Page images
PDF
EPUB

nus parallèlement à une distance les uns des autres de 15 centimètres environ et diminuant sensiblement de diamètre à mesure qu'ils s'approchent du sol. Ces cerceaux qui ont, sur leur convexité, une étendue de 2,45, laissent antérieurement entre eux une ouverture de 0,50 centimètres, et sont percés, sur leur face antérieure,

de deux rangées de petits trous ayant un demimillimètre de diamètre. Un robinet rend chaque cerceau indépendant, et une pomme d'arrosoir, servant à donner une légère pluie, se trouve au-dessus de l'appareil.

Pour administrer la douche on ouvre, suivant la taille du sujet et suivant les indications, les robinets des cerceaux que l'on veut employer. Le malade est placé entre les cerceaux la face en avant; puis on ouvre le robinet principal de l'appareil, en recommandant au malade de tourner doucement sur lui-même afin de mouiller également toute l'étendue de la surface cutanée. La douche en cercle, qui doit toujours être de courte durée, détermine une puissante révulsion qui est très-utilisée et qui rend de grands services dans le traitement de certaines maladies chroniques.

[graphic]
[ocr errors]
[ocr errors]

FIG. 4. Douche en cercles ou en poussière.

Douches locales. Les douches locales sont les douches qui s'appliquent à une région déterminée du corps. C'est ordinairement avec les appareils mobiles qu'on les applique, parce qu'ils sont plus faciles à manier. C'est ainsi que l'on peut donner des douches qui prennent des noms d'hépatiques, spléniques, hypogastriques, céphaliques, articulaires, épigastriques, etc..., suivant la région atteinte.

Tous ces divers appareils que nous venons de décrire doivent, pour faciliter l'application de la méthode hydrothérapique, se trouver réunis dans une salle spéciale organisée de façon que l'écoulement des eaux se fasse rapidement.

Dans un établissement hydrothérapique, il doit y avoir de l'eau en quantité suffisante et à une température convenable. L'expérience a démontré que la température de 10 à 13 degrés est suffisante dans la plupart des cas; on a, en effet, très-rarement besoin d'une température plus froide. L'eau doit être accumulée dans des réservoirs situés à diverses hauteurs, afin de pouvoir mettre à profit les différences de pression. De plus, comme on a souvent recours à l'eau chaude, il faut installer un réservoir en communication avec une chaudière.

Il est nécessaire que l'eau froide utilisée ait une température à peu près invariable, et qu'elle soit potable quand il s'agit de l'administrer à l'intérieur. L'eau de source doit être, pour ces motifs, choisie de préférence à toute autre. L'observation a démontré que la température des sources que l'on appelle légitimes, dans la zone géographique que nous

habitons, c'est-à-dire celle qui est située au-dessous de 500 mètres audessus du niveau de la mer, que la température de ces sources, dis-je, varie entre 10°, 5 et 14°. Ces sources sont assez répandues et leur quantité permet, en facilitant l'installation de nombreux établissements hydrothérapiques, de vulgariser une méthode de traitement extrêmement utile dans les maladies chroniques.

Dans ce but, déjà, on a fabriqué des appareils qui permettent de faire de l'hydrothérapie à domicile, et l'on verra, dans les figures ci-jointes,

[graphic][graphic][subsumed][subsumed][merged small][merged small][merged small]

quelques modèles de ces appareils. Sans doute un traitement suivi dans un établissement spécial est préférable à celui qu'on suit chez soi; mais il est des circonstances où on n'a pas la facilité de choisir et, dans ce cas, il importe de ne pas être désarmé et de savoir qu'on peut faire à domicile des applications hydrothérapiques utiles.

[ocr errors]

De l'eau froide en boisson. Son utilité dans certains cas apparaît très-nettement, si l'on se rappelle que l'eau entre pour une grande partie dans la constitution de nos tissus et qu'elle donne à nos organes des propriétés spéciales qui facilitent leur fonctionnement.

L'eau froide, introduite dans l'économie, produit d'abord une soustraction de calorique qui a pour conséquence de déterminer une excitation du

système nerveux périphérique répandu dans la muqueuse digestive; cette excitation peut s'étendre à toutes les branches nerveuses qui ont avec lui des relations. Elle exerce une influence incontestable sur les fonctions du foie, des intestins, de la rate, des reins et des organes situés dans l'abdomen. Elle modifie la composition du sang, active le mouvement des éléments organiques, agit directement sur les sécrétions et entraîne au dehors avec elle les liquides et les solides qui ne doivent plus séjourner dans l'organisme. Elle active ce que l'on appelle aujourd'hui l'échange de matières, et contribue à développer en nous le besoin de remplacer les parties éliminées par l'introduction de nouvelles substances.

