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Langage des égoïstes au surplus, que vous importe l'ingratitude? Si vous faites le bien pour le plaisir de le faire, ce plaisir ne vous reste-t-il pas ?

Belle satisfaction, que d'obliger des gens qui vous prennent pour dupes!

Tant pis pour eux: mais vous, consultez votre cœur supposezvous quelquefois à la place de l'honnête indigent. Pensez aussi au moment où il faudra renoncer, pour toujours, à toutes vos richesses. Croyez-vous qu'alors Vous regretterez d'avoir consacré quelques parcelles de votre superflu au soulagement des misérables?

C'est assez, vous me persuadez, et dès aujourd'hui je vais chercher toutes les occasions de suivre votre conseil.

Elles ne se feront pas attendre: songez seulement à ne pas les éviter, et soyez sûr que la satisfaction que vous éprouverez chassera bien vite l'ennui qui vous dévore.

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Je suis obligé de me soumettre à beaucoup de privations.

La médiocrité est préférable à l'opulence.

Abondance de biens ne nuit jamais.

Très souvent elle est la source de beaucoup de chagrins et de soucis.

L'embarras des richesses ne me ferait pas peur.

Il faut savoir modérer ses désirs.

Aussi je ne demande qu'une honnête aisance: trente mille livres de rente.

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DIALOGUE XCIX.

Entre un instituteur et son élève. | Fra un precettòre ed il sùo allièvo.

Voici l'heure ordinaire de nos leçons en forme d'entretiens; êtesvous disposé à m'entendre?

Vous savez que c'est toujours avec le plus grand plaisir de quoi traitons-nous aujourd'hui?

De la civilité, de ce lien social qu'on nomme aussi politesse, et qui nous distingue des peuples barbares.

Comment définirons-nous la civilité, ou politesse?

Très simplement le besoin de plaire à ses semblables.

Ecco l'òra sòlita delle nostre lezioni in fòrma di conversazioni: è disposta a sentìrmi?

Ella sa che vi pròvo sempre il maggior piacère: di che tratterèmo òggi?

Della civiltà, di quel legàme sociale, chiamato anche pulitezza, e per mezzo del quale ci distinguiamo da' pòpoli bàrbari.

In qual modo definirèmo la civiltà, o pulitèzza? Semplicissimamente il bisògno di piacère a' nòstri simili.

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Cela m'étonne; je conçois bien qu'il est utile d'être civil avec mes supérieurs, et même avec mes égaux, car, par là, je me concilie la protection des uns et l'amitié des autres. Mais je ne comprends pas quelle sorte d'intérêt peut m'y pousser à l'égard de mes inférieurs, ou de ceux qui dépendent de moi : avec mes demestiques, par exemple!

Qu'avons-nous dit, l'autre jour, des rapports entre les maîtres et les domestiques?

Que c'est un échange des services de ceux-ci contre l'argent de ceux-là.

En leur donnant votre argent, n'êtes-vous pas intéressé à en obtenir cet empressement affectueux qui ajoute tant de prix à ces mêmes services?

Certainement, je ne fais aucun cas des soins d'un domestique si je ne puis pas compter sur son attachement.

Et croyez-vous que ce sentiment puisse se vendre et s'ache

ter?

Non vraiment; mais aussi je mesure mon affection pour lui sur celle que je lui suppose pour moi.

Fort bien mais espérez-vous l'en convaincre par des manières et par un langage contradictoires avec vos dispositions intérieures |

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Ella il chiama bisogno! vi sarèbbe forse quàlche interèsse personale ad essere civile ?

Sènzia dubbio; se vuòle aumentàre la somma dèlla sua felicità su tutti i punti di contatto che avrà ogni giorno con quèi che la frequentano.

Non ammette alcuna eccezione?

Nessuna.

Ciò mi stupisce; capisco bène che sìa utile l'èssere civile co' mièi superiòri, ed ancòra co' mièi uguali, perchè così m'acquisto la protezione degli ùni, e l'amicizia degli altri. Ma non so capire quàl sòrta d'interèsse pòssa stimolarmivi a riguardo de' mièi inferiori, o di quelli che da me dipèndono, de❜mièi servitòri, verbigràzia!

Cos' abbiàm dètto l'àltro giòrno intorno a'rappòrti tra padròni, e servitòri?

Che sono un càmbio de' servìgi di quèsti còntro il danàro di quelli.

Nel dar lòro il sùo danàro, non ha interèsse ad ottenèrne quell' affettuòsa premùra che avvalòra tànto quèi medèsimi servigi?

Certamente; nulla stìmo le cùre d'un servitore, se non posso far cònto della sua affezione.

E crède èlla che questo sentimènto pòssa èssere venduto, e comperato?

Veramente no; e per quèsto, ìo misùro la mia affezione per lùi su quella che gli suppòngo per me.

Benissimo; ma spèra convincernelo con tràtti, e linguaggio che smentiscàno tàli disposizioni intèrne a sùo riguàrdo? La ci

à son égard? La civilité, la politesse ne sont-elles pas les preuves les plus naturelles de la bienveillance. Les bienfaits ne peuvent se répéter à chaque instant; votre fortune n'y suffirait pas. Mais l'urbanité est un fonds inépuisable, avec lequel vous les tenez continuellement dans la certitude de cet attachement si précieux pour eux, qu'il leur fait sacrifier souvent jusqu'à leur propre existence.

