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pouvez voir vous-même; et il dit à la fin, qué tout cela est pris de Molina *) et de nos autres auteurs, et ainsi on n'en peut pas douter.

O mon Père, lui dis-je, je ne savois pas que la direction d'intention eût la force de rendre les promesses utiles. Vous voyez, dit le Père, que voilà une grande facilité pour le commerce du monde.

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ROCHEFOUCAULD.

FRANÇOIS DUC DE ROCHEFOUCAULD ET PRINCE DE

sten zu,

MARSILLAC, 1603 geboren, gehörte zu den geistreichsten Personen seiner Zeit. Seine Jugend brachte er in Kriegsdienund fand besonders während der Unruhen der Fronde **), woran er auf Anstiften seiner Freundin, der Herzogin von Longueville, Theil nahm, Gelegenheit, Beweise von Tapferkeit zu geben. In der Schlacht von Saint-Antoine (einer Vorstadt von Paris) erhielt er einen Musketenschufs, der ihn auf einige Zeit seines Gesichts beraubte. Nach Beilegung dieser Unruhen lebte er ganz der Freundschaft und den Musen. Sein Haus in Paris war der Sammelplatz der schönen Geister seiner Zeit. Er starb 1680. Man hat von ihm 1) Mémoires de la régence d'Anne d'Autriche, à Amsterdam (Trévoux) 1713, 2 Vol. in 12., ein mit der Energie deş Tacitus entworfenes Gemälde gedachter bürgerlichen Unrúhen. 2) Pensées, maximes et réflexions, eine seit ihrer ersten

*) Ludwig Molina, ein 1600 zu Madrid gestorbener Jesuit, der gleichfalls viel geschrieben hat. Man muss ihn nicht mit Michael Molinos verwechseln. **) Anna von Östreich, Mutter Ludwigs XIV, machte sich aus einer eingeschränkten Vormünderin ihres Sohnes zur unumschränkten Regentin, und den Kardinal Mazarin, einen Ausländer, zum Premierminister, Hierüber mifsvergnügt vereinigten sich die Prinzen von Geblüt, Condé, Conti, der Herzog von Longueville und mehrere andere Grofse, nebst einem ansehnlichen Theile des Volks, gegen den Hof, und die Unruhen brachen auf Veranlassung der durch die Krige Ludwigs XIII verursach ten Unordnung in den Finanzen in einen Bürgerkrieg aus, der bis 1654 dauerte. Turenne stritt auf Seiten des Hofes gegen die Frande (so hiefs die Verbündung der Mifsvergnügten), und trieb sie zu Paaren.

Erscheinung sehr oft gedruckte Schrift voll feiner und treffender Bemerkungen, die eine innige Bekanntschaft mit dem menschlichen Herzen verrathen. Unsere Sprache besitzt dies berühmte Werk in einer guten Uebersetzung: de la Rochefoucauld's Sätze aus der höhern Welt- und Menschenkunde, Französisch und Deutsch von Friedrich Schulz, Breslau 1798. 8. Rochefoucauld's sämmtliche Werke sind 1797 zu Paris unter dem Titel erschienen: Maximes et œuvres complettes de François Duc, de la Rochefoucauld, 2 Bände in 8. bei Didot. Eine schätzbare Abhandlung über ihn, betitelt: Notice sur le caractère et les écrits du Duc de la Rochefaucauld steht im ersten Theile der Mélanges de Littérature publiés par J. B. Suard, 1 Vol. Paris 1805. Eine dreifache Prachtausgabe seiner Maximes hat Bodoni 1812 zu Paris veranstaltet, in fol. u. 4.

PENSÉES ET MAXIMES.

Quand les vices nous quittent,

nous nous

yance, que c'est nous qui les quittons.

flattons de la cro

L'hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu. Les défauts de l'ame sont comme les blessures du corps: quelque soin qu'on prenne de les guérir, la cicatrice paroît toujours, et elles sont à tout moment en danger de se rouvrir.

Le désir de paroître habile, empêche souvent de le devenir. La vertu n'iroit pas si loin, si la vanité ne lui tenoit compagnie.

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Celui, qui croit pouvoir trouver en soi-même, de quoi se passer de tout le monde, se trompe fort; mais celui, qui croit, qu'on ne peut se passer de lui, se trompe encore davantage.

Lá folie nous suit dans tous les temps de la vie. Si quelqu'un paroît sage, c'est seulement parce que ses folies sont proportionnées à son âge et à sa fortune.

On donne plus aisément des bornes à sa reconnaissance qu'à ses espérances et qu'à ses désirs.

L'orgueil ne veut pas devoir, et l'amour propre ne veut pas payer.

Il n'est pas si dangereux de faire du mal à la plupart des hommes, qué de leur faire trop de bien.

Il y a peu de choses impossibles par elles-mêmes, et l'application pour les faire réussir nous manque plus que les moyens. La gravité est un mystère du corps, inventé pour cacher les défauts de l'esprit.

La jeunesse est une ivresse continuelle: e'est la fièvre de la raison.

L'absence diminue les médiocres passions, et augmente les grandes, comme le vent éteint les bougies et allume le feu.

Quand nous exagérons la tendresse que nos amis ont pour nous, c'est souvent moins par reconnoissance, que par le désir de faire juger de notre mérite.

Il n'y a pas quelquefois moins d'habilité à savoir profiter d'un bon conseil quà se bien conseiller soi-même.

Nous aimons toujours ceux qui nous admirent, et nous n'aimons pas toujours ceux que nous admirons.

La reconnoissance de la plupart des hommes n'est qu'une secrète envie de recevoir de plus grands bienfaits.

