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«< tales. Le même principe qui empêche l'Angleterre de retirer son ambassadeur de « Constantinople lui fait envoyer un ambassa« deur à Madrid: elle se sépare des destinées « communes, et n'est attentive qu'au parti qu'elle pourra tirer des révolutions des em« pires.

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« J'ai l'honneur, etc. »>

Revenant dans ma dépêche du 16 juillet, n° 40, sur les nouvelles d'Espagne, je dis à M. de Montmorency:

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(N° 40.)

« Londres, ce 16 juillet 1822.

« Monsieur le vicomte,

« Les journaux anglais, d'après les journaux

français, donnent ce matin des nouvelles de « Madrid jusqu'au 8 inclusivement. Je n'ai ja« mais espéré mieux du Roi d'Espagne, et n'ai point été surpris. Si ce malheureux prince

« doit périr, le genre de la catastrophe n'est « pas indifférent au reste du monde : le poi

gnard n'abattrait que le monarque, l'échafaud pourrait tuer la monarchie. C'est déjà beau« coup trop que le jugement de Charles I°r et << que celui de Louis XVI: le ciel nous préserve «< d'un troisième jugement qui semblerait éta(( blir par l'autorité des crimes une espèce de << droit des peuples et un corps de jurispru«<dence contre les rois! On peut maintenant « s'attendre à tout: une déclaration de guerre « de la part du gouvernement espagnol est au « nombre des chances que le gouvernement << français a dû prévoir. Dans tous les cas, nous « serons bientôt obligés d'en finir avec le cor<< don sanitaire, car, une fois le mois de septem«bre passé, et la peste ne reparaissant pas à « Barcelone, ce serait une véritable dérision

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<< que de parler encore d'un cordon sanitaire; <«< il faudrait donc avouer tout franchement une « armée, et dire la raison qui nous oblige à << maintenir cette armée. Cela n'équivaudra-t-il

« pas à une déclaration de guerre aux Cortès? << D'un autre côté, dissoudrons-nous le cordon <<< sanitaire ? Cet acte de faiblesse compromet« trait la sûreté de la France, avilirait le minis«tère, et ranimerait parmi nous les espérances « de la faction révolutionnaire.

« J'ai l'honneur d'être, etc., etc., etc. »

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Pourparler sur le Congrès de Vérone. Lettre à M. de Montmorency; sa réponse qui me laisse entrevoir un refus. Lettre de M. de Villèle plus favorable. J'écris à madame de Duras. Billet de M. de Villèle à madame de Duras.

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Depuis le Congrès de Vienne et d'Aix-la-Chapelle, les princes de l'Europe avaient la tête tournée de congrès : c'était là qu'on s'amusait et qu'on se partageait quelques peuples. A peine le Congrès commencé à Laybach et continué à Troppau était-il fini, qu'on songea à en convo

quer un autre à Vienne, à Ferrare ou à Vérone: les affaires d'Espagne offraient l'occasion d'en hâter le moment. Chaque cour avait déjà désigné son ambassadeur.

Je voyais à Londres tout le monde se préparer à partir pour Vérone: comme ma tête était remplie des affaires d'Espagne, et comme je rêvais un plan pour l'honneur de la France, je croyais pouvoir être de quelque utilité au nouveau Congrès en me faisant connaître sous un rapport auquel on ne songeait pas. J'avais écrit dès le 24 mai à M. de Montmorency; mais je ne trouvai aucune faveur. La longue réponse du ministre est évasive, embarrassée, entortillée; un éloignement marqué pour moi s'y déguise mal sous la bienveillance; elle finit par ce paragraphe :

Puisque je suis en train de confidences, no«ble vicomte, je veux vous dire ce que je ne «< voudrais pas insérer dans une dépêche officielle, mais ce que m'ont inspiré quelques << observations personnelles, et quelques avis

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