DU ROI DE PRUSSE ET DE M. DE VOLTAIRE. LETTRE PREMIERE. DE M. DE VOLTAIRE. Ferney, 11 janvier. A l'augufle prophète de la nouvelle loi. GRAND RAND prophète, vous reffemblez à vos devanciers envoyés du Très-haut: vous faites des miracles. 1771. Je vous dois réellement la vie. J'étais mourant au milieu de mes neiges helvétiques, lorsqu'on m'apporta votre facrée vifion. A mefure que je lifais, ma tête se débarraffait, mon fang circulait, mon ame renaissait; dès la seconde page je repris mes forces, et par un fingulier effet de cette médecine célefte, elle me rendit l'appétit en me dégoûtant de tous les autres alimens. L'Eternel ordonna autrefois à votre prédéceffeur Ezechiel de manger un livre de parchemin ; j'aurais |