PHILOSOPHIQUES, COMPRENANT : 1o Avenir de la philosophie; 2o Pensées philosophiques sur l'exis- PAR HYACINTHE BÉLIÈRES. FOR LIBRAR NEW-YORK A PARIS, A LA LIBRAIRIE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE DE A. ROYER, 241, place du Palais - Royal; ET CHEZ L'AUTEUR, RUE NEUVE-COQUENARD, 24. 1841. AVIS AU LECTEUR. Attende lectioni. La principale grâce que je demande au lecteur, c'est qu'il m'accorde une attention soutenue pour la lui faciliter, j'ai tâché d'être le plus clair possible dans mes raisonnemens et d'enchaîner mes idées de la manière la plus naturelle. : Au nom du bon sens ! qu'il ne se hâte pas de dire Voilà bien des idées extraordinaires; tout cela doit être faux; mathématiciens, physiciens, philosophes, tout est contre lui; donc il a tort. Un raisonnement semblable a conduit jadis dans les prisons un grand astronome, et n'a pu pourtant le convaincre d'erreur devant la postérité. Si tout le monde est contre moi sur bien des points, que le lecteur im partial examine avec soin mes preuves, et peut-être sera-t-il forcé d'être pour moi. Je le prie encore, au nom de la vérité, de ne pas me dire : Nous ne serons jamais d'accord sur telle question. Il faut nécessairement que nous soyons d'accord, si nous sommes de bonne foi de part et d'autre; car ou je démontre mon sentiment, ou il démontre le sentiment contraire, ou ni l'un ni l'autre nous ne pouvons prouver ce que nous affirmons. Dans le premier cas, il est coupable contre la vérité, s'il ne se range pas de mon avis; dans le second, c'est moi qui serais coupable de ne pas adopter le sien; et dans le troisième, nous devons convenir tous les deux qu'il n'y a rien de certain pour nous sur le point en litige. Ainsi, dans tous les cas, si nous aimons la vérité, nous nous accorderons. Pourvu que j'obtienne de lui cette triple grâce, j'abandonne sans peine à ses critiques les négligences de mon style. Il en est peu que je consentisse à corriger, aimant mieux renoncer à l'élégance que de sacrifier le plus faible rayon de clarté, paraître minutieux que de laisser une analyse imparfaite, tomber quelquefois dans un langage un peu barbare que de ne pas réduire à leur plus simple expression les idées qu'il s'agit d'apprécier. Car le premier but de mes Préludes est de diminuer le nombre des erreurs et des préjugés, d'élever quelques vérités sur la base inébranlable de l'évidence, d'exercer mes facultés, d'observer leurs écarts, de donner plus de réctitude à leurs opérations, et de faire de loin quelques préparatifs pour la grande œuvre dont je professe la possibilité dans mes réflexions sur l'avenir de laphilosophie. Oh! si je pouvais faire naître quelques croyances et quelques vertus dans la génération qui s'écoule avec moi et dans celles qui la suivront, que j'abandonnerais volontiers à d'autres la gloire d'écrivain, en pensant |