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fait; car je n'aime pas la viande faisandée.

Je vois, mon cher, que vous avez un cœur sensible, des jambes faibles, un palais délicat ; ces trois qualités sont en vérité peu convenables à un bon chasseur; mais il n'importe, venez toujours, vous nous verrez faire.

Je le veux bien y a-t-il du gibier dans ce bois?

Autrefois il y avait beaucoup de bêtes fauves, de bêtes noires et de menu gibier; mais la multiplicité des chasseurs en a détruit la plus grande partie.

Chargeons nos fusils. Où est votre flasque? voilà de la poudre et du plomb.

Attendez, il me faut encore une autre charge et de la bourre; mon fusil est à deux coups.

Faites détacher vos chiens : c'est une belle meute.

Ce limier est mon meilleur chien, il est de bonne créance, il a le nez haut, il garde bien le change et ne se rompt pas.

Aussi est-il d'un seul manteau; c'est encore une bonne qualité. Alerte voilà un lièvre qui passe. Faites-le poursuivre par les chiens; il se jette dans les guérets. Le voilà qui revient au lancé. Visons, tirons.

Je l'ai couché raide mort. Moi, je l'ai manqué; mon fusil a raté.

Les chiens le traînent.

Voilà la saison de chasser le cerf; allons en faire débucher.

D'après les allures, il doit y en avoir de grands ici; ils donneront de la tablature aux chiens.

J'en aperçois un qui viande. Les chiens rencontrent. Allons,

tificato; perchè non mi piace la carne che sa di mùcido.

Vèdo, mìo càro, che avète cuòre sensibile, gàmbe fièvoli, palàto fino; quèste tre qualità sono invèro poco convenèvoli ad un amatore di càccia; ma non impòrta; venite pùre, starète a vedère.

V'acconsento: c'è selvaggiùme in questo bòsco?

Altre volte c'èrano mòlte e divèrse fière e picciola cacciagiòne; ma il gran concòrso di cacciatòri l'ha distrutta più di quel che basta.

Carrichiamo i nòstri schiòppi. Dov'è'l vostro bottàcio della polvere? Eccolo, còlla bòrsa di pallìni.

Aspettate, ho bisogno d' un' àltra càrica e di stoppàccio; il mìo archibùso è a dùe tìri.

Fate sciòrre i vòstri càni : è ùna bèlla mùta.

Quèl bràcco da sèguito è il mio càne migliòre; è di buòn crèdito, ha il naso àlto, sta sùlla passata e non si stràcca.

In fatti è d'un sol colòre : è ùna buona qualità anche quèsta.

Mettetevi in agguato, ècco ùna lèpre che passa. Fàtela seguìre dai càni, sì gètta nel maggèse. Eccola che ritorna allo scovare. Miriamo, spariamo!

:

L'ho distèsa frèdda mòrta. Io ho fallito il còlpo il mìo schioppo non ha prèsso fuoco. I cani se la strascinano.

Questo è il tempo della caccia del cèrvo; andiamo a scovàrne alcùni.

Secòndo le pèste, se ne debbono èssere dei grandi quì, daranno mòlto da fare ai càni.

Ne vèdo uno che pàscola. I càni tròvano il fito! Via, bracchièri!

piqueurs! faites le forhus, lancez | fàte il segno di càccia, lanciàte il le cerf pour le faire courir aux cèrvo, per farlo còrrere a' càni. chiens.

Ce n'est qu'une biche; elle n'a pas de bois, elle brame, elle est en rut laissez-la passer, ne l'inquiétez pas afin qu'elle ne forpaisse.

Mais si nous ne tuons rien, nous n'aurons pas de venaison. Je me flattais de porter à mon cuisinier au moins une hure de sanglier.

Renoncez à la grosse bête et contentez-vous de petit gibier.

E una cèrva: non ha le còrna, grida, è in frèga : lasciàtela passàre, non l'inquietate, affinchè non fùgga lontano dal còvo.

Ma se non uccidiamo niente, non avremo cacciagiòne. Mi lusingàva di portare al mio cuoco almeno un tèschio di cinghiale.

Rinunciàte alla caccia gròssa, e contentatevi della piccola.

DIALOGUE

LXVI.

De la pêche.

Aimez-vous le poisson?
C'est mon mets favori.
A quelle sauce le préférez-vous?

Je l'aime de toutes les façons : à l'huile, à la vinaigrette, au court-bouillon, au bleu, à la sauceblanche, en matelotte, à la maître-d'hôtel, en étuvée, à la saucepiquante, avec du persil et des oignons, mais surtout frit dans la poêle, en sortant de l'eau.

Vous avez raison, c'est une excellente nourriture; mais il n'est jamais si bon que quand on le prend soi-même.

Cet étang me paraît bien poissonneux je crois qu'il n'y a pas longtemps qu'il a été aleviné.

Amusons-nous un peu à pê

cher.

Avec plaisir; mais nous n'avons ni nasse, ni épervier, ni seine, ni traîneau.

Nous n'en avons pas besoin, nous pêcherons à la ligne; voilà des hameçons.

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Bon, tâchons maintenant de trouver des amorces, quelques mouches, ou des vers.

Mais avec cela nous ne pourrons prendre que des goujons, de la blanchaille, des loches et autres petits poissons.

Que voulez-vous donc prendre? des baleines, des requins?

Non, mais au moins des raies, des turbots, des maquereaux, qué j'aime beaucoup.

Vous plaisantez, ce ne sont pas là des poissons d'eau douce, ce sont des poissons de mer. Contentez-vous d'attraper quelque barbeau, carpe ou tanche.

