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C

MELANGES

HISTORIQUES.

Mélanges hift. Tome I.

A

DES

EDITEURS.

CEs mélanges renferment les réponses

de M. de Voltaire à plufieurs critiques de ses ouvrages historiques, un traité précieux fur l'efprit de doute qu'il faut porter dans l'étude de l'hiftoire, et un recueil de fragments dans lequel nous avons fait entrer plufieurs morceaux hiftoriques détachés. On trouvera dans ce dernier ouvrage quelques répétitions; mais il était très-difficile de les éviter fans gâter ces différents morceaux, ou fans priver le lecteur de plusieurs détails très agréables. M. de Voltaire, en répétant les mêmes chofes, a prefque toujours varié fon style et ses réflexions.

Les réponses aux critiques regardent principalement la Beaumelle, le jéfuite Nonotte, l'auteur du Supplément à la philofophie de l'hiftoire, et celui de trois volumes de lettres publiées fous des noms de juifs portugais.

C'eft feulement dans la vie de M. de Voltaire qu'il faut parler de la Beaumelle qui troubla long-temps le repos de ce grand-homme, mais qui n'était ni assez instruit sur l'histoire, ni affez éclairé pour faire des remarques utiles fur fes ouvrages.

On en peut dire autant du jésuite Nonotte. Le libelle méprifable intitulé Erreurs de Voltaire ne méritait pas de réponse. Les deux autres ouvrages font d'un genre différent on ne peut refuser beaucoup d'érudition à l'auteur du Supplément à la philofophie de l'hiftoire, ni même cette espèce de critique qui ne demande que la connaiffance des auteurs et celle des langues. Mais on défirerait qu'il eût mis dans fon ouvrage plus de cette autre critique plus rare et plus difficile, fondée fur une connaissance philofophique de la nature et des hommes. On pourrait lui reprocher auffi ce ton de fupériorité qu'il n'était permis à perfonne de prendre à l'égard de l'auteur de Mahomet et d'Alzire, de l'Effai fur les mœurs et l'efprit

des nations enfin lorsqu'on lit dans ce

:

Supplement que M. de Voltaire est une bête feroce qu'il faut chaffer de toute fociété policée, il est bien difficile de ne point pardonner la gaieté avec laquelle cet illuftre vieillard a répondu.

On attribue également les lettres des fix juifs à un favant académicien; mais nous ne pouvons le croire. Elles font trop éloignées de ce ftyle poli, même dans la critique, qui diftingue les académiciens de la capitale, furtout lorfque le grand nom de leur adverfaire leur fait un devoir de ces égards. Ils favent trop qu'il n'est permis de s'en dispenser que lorsqu'on a le malheur d'être forcé de fe défendre contre des hommes que l'intérêt même de la fociété oblige de dévouer au mépris public. Le temps des académiciens eft d'ailleurs trop précieux pour qu'ils puiffent s'occuper pendant trois gros volumes de la petite nation juive. Comment au milieu de tant de découvertes utiles dans les fciences et

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