Polyeucte, martyr: tragédie chrétienne

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Au bureau de la Petite bibliotheque des théatres, 1785 - 97 pages
 

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Page 58 - Source délicieuse, en misères féconde, Que voulez-vous de moi, flatteuses voluptés? Honteux attachements de la chair et du monde, Que ne me quittez-vous quand je vous ai quittés? Allez, honneurs, plaisirs, qui me livrez la guerre : Toute votre félicité, Sujette à l'instabilité, En moins de rien tombe par terre; Et comme elle a l'éclat du verre, Elle en a la fragilité.
Page 60 - Je consens, ou plutôt j'aspire à ma ruine. Monde, pour moi tu n'as plus rien : Je porte en un cœur tout chrétien Une flamme toute divine ; Et je ne regarde Pauline Que comme un obstacle à mon bien.
Page 93 - Le style n'en est pas si fort ni si majestueux que celui de Cinna et de Pompée; mais il a quelque chose de plus touchant, et les tendresses de l'amour humain y font un si agréable mélange avec la fermeté du divin, que sa représentalion a satisfait tout ensemble les dévots et les gens du monde.
Page 63 - Je dois ma vie au peuple, au prince, à sa couronne; Mais je la dois bien plus au Dieu qui me la donne : Si mourir pour son prince est un illustre sort, Quand on meurt pour son Dieu, quelle sera la mort!
Page 92 - Nous ne devons qu'une croyance pieuse à la vie des saints, et nous avons le même droit sur ce que nous en tirons pour le porter sur le théâtre, que sur ce que nous empruntons des autres histoires ; mais nous devons une foi chrétienne et indispensable à tout ce qui est dans la Bible, qui ne nous laisse aucune liberté d'y rien changer.
Page 59 - Par qui les grands sont confondus; Et les glaives qu'il tient pendus Sur les plus fortunés coupables Sont d'autant plus inévitables, Que leurs coups sont moins attendus. Tigre altéré de sang, Décie impitoyable, Ce Dieu t'a trop longtemps abandonné les siens; De ton heureux destin vois la suite effroyable : Le Scythe va venger la Perse et les chrétiens; Encore un peu plus outre, et ton heure est venue; Rien ne t'en saurait garantir.
Page 69 - Faites-vous un effort pour lui servir d'appui. Je sais que c'est beaucoup que ce que je demande ; Mais plus l'effort est grand, plus la gloire en est grande. Conserver un rival dont vous êtes jaloux...
Page 60 - Saintes douceurs du ciel, adorables idées, Vous remplissez un cœur qui vous peut recevoir : De vos sacrés attraits les âmes possédées Ne conçoivent plus rien qui les puisse émouvoir. Vous promettez beaucoup, et donnez davantage : Vos biens ne sont point inconstants, Et l'heureux trépas que j'attends Ne vous sert que d'un doux passage Pour nous introduire au partage Qui nous rend à jamais contents.
Page 63 - Il m'ôte des périls que j'aurais pu courir, Et sans me laisser lieu de tourner en arrière, Sa faveur me couronne entrant dans la carrière ; Du premier coup de vent il me conduit au port, Et sortant du baptême, il m'envoie à la mort. Si vous pouviez comprendre et le peu qu'est la vie, Et de quelles douceurs cette mort est suivie!
Page xxi - Et en cas que lesdits comédiens règlent tellement les -actions du théâtre, qu'elles soient du tout exemptes d'impuretés, nous voulons que leur exercice, qui peut innocemment divertir nos peuples de diverses occupations mauvaises, ne puisse leur être imputé à blâme, ni préjudicier à leur réputation dans le commerce public...

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