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A MONSIEUR

LE BARON DE BEUST,

DIRECTEUR GÉNÉRAL DES MINES DE LA SAXE.

Souvenir de profonde estime et d'affection.

J. FOURNET.

SON ROLE ET SON INFLUENCE

SUR

LES PROGRES DE LA CIVILISATION

D'APRÈS LES DONNÉES ACTUELLES

DE L'ARCHEOLOGIE ET DE LA GEOLOGIE

PAR

J. FOURNET

Correspondant de l'Institut, Chevalier de la Légion d'honneur et de l'ordre des SS. Maurice et Lazare;
Professeur à la Faculté des sciences de Lyon et Directeur de Mines;

Membre de l'Académie impériale des sciences et belles-lettres de Lyon et de la Société impériale d'Agriculture;
Président de la Commission hydrométrique; Membre des Sociétés philomatique, géologique et météorologique
de France; Correspondant du Comité des travaux historiques de Paris; Agrégé et Membre honoraire
de l'Académie impériale et de la Société d'histoire naturelle de Savoie; Correspondant de
l'Académie royale et de la Société d'agriculture de Turin, de la Société des Naturalistes

de Heidelberg, de la Société royale d'Athènes, de la Société polytechnique de

Bavière, de la Société d'histoire naturelle de Strasbourg, de l'Académie

de Clermont-Ferrand, de la Société des sciences et des arts du

Puy et de la Société jurassienne d'émulation.

LYON

IMPRIMERIE DE REY ET SÉZANNE

Rue Saint-Côme, 2

1862

i逸 251929

HARVARD UNIVERSITY
MINERALOGICAL LIBRARY

Ingrind frent

Un extrait du présent travail a fait l'objet du discours prononcé à la Séance solennelle de rentrée des Facultés et de l'Ecole préparatoire de Médecine de Lyon, le 28 novembre 1861; mais il a acquis son développement pendant l'impression. J'adresse de vifs remercîments à divers amis dont les bienveillantes communications ont facilité ma tâche. Suivant mon habitude, je les ai fait connaître à l'occasion des détails respectifs; cependant, la reconnaissance m'oblige à mentionner plus particulièrement ici les noms de ceux auxquels je suis redevable de certaines données essentielles. Ce sont : MM. Lortet, D.-M., Membre de l'Académie de Lyon; Guillebot de Nerville, Ingénieur en chef des Mines; Martin d'Aussigny, Conservateur du Musée d'Archéologie du Palais-des-Arts; Girardin, Doyen à Lille; Sevez, Essayeur à Chambéry; l'Abbé Girodon, Professeur à la Faculté de Théologie; Lachat, Ingénieur des Mines à Chambéry: Morlot, Professeur à Lausanne; Viquesnel et Noguès, Membres de la Société géologique de France, et P. Saint-Olive, Membre de la Société d'Archéologie de Lyon.

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D'APRÈS LES DONNÉES ACTUELLES DE L'ARCHÉOLOGIE
ET DE LA GÉOLOGIE,

I Fournet

Par M. J. FOURNET,

Correspondant de l'Institut,

Professeur à la Faculté des Sciences de Lyon.

MESSIEURS,

Depuis quelques années, l'étude des anciennes langues et des vieux monuments introduisait graduellement de graves modifications dans les idées admises au sujet des premières phases de l'humanité, lorsque, d'une façon pour ainsi dire brusque, des découvertes convenablement discutées, ouvrant de nouveaux horizons, vinrent donner une autre direction aux recherches ethnogéniques.

A l'étonnement que ces résultats suscitèrent, s'ajouta, comme de coutume, l'hésitation de plusieurs savants, tandis que d'autres, plus confiants, se lancèrent résolument au milieu des espaces qui se déroulaient devant eux. Mais, dira-t-on, comment se fait-il qu'un géologue ait à intervenir dans un sujet si essentiellement historique? Eh bien! rien n'est plus naturel; car certains liens rattachent ensemble diverses branches des connaissances humaines, et pour le cas actuel, la

géologie, plus que toute autre science, était appelée à discuter certains détails. En effet, elle aussi s'occupe des temps passés, ayant, en particulier, la mission de fouiller le sol pour y découvrir les vestiges des révolutions, par lesquelles des générations successives d'espèces animales furent détruites afin de faire place à des créations plus conformes aux conditions qu'il plut au Créateur d'établir. Ainsi donc, à ce seul titre, l'homme fait déjà partie du domaine géologique; mais j'ajoute, en sus, que son existence, ses habitudes ne dépendent pas seulement des lois physiques ou morales qui le régissent, de l'air qu'il respire; elles se règlent aussi d'après la terre qu'il foule sous ses pieds, qu'il doit travailler, et c'est surtout à ce dernier point de vue qu'il m'est permis de prendre la parole à l'occasion de faits, dont le développement est, presque subitement, devenu très-complexe.

Cette complication m'oblige à diviser mon travail en deux parties, dont l'une servant, pour ainsi dire, d'introduction, résumera l'état actuel des découvertes archéologiques. Encore, n'entreprendrai-je pas d'entrer dans de trop minutieux détails, et d'ailleurs, malgré tout ce qui a déjà été fait, ils sont eux-mêmes trop incomplets pour se prêter à la composition d'un canevas historique parfaitement satisfaisant. Il me suffit d'avoir pu grouper un nombre d'éléments suffisants pour mon but, qui est de faire comprendre, dans ma seconde section, l'influence du mineur sur les diverses évolutions humanitaires, dont la civilisation est le résultat, influence peu appréciée au milieu des travaux de nos antiquaires, et pourtant si capitale, qu'elle domine, dans sa spécialité, toute la question.

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