que La Bruyère s'adreffe fous ce nom à M. le Duc, son élève, & que tout ce chapitre des Esprits forts ferait comme un résumé ou un souvenir de l'enseignement qu'il lui donna pour combattre les confeils & les exemples de quelques-uns de fes jeunes amis & principalement du fils du président Maisons que Saint-Simon prefente en effet comme un efprit fort & un athée, ayant pris foin d'élever ce fils dans le mépris de toute religion : « Le fils du président, dit M. Fournier, avait donné de bonne heure dans l'un des travers que La Bruyère avait le plus en haine & qu'il redoutait le plus comme une contagion qui pouvait gâter tout le refte: c'était un esprit fort, se vantant de l'être, s'y acharnant... Comme fon influence & celle de fes pareils pouvait être mauvaise pour l'esprit de M. le duc, dont ils tendaient à s'emparer, il fit tout pour en détourner l'effet. Son chapitre Des Esprits forts, où M. le duc eft fi souvent pris à parti fous le nom de Lucile, vient de là. On y fent à chaque page le maître d'hiftoire paffant maître de philofophie, mais à la façon de Descartes, dont ce chapitre eft tout rempli & comme pénétré, c'est-à-dire sans jamais exclure la religion de la doctrine. »

Page 221, 1.

un bal.

15. Une troupe de masques entre dans

Il s'agit là d'un ancien usage admis ou toléré pendant le carnaval. Toute compagnie de danfeurs masqués pouvait se préfenter dans chaque maison où l'on donnait le bal & fe mêler à la danse. Tallemant en cite un exemple arrivé dans une ville de province. Chaque compagnie ou chaque coterie pouvait ainfi s'entendre pour n'admettre personne des autres

bandes, & garder la place le plus longtemps poffible. M. Servois cite un paffage des Mémoires de Mlle de Montpenfier, qui montre quelles brigues & quels complots fe formaient pour évincer les uns ou les autres.

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« Il y a, dit Walckenaër, une lacune dans l'histoire du règne de Louis XIV relativement aux négociations qui eurent lieu entre la France & le royaume de Siam... Reboulet (Histoire de Louis XIV, par Simon Reboulet, Avignon, 1742-44) eft celui qui parle en détail & pertinemment de cet évènement. » Une lettre de la ducheffe d'Orléans, mère du Régent (23 décembre 1706), témoigne que Louis XIV fit fur le roi de Siam des tentatives de converfion. « Le dernier roi de Siam, lorfque notre roi le fit engager à fe convertir au chriftianisme, répondit qu'il croyoit que l'on pouvoit être fauvé dans toutes les religions, & que Dieu, qui avoit voulu que les feuilles des arbres ne fuffent pas toutes pareilles, vouloit auffi être honoré de diverses manières, qu'ainfi le roi de France devoit continuer à fervir Dieu de la façon dont il avoit l'habitude, tandis que lui, de fon côté, adoreroit Dieu à sa manière, & que fi Dieu vouloit qu'il en changeàt, il lui en inspireroit la volonté. Je trouve que ce roi n'avoit pas tort. Je pense qu'il y a encore bien du temps à s'écouler avant le jugement dernier : nous n'avons pas encore vu l'Ante-Christ, &c... »

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«< De mœurs! » dans les cinquième, fixième, septième & huitième éditions. Walckenaër feul a confervé le texte de la neuvième tel que nous le reproduifons.

Page 232, 1. 14. - Voyez, Lucile, ce morceau de terre.

On a reconnu ici une defcription affez exacte de l'ancien parc de Chantilly. Walckenaer confirme à ce propos l'application faite par Éd. Fournier du nom de Lucile au duc de

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