Quelque bien qu'on nous dise de nous, on ne nous apprend rien de nouveau.

On ne trouve guère d'ingrats tant qu'on est en état de faire du bien.

L'extrême plaisir, que nous prenons à parler de nousmêmes, nous doit faire craindre de n'en donner guère à ceux qui nous écoutent.

Il n'y a guère que ceux qui sont méprisables, qui craignent d'être méprisés.

Nous n'avouons de petits défauts que pour persuader que nous n'en avons pas de grands.

On croit quelquefois hair la flatterie, mais on ne hait que la manière de flatter.

La plupart des hommes ont, comme les plantes, des propriétés cachées que le hazard sait découvrir.

Nous ne trouvons guère de gens de bon sens que ceux qui sont de notre avis.

Nous ne louons d'ordinaire de bon cœur que ceux qui nous admirent.

Nous n'avons pas le courage de dire que nous n'avons point de défaut, et que nos ennemis n'ont point de bonnes qualités, mais nous ne sommes pas trop éloignés de le croire.

De tous nos défauts, celui dont nous demeurons le plus aisément d'accord, c'est de la paresse. Nous nous persuadons, qu'elle tient toutes les vertus paisibles, et que, sans détruire entièrement les autres, elle en suspend seulement les fonctions.

Rien n'empêche tant d'être naturel que l'envie de le paroître. La plus véritable marque d'être né avec de grandes qualités, c'est d'être né sans envie.

Nous ne désirerions guère de choses avec ardeur, si nous connoissions parfaitement ce que nous désirons.

Les vieux fous sont plus fous que les jeunes.

Nous gagnerions plus de nous laisser voir tels que nous sommes, que d'essayer de paroître ce que nous ne sommes pas. Nos ennemis approchent plus de la vérité dans les jugemens qu'ils font de nous, que nous n'en approchons nous-mêmes.

La vieillesse est un tyran, qui défend sous peine de la vie tous les plaisirs de la jeunesse.

La bienséance est la moindre de toutes les loix et la plus suivie.

Nous avons plus de paresse dans l'esprit que dans le corps. Quelques méchans que soient les hommes, ils n'oseroient paroître ennemis de la vertu, et lorsqu'ils la veulent persécuter, ils feignent de croire, qu'elle est fausse, ou ils lui supposent des crimes.

Quelque soin que l'on prenne, de couvrir ses passions par des apparences de piété et d'honneur, elles paroissent toujours à travers de ces voiles.

La philosophie triomphe aisément des maux à venir, mais les maux présens triomphent d'elle.

Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder fixement.

Sinous n'avions point de défauts, nous ne prendrions pas tant de plaisir à en remarquer dans les autres.

Si nous n'avions d'orgueil, nous ne nous plaindrions pas de celui des autres.

Ceux qui s'appliquent trop aux petites choses, deviennent ordinairement incapables des grandes.

Nous n'avons pas assez de force pour suivre toute notre raison.

On n'est jamais si heureux ni si malheureux que l'on pense. Rien ne doit tant diminuer la satisfaction que nous avons de nous-mêmes, que de voir que nous désapprouvons dans un temps ce que nous approuvons dans un autre.

La bonne grace est au corps ce que le bon sens est à l'esprit.

Le silence est le parti le plus sûr de celui qui se défie de soi-même.

Tout le monde se plaint de sa mémoire, et personne ne se plaint de son jugement.

On n'est jamais si ridicule par les qualités que l'on a, que par celles que l'on affecte d'avoir.

Peu de gens sont assez sages, pour préférer le blâme qui leur est utile, à la louange qui les trahit.

rite

Le monde récompense plus souvent les apparences du méle mérite même.

que

On aime à deviner les autres, mais on n'aime pas à être deviné.

Le mérite des hommes a sa saison aussi bien que les fruits. Il s'en faut bien, que nous ne connoissions toutes nos volontés.

L'accent du pays où l'on est né, demeure dans l'esprit et dans le cœur, comme dans le langage.

La fortune ne paroît jamais si aveugle, qu'à ceux à qui elle ne fait point de bien.

Il faut gouverner la fortune comme la santé: en jouir quand elle est bonne, prendre patience quand elle est mauvaise, et ne faire jamais de grands remèdes sans un extrême besoin.

Quelque découverte que l'on ait faite dans le pays de l'amour propre, il y reste encore bien des terres inconnues.

Il faut de plus grandes vertus pour soutenir la bonne fortune que la mauvaise.

On ne donne rien si libéralement que ses conseils.

La nature fait le mérite et la fortune le met en œuvre. Les rois font des hommes, comme des pièces de monnoye. Ils les font valoir ce qu'ils veulent; et l'on est forcé, de les recevoir selon leur cours,, et non pas selon leur véritable prix.

L'espérance, toute trompeuse qu'elle est, sert au moins à nous mener à la fin de la vie par un chemin agréable.

Ce n'est pas un grand malheur d'obliger des ingrats, mais c'en est un insupportable d'être obligé à un malhonnête.

Les occasions nous font connoître aux autres, et encore plus à nous-mêmes.

Nous pouvons paroître grands dans un emploi au-dessous de notre mérite, mais nous paroissons souvent petits dans un emploi plus grand que nous.

On ne doit pas juger du mérite d'un homme par ses grandes qualités, mais par l'usage qu'il en sait faire.

et ils les

Il semble que les hommes ne se trouvent pas assez de défauts: ils en augmentent encore le nombre par de certaines qualités singulières dont ils affectent de se parer, cultivent avec tant de soin, qu'elles deviennent à la fin des défauts naturels qu'il ne dépend pas d'eux de corriger.

Rien n'est si contagieux que l'exemple, et nous ne faisons

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