SUR LES CAUSES DE LA GRANDEUR DES ROMAINS ET DE LEUR DÉCADENCE SUIVIES DU DIALOGUE DE SYLLA ET D'EUCRATE ET DE LYSIMAQUE PAR MONTESQUIEU ÉDITION CLASSIQUE annotée PAR C. AUBERT Professeur de rhétorique au lycée Louis-le-Grand PARIS LIBRAIRIE HACHETTE 79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79 1873 ET Cie Il ne faut pas prendre de la ville de Rome dans ses commencements l'idée que nous donnent les villes que nous voyons aujourd'hui, à moins que ce ne soit de celles de la Crimée, faites pour renfermer le butin, les bestiaux et les fruits de la campagne. Les noms anciens des principaux lieux de Rome ont tous du rapport à cet usage. La ville n'avait pas même de rues, si l'on n'appelle de ce nom la continuation des chemins qui y aboutissaient. Les maisons étaient placées sans ordre et trèspetites; car les hommes, toujours au travail ou dans la place publique, ne se tenaient guère dans les maisons. Mais la grandeur de Rome parut bientôt dans ses édifices publics. Les ouvrages qui ont donné et qui donnent encore aujourd'hui la plus haute idée de sa puissance ont été faits sous les rois'. On commençait déjà à bâtir la ville éternelle". 1. Voyez l'étonnement de Denys d'Halicarnasse sur les égouts faits par Tarquin, Antiquités romaines, livre III. Ils subsistent encore. (M.) 2. « Cependant, dans ce grand-amour de la pauvreté, des Romains n'épar 1 |