Page images
PDF
EPUB

Page Ligne

140.-14. "S'en courut," simplement: courut, Cette forme n'est plus usitée que dans: s'en aller, s'en venir, s'en retourner.

17, LE CHENE ET LE ROSEAU est remarquable pour la force et la beauté de l'expression poétique.

21. Fait rider," ruffles, ripples.

23. Cependant que mon front au Caucase pareil," while my head towering up as high as Caucasian mountains.

27. Encor si vous naissiez," if at least you grew.

142.- 2. "Les humides bords," les bords des pièces d'eau où le vent souffle sans obstacle.

143.

4. "L'arbuste," expression inexacte pour: le roseau.

5. "Part," springs from.

12. "Le plus terrible...." description signifiant un vent violent du nord.

16. "Fait si bien," works to such an effect.

17, 18. Ces vers expriment la hauteur de l'arbre et l'étendue de ses racines. Comparez Virgile, Georg. II.

Que quantum vertice ad auras

Ethereas, tantum radice in Tartara tendit.

20. "Va-t-en." tutoiement employé ici par mépris.- "Excrément," vile refuse.

26. "Puissant," ici : gros, big.

30. "Le trompette," trumpeteer. La trompette est l'instrument.

31. "Se met au large," flies back a little.

32. "Prend son temps," seizes the right time.-"Fond," rushes.

- 9. "A son faîte montée," rises to the highest pitch.

11. "Qu'il n'est...." The animal uses both claws and teeth to tear
itself, to draw blood from every part of its body.

15. "Bat l'air qui n'en peut mais," lashes the empty air. N'en
pouvoir mais, ordinairement: not to be responsible.
16. "Sur les dents," prostrated (through fatigue).

QUESTIONS.

[ocr errors]

1. Quel est l'auteur classique le plus difficile à goûter? — Pourquoi?-2. Expliquez l'influence de La Fontaine sur la langue de nos jours?-3. Que peint La Fontaine dans ses fables? 4. Donnez les détails de sa vie?-5. Racontez la fable Le Laboureur et ses Enfants. -6. Quelle en est la morale?-7. Résumez Le Lièvre et la Tortue.8. De quelle manière le poète montre-t-il qu'il ne faut pas faire le difficile (Le Héron)?-9. Quelle leçon nous donne la fable Le Gland et la Citrouille? et de quelle manière?-10. Que remarquez-vous surtout dans Le Coche et la Mouche? Quel défaut y est satirisé? et comment? — 11. Quelle peinture nous présente La Laitière et le Pot au

lait? Quelle gradation? Quelle catastrophe?-12. Quels personnages dans Le Vieillard et les trois Jeunes Hommes? Que font-ils chacun? Que disent-ils? Quel est le dénouement?-13. Quel est le caractère de chacun des personnages dans Le Savetier et le Financier? Comment se développe-t-il? Avec quel résultat? -14. Mettez en prose simple Le Chêne et le Roseau.-15. Quel drame fait le sujet du Lion et du Moucheron? Donnez-en les diverses péripéties? le double dénouement? la morale?

CHAPITRE VII.

L'ACADÉMIE FRANÇAISE (1629).

DE LA ROCHEFOUCAULD (1613-1681).

Vers 1620, quelques lettrés prirent l'habitude de se réunir une fois par semaine chez M. Conrard, conseiller du roi, pour s'entretenir de sujets littéraires. Ces réunions, toutes privées d'abord, eurent cependant quelque retentissement, si bien que le cardinal Richelieu fut informé de ce qui s'y passait. Le puissant ministre tenait à être considéré comme le protecteur des lettres. Sans autre forme de procès il s'empara de l'association, en fit sa chose et lui donna la sanction d'une organisation officielle sous le nom d'Académie française. L'Académie devait être composée de 40 membres choisis parmi les auteurs les plus renommés; à la mort d'un académicien, elle-même élirait le remplaçant au scrutin.

Le but avoué de la nouvelle compagnie était de "purifier la langue, de la garantir des abus à venir, de lui donner des règles certaines, de composer un dictionnaire, une grammaire, une rhétorique, une poétique."

L'Académie française ainsi fondée sous les auspices du grand cardinal a crû depuis lors en renommée et en autorité, est devenue illustre et, malgré des fortunes diverses, est maintenant l'Académie par excellence. Ses membres sont aussi appelés les Immortels.

Des travaux qu'on attendait d'elle, elle n'en fit que très peu. Au. début il est vrai, elle a donné sous un titre collectif des critiques spéciales sur certains ouvrages, notamment sur le Cid de Corneille et l'Athalie de Racine. Mais elle s'arrêta bientôt dans cette voie. Depuis lors, elle a cessé de publier rien d'officiel, sauf le dictionnaire. Mais ce dictionnaire fait loi. Il y a eu plusieurs éditions successives, lesquelles indiquent, avec un peu de retard peut-être, les progrès de la langue. La première est de 1694, et la dernière de 1878.