Je comprends fort bien maintenant que, outre les motifs puisés dans la religion et la saine morale, que vous m'avez déjà si bien démontrés, le simple calcul de notre intérêt personnel nous engage à être civils, même avec nos domestiques; mais, avec les gens sans éducation?

Voudriez-vous leur être assimilé en les imitant? Rappelezvous le procédé de ce philosophe qui, poursuivi jusqu'à sa maison par un homme grossier et insofent, qui l'accablait d'injures, le fit accompagner par un esclave, un flambeau à la main. Ce sont les démonstrations de bonté et de douceur, les égards de complaisance qui gagnent les cœurs. En un mot, ne fût-ce que par considération pour soi-même, rappelez-vous qu'un homme bien élevé ne doit jamais se permettre une action ou des propos qui donneraient lieu de penser qu'il est sans éducation et probablement d'une naissance peu relevée.

De la noblesse.

viltà, la pulitèzza non sono le pròve più naturàli della benevolènza? I beneficj non possono èssere ripetuti ad ogn' istante : i suoi avèri non vi basterebbero. Ma l'urbanità è un capitàle inesauribile, mediànte il quàle, si mantengono continuamènte nella certèzza di quell' affezione per essi preziosa sì, che fa lòro spèsse vòlte sacrificare sino alla pròpria vìta.

Ora intèndo benissimo che, indipendentemente da' motivi cavàti dalla religiòne, e dalla sàna moràle, i quali già da lèi mi fùrono così bène dimostràti, il semplice calcolo del nostro proprio interèsse c' impegna ad essere civili anche co' nòstri servitòri: ma còlle persone sènza educaziòne?

Vorrebbe forse mèttersi al loro livello, coll' imitàrli? Si richiàmi a mènte il tratto di quel filòsofo, il quale, inseguito fino a casa sua da un uomo grossolàno ed insolènte che lo caricàva d'ingiùrie, lo fèce accompagnare da uno schiavo còlla fiàccola. Sono le dimostrazioni di bontà di dolcèzza, ed i riguàrdi di compiacènza che guadagnano i cuori. In una paròla, quando pùre non fòsse che per rispetto vèrso nòi stèssi, si rammènti, che un uòmo ben educato non dèe mài con àtti nè con parole far crèdere ch'ègli sia senza educazione, o fòrse di bàssi natàli.

DIALOGUE C.

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Della nobilità. Avvicinatevi, figlio mìo, ho da fàrvi rimproveri,

Sur quoi donc, mon cher papa?

Sur votre conduite en général; tous vos professeurs se plaignent de vous.

Si vous les écoutez, ils ne sont jamais contents. A les entendre, un jeune gentilhomme distingué par sa naissance et ses richesses, devrait étudier, travailler comme le fils d'un bon bourgeois.

Il me semble que vous devriez leur savoir gré de l'intérêt qu'ils témoignent pour vos progrès. Oh! ne croyez pas que ce soit pour moi: tout se rapporte à leur vanité personnelle.

Et vous vous piquez de rabaisser ce petit orgueil par votre insouciance à profiter de leurs leçons?

Ce n'est pas tout-à-fait cela, papa; mais j'ai lieu de croire que votre fils n'a pas besoin de se donner tant de peine, de se calciner le sang sur les livres, de se fatiguer comme un misérable dans les exercices du corps et de l'esprit, pour jouir de la considération que votre rang lui assure dans le monde.

De quoi croyez-vous que se compose ce monde, où vous pensez que cette considération est assurée?

De tout ce qu'il y a de mieux dans la ville et la province.

Je vous conseille donc de ne jamais sortir de ces lieux, hors desquels, à chaque instant, vous seriez exposé à des mortifications pénibles de la part de ceux qui, ne connaissant pas votre famille, mesureraient leurs égards à votre mérite personnel. Il sera prudent, même ici, de vous faire sans cesse accompagner de ma livrée, ou de porter sur vous

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Su quàl soggetto, mi càro signor pådre?

Sulla vostra condotta in generàle: tùtti i vòstri professori si làgnano di vòi.

Se darà loro ascolto, non sarànno mài contènti. A parèr lòro, un giòvine gentiluomo, distinto per nascita e ricchèzze, dovrebbe studiàre, affaticàrsi còme il figlio d'un cittadino.

Mi pare che dovreste èssere gràto della premùra che dimòstrano pe' vostri progrèssi.

Oh! non crèda già che il fàcciano per me tutto si riferisce àlla loro propria vanità.

E vòi vi mettète in pùnto di abbassàre quèl picciolo orgoglio còlla vòstra negligènza a profittàre delle loro lezioni?

Non è al tutto così, càro signòr pàdre; ma ho motivo di crèdere, che il di lei figlio non ha bisògno di prendersi tanto fastidio, di riscaldarsi il sangue sù i libri, di affaticàrsi còme un meschino nègli esercizj del còrpo e della mènte, per godère ùna considerazione che di lèi qualità le asicùra nel mondo.

Di che credète che sia compòsto quèsto mondo, nel quale pensàte èsser sicùra cotàle considerazione?

Di tutte le persone scèlte nèlla città e nella provincia.

Vi consiglio adunque di non mài abbandonare questi luoghi, fuòri de' quàli sarèste, ad ogn' istante, espòsto a mortificazioni penòse per parte di chi, non conoscendo la vostra famiglia, misurerebbe i suòi riguàrdi col vostro mérito personale. Anzi qui pùre sarà prudènte di farvi continuamente accompagnare dalla mìa livrèa, o di portare con vòi

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