OEuvres de Alfred de Musset ...: La confession d'un enfant du siècleA. Lemerre, 1876 |
Other editions - View all
Common terms and phrases
aime amour arrive assez avez beau belle bras Brigitte c'était chambre chercher chère chose ciel cœur commença corps côté coup croyais d'elle demander Desgenais devant Dieu dire dis-je disait dit-elle donner douleur doute enfant enfin Est-ce êtes eût faisait femme ferme fille fleurs fond force frappé garde gens guérir heure homme j'ai j'avais j'étais jeter jeune joues jour jusqu'à l'amour l'autre l'avait l'homme l'un laisser larmes levai lèvres livre m'avait m'en madame Pierson main maîtresse malade malheur ment milieu monde mort n'ai n'avais n'en n'était nuit pâle parler parole passé pauvre pendant pensée père petite peut-être pied pleurer porte pouvais première prenais presque pris qu'à qu'un quitter raison regardais répondit reste rêve rien s'en s'il sais sait savais semblait sentais sera seul silence soir sorte souffrir table tenait terre tête tomber triste trouvai venir vérité visage voilà voix voulais voyais vrai yeux
Popular passages
Page 25 - Toute la maladie du siècle présent vient de deux causes; le peuple qui a passé par 93 et par 1814 porte au cœur deux blessures. Tout ce qui était n'est plus; tout ce qui sera n'est pas encore. Ne cherchez pas ailleurs le secret de nos maux.
Page 19 - L'homme est ici-bas pour se servir de ses sens; il a plus ou moins de morceaux d'un métal jaune ou blanc, avec quoi il a droit à plus ou moins d'estime. Manger, boire et dormir, c'est vivre. Quant aux liens qui existent entre les hommes, l'amitié consiste à prêter de l'argent; mais il est rare d'avoir un ami qu'on puisse aimer assez pour cela. La parenté sert aux héritages; l'amour est un exercice du corps; la seule jouissance intellectuelle est la vanité.
Page 3 - Pendant les guerres de l'Empire, tandis que les maris et les frères étaient en Allemagne, les mères inquiètes avaient mis au monde une génération ardente, pâle, nerveuse. Conçus entre deux batailles, élevés dans les collèges au roulement des tambours, des milliers d'enfants se regardaient entre eux d'un œil sombre, en essayant leurs muscles chétifs.
Page 26 - ... lorsque, essuyant sur vos fronts tranquilles le saint baptême de la sueur, vous promènerez vos regards sur votre horizon immense, où il n'y aura pas un épi plus haut que l'autre dans la moisson humaine, mais seulement des bluets et des marguerites au milieu des blés jaunissants ; ô hommes libres ! quand alors vous remercierez Dieu d'être nés pour cette récolte, pensez à nous qui n'y serons plus; dites-vous que nous avons acheté bien cher le repos dont vous jouirez ; plaigneznous plus...
Page 6 - Ils avaient rêvé pendant quinze ans des neiges de Moscou et du soleil des Pyramides. Ils n'étaient pas sortis de leurs villes : mais on leur avait dit que, par chaque barrière de ces villes, on allait à une capitale d'Europe. Ils avaient dans la tête 10 tout un monde ; ils regardaient la terre, le ciel, les rues et les chemins ; tout cela était vide, et les cloches de leurs paroisses résonnaient seules dans le lointain.
Page 33 - Je ne concevais pas qu'on pût mentir en amour; j'étais un enfant alors, et j'avoue qu'à présent je ne le comprends pas encore. Toutes les fois que je suis devenu amoureux d'une femme, je le lui ai dit, et toutes les fois que j'ai cessé d'aimer une femme, je le lui ai dit de même, avec la même sincérité...
Page 130 - Ainsi je tourmentais mon esprit pour lui donner le change, et je tombais dans tous les travers pour sortir de moi-même. Mais, tandis que ma vanité s'occupait ainsi, mon cœur souffrait, en sorte qu'il y avait presque constamment en moi un homme qui riait et un autre qui pleurait.
Page 3 - De temps en temps leurs pères ensanglantés apparaissaient, les soulevaient sur leurs poitrines chamarrées d'or, puis les posaient à terre et remontaient à cheval.
Page 10 - ... l'avenir ; et entre ces deux mondes... quelque chose de semblable à l'Océan, qui sépare le Vieux Continent de la jeune Amérique, je ne sais quoi de vague et de flottant, une mer houleuse et pleine de naufrages, traversée de temps en temps par quelque blanche voile lointaine ou par quelque navire soufflant une lourde vapeur ; le siècle présent, en un mot, qui sépare le passé de l'avenir, qui n'est ni l'un ni l'autre, et qui ressemble à tous deux à la fois, et où l'on ne sait, à chaque...
Page 1 - POUR écrire l'histoire de sa vie, il faut d'abord avoir vécu; aussi n'est-ce pas la mienne que j'écris. [Mais de même qu'un blessé atteint de la gangrène s'en va dans un amphithéâtre se faire couper un membre pourri...