La variété de ces effets physiologiques permet d'utiliser l'eau prise en boisson chez les malades soumis au traitement hydrothérapique qui exerce, comme on le sait, une influence incontestable sur les fonctions rénales et sur les fonctions de la peau.

Si l'on fait boire de l'eau froide d'une façon immodérée pendant le travail de la digestion ou pendant que le malade est en repos, on peut provoquer des accidents, et notamment de la diarrhée ou des vomissements. Mais si l'on recommande l'eau en boisson pendant que le malade se promène et surtout pendant qu'il se livre à l'exercice recommandé après la douche, tous les effets salutaires de l'eau en boisson se manifestent, et le malade ne tarde pas à en bénéficier. Il est donc bon qu'il y ait dans tout établissement une buvette, où le malade ira prendre, pendant l'exercice destiné à compléter la réaction, un ou plusieurs verres d'eau, suivant les indications.

Cependant, on ne doit pas soumettre indistinctement tous les malades à l'usage immodéré de l'eau à l'intérieur. Ainsi les personnes anémiques ne peuvent pas toujours supporter cette boisson à hautes doses, et il vaut mieux les engager à se tenir dans des limites restreintes. Prise d'une façon modérée, elle stimule d'une manière inoffensive toutes les fonctions engourdies, et contribue à la restauration de l'organisme, sans provoquer ces désordres que détermine souvent l'ingestion des liquides excitants. Chez les goutteux, chez les graveleux, chez tous ceux qui ont un sang riche et plastique, l'eau peut être prise à haute dose impunément. Il importe seulement que son introduction dans l'organisme soit suivie d'un exercice qui facilite ses effets dans tous les appareils de l'économie.

D'après ce qui précède, il est facile de voir que l'eau prise en boisson joue un certain rôle, quelquefois important, dans le traitement hydrothérapique. Tout en blâmant les exagérations de Priessnitz et de Pomme, je pense que l'eau en boisson est très-utile dans certaines maladies du tube digestif et de ses annexes, dans certaines affections diathésiques, quand les dissolvants et les dépuratifs sont indiqués, et dans tous ces états morbides qui sont caractérisés par des troubles de sécrétion.

Exercice et alimentation. Un exercice modéré, sous diverses formes, facilite les métamorphoses nutritives, active la combustion du carbone, augmente les oxydations, développe du calorique et contribue ainsi à maintenir en équilibre les transmutations qui s'opèrent dans le système

[ocr errors]

musculaire. Il sera donc recommandé aux malades, autant que leur état le permettra, et, comme l'exercice musculaire est, sinon indispensable, du moins très-utile pour favoriser l'action de l'alimentation, qu'il est bien moins fatigant que les sudations artificielles pour préparer aux applications froides, il sera bon qu'une salle, contenant des appareils de gymnastique, soit attenante à chaque établissement, à la portée de chacun des malades qui peut en user. Pour ceux qui ne peuvent ni marcher, ni faire de l'exercice, on emploie les frictions et surtout le massage, qui est un adjuvant précieux du traitement hydrothérapique.

Le régime alimentaire doit être en général fortifiant; voici pourquoi : Le traitement hydrothérapique excite l'appétit, et favorise à un haut degré la décomposition qui s'opère à chaque instant dans les tissus et dans le sang. Le malade soumis au traitement hydrothérapique transpire davantage, exhale une grande quantité d'acide carbonique et expulse de l'urée et d'autres matières excrémentitielles en plus grande abondance. Il faut donc, pour maintenir l'équilibre organique et assurer l'échange de matières, qu'il soit remédié à ces pertes par l'ingestion de substances qui viennent constituer des éléments nouveaux. Les malades mangeront donc à leur appétit, principalement des viandes grillées ou rôties, et, à moins que l'état de leurs voies digestives soit une contre-indication, ils seront soumis à un régime alimentaire très-réconfortant.

Effets thérapeutiques. Maintenant que l'on connaît le mode d'action de l'hydrothérapie et les différents moyens de l'appliquer, je vais tâcher d'exposer le plus brièvement possible les effets thérapeutiques produits sur l'organisme suivant le procédé employé, et par conséquent indiquer quel devra être celui que l'on devra choisir pour obtenir un effet déterminé.