Chut! voilà une perche superbe ; donnez-moi vite la ligne. Tirez; elle a mordu à l'hame

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Bène, procuriamo adèsso di tròvar ésca, alcune mòsche, 0 vèrmi.

Ma così non potrèmo prèndere che chiòzzi, pèsce minùto, cavedine e siffàtti pesciolìni.

Còsa dunque vuole prèndere? balène, pèsci càni?

No, ma almeno ràzze, ròmbi; sgòmberi, che mi piacciono tanto!

Ella schèrza, quèsti non sono pèsci d'acqua dolce, son pèsci di màre. Sià contènta se prènde quàlche bàrbio, càrpio, tìñca.

Zitto! ècco un bellissimo pèsce pèrsico; mi dia prèsto la lénza! Tiri, ha imboccato l'àmo.

Ah èccola è una lamprèda.

Ella s'inganna, e ùna ràna; la gètti nell' acqua.

Farò forse mèglio di pescàre còlla mano, o còlla nàssa.

DIALOGUE LXVII.

Entre une dame et son médecin. | Fra una signòra e'l suo mèdico.

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Oui, monsieur; vous l'avez deviné. Je suis malade, n'est-ce pas ? Y a-t-il longtemps que vous n'avez été saignée ?

Il y a deux mois que le chirurgien m'a tiré deux palettes de sang.

En ce cas, il faut vous purger. Quelle médecine m'ordonnezvous? Je ne puis prendre que des pilules.

Elles ne valent rien dans cette circonstance. Je vais écrire une ordonnance, que vous enverrez à la pharmacie.

Que la médecine ne soit pas amère, je vous prie, et qu'il n'y ait ni manne, ni rhubarbe, ni séné; car ces drogues me répugnent.

Ne craignez rien; ce ne sera qu'une tisane, une décoction de simples, adoucie avec du jus de réglisse.

A la bonne heure.

J'y joindrai aussi quelque tonique. Avez-vous de l'appétit? Beaucoup.

Montrez-moi votre langue. Bon; mangez une poularde à votre dîner, soupez peu et prenez, chaque matin, deux ou trois verrées de la tisane ordonnée. Du reste, je ne vous prescris aucun régime.

Me donnez-vous l'espoir d'une prompte guérison?

Vous serez rétablie parfaitement avant sept mois; je l'affirme.

Signor sì; l'ha indovinàto. Non è vero che sono molto ammàlata. E un pèzzo che non s'è fatto cavar sangue?

Sono due mèsi che'l chirurgo m'ha cavato dùe scodellètte di sàngue?

In tal caso, dève purgàrsi.

Che medicina mi òrdina? Non pòsso prèndere che pìllole.

Non giòvano in questa circostanza; scriverò ùna ricètta, che manderà alla spezierìa.

Che la medecina non sìa amàra, la prègo, e che non ci sîà manna, nè rabàrbaro, nè sèna, perchè quèste dròghe mi fastidì

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DIALOGUE LXVIII.

Avec un charlatan. Comment! vous avez osé vous couper vous-même ce cor? vous

Con un ciarlatàno.

Còme! s'è arrischiata a tagliàrsi quèsto càllo da se stèssa?

ne savez pas à quel danger vous vous êtes exposé.

Quel mal y a-t-il donc ? vous me faites peur.

Quel mal! la gangrène va s'y mettre, ou pour le moins vous y prendrez un cancer et vous pourrez bien être perclus de ce pied. Ah! mon Dieu ! que faut-il que je fasse?

Il se forme déjà un ulcère, le nerf est attaqué.

Je suis un homme mort!

Je vous mettrai des vésicatoires et un cataplasme; je toucherai la chair morte avec la pierre infernale.

Miséricorde!

Il faut en passer par là : que ne m'avez-vous fait appeler plus tôt? il ne faut jamais négliger ces sortes de choses. Souvent une engelure, un panaris, la plus légère contusion, ou la moindre égratignure peuvent causer les maladies les plus dangereuses, si on n'y prend garde.

Mais je ne ressens encore aucune douleur.

Cela viendra; laissez-moi faire, je vous mettrai un emplâtre anodin et dissolvant qui attirera toutes les mauvaises humeurs que vous avez dans le corps; je vous donnerai en outre un remède propre à purifier votre sang vicié et corrompu.

Mais je me porte à merveille, mon sang n'est nullement gâté.

Il l'est, vous dis-je, si vous ne m'écoutez pas, je vous aban- [ donne. Un autre vous traitera; mais dans peu de jours il sera obligé de vous faire l'amputation.

Ah! de grâce, que je ne sois pas estropié! je vous donne dix louis si vous me conservez mon doigt.

non sa a qual pericolo s'è espòsta.

Che måle c'è dùnque? Mi fàte paùra.

Che male la cancrèna vi si metterà, o almèno il cànchero; e potrebbe bène èssere attràtto di questo piède.

Ah, Dio santo! che dèbbo fàre?

Si fòrma già un' ùlcera; il nèrvo è tòcco.

Sono mòrto!

Le attaccherò vescicànti, ed un cataplasma; toccherò la càrne mòrta còlla piètra infernale.

Misericòrdia!

Non si può fare altrimenti; perchè non m' ha fatto chiamàre più prèsto? non bisogna trascuràre simili còse. Spèsso un pedignòne, un panarèccio, la più leggièra contusiòne, o la mìnima graffiatura possono cagionàre pericolissime malattie, se non vi si fa bàda.

Ma non sènto ancòra alcùn dolòre.

Verrà; lasci fàre a me; le metterò un impiàstro anodìno, e dissolvènte che attrarrà tùtt' i cattivi umòri che ha nel còrpo; le darò inòltre un rimèdio àtto a purificàre il sangue viziòso, e corròtto.

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