Il est hors de doute que l'Académie a exercé une influence notable sur la langue, sur les mœurs et les productions même de l'esprit en France. Son œuvre de critique a cessé d'être personnelle et directe;

mais elle ne s'en est pas moins poursuivie en réalité par des moyens peut-être plus puissants parce qu'ils n'étaient pas aussi en évidence. En premier lieu, tout nouveau membre doit prononcer l'éloge de son prédécesseur; mais ce n'est pas un éloge absolu ou banal. C'est là que se glisse la critique, une critique fort bien sentie, quoiqu'elle se produise sous des formes courtoises et raffinées. De même le récipiendaire est, lui aussi, le sujet d'un discours, et son œuvre est jugée avec ménagement sans doute, mais encore assez impartialement sous le couvert d'une louange discrète.

De plus l'élection même au scrutin des académiciens vivants est une épreuve et un jugement, discutés par le public et par là même ayant une portée sur laquelle o se trompe guère.

L'Académie a été l'objet de nombre ses critiques, quelques-unes plus que justifiées. Il est certain par exemple que, sous la royauté, elle a plus d'une fois cédé à des considérations mesquines: elle n'a pas toujours montré l'indépendance qu'on aurait pu attendre d'un corps lettré, et bien des grands seigneurs ignorants sont venus s'asseoir sur les fauteuils académiques à l'exclusion d'auteurs méritants. Quelques nom illustres aussi "manquent à sa gloire," pour ne citer que Molière, avant tout, puis La Rochefoucauld, et, plus tard Lesage, Diderot, Beaumarchais, Balzac, Théophile Gautier.

[ocr errors]

A part ces quelque exceptions, on ne peut nier que l'Académie, depuis son organis ́ion définitive, n'ait accueilli les noms les plus glorieux de la lit ature française. Il a été de mise, il est vrai, temps de la railler, et le public a retenu l'épi

pendant quelqu gramme de Pir

Ci-gît Piron qui ne fut rien,

Pas même académicien.

Mais cette mode est bien passée; et de nos jours c'est un honneur très recherché que de pouvoir être compté au nombre des immortels. Les derniers choix du reste ont montré un esprit fort libéral : la presse est dignement représentée parmi les quarante par des journalistes de grand talent, assurément, mais qui n'ont pas écrit un seul livre.

Un célèbre critique anglais, Matthew Arnold, donne peut-être la note la plus juste sur ce que l'on doit penser de l'Académie. "C'est, dit-il, une haute cour de lettres, un point de ralliement pour l'opinion éclairée puisqu'on lui donne l'autorité maîtresse dans tout ce qui concerne le bon goût. A elle est due en grand partie cette per

fection allant au fond des choses, cette ouverture et cette largeur d'esprit, cette absence de vulgarité qui sont les traits distinctifs de la littérature française."

Citons encore une haute autorité plus récente, M. Renan.

"C'est grâce à l'Académie qu'on peut tout lire sans appareil scolastique avec la langue des gens du monde.... Ah, ne dites pas qu'ils n'ont rien fait, ces obscurs beaux esprits dont la vie se passe à instruire le procès des mots, à peser les syllabes. Ils ont fait un chef-d'œuvre la langue française !

[ocr errors]

LA ROCHEFOUCAULD, connu dans sa jeunesse sous le nom de prince de Marsillac, naquit à Paris en 1613. Doué de beaucoup d'esprit naturel, de courage et d'ambition, il se mêla aux intrigues et aux combats de la Fronde, pendant la minorité de Louis XIV; mais il sut se réconcilier à propos avec la cour, et devint l'objet de -plusieurs faveurs du prince. Après une vieillesse tranquille et heureuse, il mourut en 1681. La vie brillante de ce grand seigneur ne l'eût pas sauvé de l'oubli; mais il avait le goût de l'observation, et le petit volume des Maximes que lui inspira l'étude des hommes a suffi pour l'immortaliser. Ce n'est pas que la justesse de ses observations soit inattaquable; il calomnie souvent la nature humaine. Mais la perfection du style, qui fait vivre les ouvrages, recommande au plus haut point le livre de La Rochefoucauld. On y trouve cette vigueur extrême de pensée, cette beauté simple d'expression qui font les maîtres. On peut certainement l'offrir comme un modèle du style concis.

QUELQUES MAXIMES CHOISIES.

L'amour-propre est le plus grand de tous les flatteurs. Nous avons tous assez de force pour supporter les maux d'autrui.

5 Il faut de plus grandes vertus pour soutenir la bonne fortune que la mauvaise.

Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement.

Nous promettons selon nos espérances, et nous tenons selon nos craintes.

« PreviousContinue »