Je dois mentionner tout d'abord l'action hygiénique de l'hydrothérapie. On comprendra facilement que cette médication, entretenant la peau dans un état constant de fonctionnement, et par suite régularisant et assurant ce fonctionnement, préserve l'organisme de tous les accidents qui peuvent résulter de la perte ou du trouble de fonction d'un des organes les plus importants.

Ce point établi, je diviserai les effets thérapeutiques produits par l'hydrothérapie en deux grandes catégories : les effets primitifs ou directs et les effets consécutifs ou indirects.

La première catégorie comprend : 1° des effets antiphlogistiques; 2° des effets sédatifs, et 3° des effets excitants; ces derniers peuvent se diviser, à leur tour, en effets excitants spéciaux comprenant des effets excito-moteurs, des effets révulsifs et des effets sudorifiques.

La deuxième catégorie comprend : 1° des effets toniques ou reconstituants; 2o des effets spoliateurs, dépuratifs, et 3o des effets résolutifs al

térants.

Cette division n'est pas inattaquable; je l'ai adoptée sans parti pris, parce qu'il me semble qu'elle répond, mieux que les autres, aux exigences des idées actuelles.

EFFETS PRIMITIFS. -1° Effets antiphlogistiques. Comme son nom l'indique, la médication antiphlogistique est l'ensemble des moyens ou des agents propres à combattre l'élément inflammatoire sous quelque forme qu 'il se présente, qu'il soit le résultat direct d'une cause extérieure, ou n'apparaisse que comme phénomène secondaire d'une pyrexie; dans ces deux cas, et principalement dans le premier, l'hydrothérapie joue un rôle efficace, et, si ses applications ne sont pas plus nombreuses, c'est que beaucoup de médecins ne peuvent se résoudre à employer l'eau froide dans les maladies inflammatoires avec fièvre.

Avant de parler de la médication antiphlogistique, je dois dire quelques mots de l'inflammation et de sa marche en général. La physiologie expérimentale nous apprend qu'elle a, dans son évolution, une marche naturelle, tendant à la résolution. Si donc on veut intervenir par une médication quelconque, celle-ci devra viser à maintenir la marche de la maladie dans sa voie normale et l'empêcher de s'en éloigner.

Si l'inflammation, une fois déclarée, doit passer nécessairement par toutes ses phases d'évolution, il n'en est pas moins vrai que l'on peut quelquefois arrêter, dès le début, le développement du processus inflammatoire et le faire avorter. L'expérience clinique nous l'a démontré, et l'hydrothérapie nous en fournit les moyens. C'est ainsi que l'application du maillot sec peut faire avorter une bronchite, une angine ou toute autre inflammation viscérale. Le maillot humide pourrait, à la vérité, remplir le mème but, mais c'est un moyen plus incertain, en ce sens qu'il a l'inconvénient d'exposer le corps à un refroidissement dont on ne peut pas toujours limiter la durée. Pourvu qu'on la fasse suivre d'une douche froide et courte, ou d'une friction avec le drap mouillé, l'étuve sèche peut aussi rendre de grands services dans ce sens.

Ces diverses pratiques ont une efficacité incontestable lorsqu'il y a lieu de soupçonner une inflammation commençante; elles sont, du reste, exemptes de danger. Mais quand l'inflammation est avancée, tout ce qu'on peut espérer est d'aider la nature à produire la résolution.

Dans les cas d'inflammation consécutive à un traumatisme, il peut survenir des accidents d'une gravité extrême que tout le monde connaît. En intervenant à temps, il n'est pas rare qu'on apaise les manifestations et qu'on favorise la terminaison la plus heureuse. Ce sont les compresses froides souvent renouvelées, les applications de glace pilée ou l'irrigation continue qui sont les moyens les plus propres à amener ce résultat.

Empêcher toute réaction, tel est le principe de la médication antiphlogistique. Les compresses seront donc peu tordues, et renouvelées dès que les téguments commenceront à s'échauffer. Cependant, quel que soit le procédé que l'on emploie, il importe de ne pas suspendre tout degré de vitalité dans les tissus, résultat qui pourrait être la conséquence d'une application froide permanente. A cet effet, de petites interruptions dans l'application favoriseront momentanément l'arrivée du liquide sanguin et obvieront à l'inconvénient que je viens de signaler.

Dans le traumatisme, le froid a une action complexe; il diminue la

« PreviousContinue »