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sans les petits faits sensibles qui les manifestent, ni les petits faits sensibles sans les causes générales qui les ont produits. Son œuvre nous tient lieu des expériences personnelles et sensibles qui seules peuvent imprimer en notre esprit le trait précis et la nuance exacte; mais en même temps elle nous donne les larges idées d'ensemble qui ont fourni aux événements leur unité, leur sens et leur support. Par lui nous voyons les gestes, nous entendons l'accent, nous sentons les mille détails imperceptibles et fuyants que nulle biographie, nulle anatomie, nulle sténographie ne saurait rendre, et nous touchons l'infiniment petit qui est au fond de toute sensation; mais par lui, en même temps, nous saisissons les caractères, nous concevons les situations, nous devinons les facultés primitives ou maîtresses qui constituent ou transforment les races et les âges, et nous embrassons l'infiniment grand qui enveloppe tout objet. Il est à la fois aux deux extrémités, dans les sensations particulières par lesquelles l'intelligence débute, et dans les idées générales auxquelles l'intelligence aboutit, tellement qu'il en a toute l'étendue et toutes les parties, et qu'il est le plus capable, par l'ampleur et la diversité de ses puissances, de reproduire ce monde en face duquel il est placé.

C'est parler bien longtemps que d'écrire un volume à propos de fables. Sans doute la fable, le plus

t

humble des genres poétiques, ressemble aux pctites plantes perdues dans une grande forêt; les yeux fixés sur les arbres immenses qui croissent autour d'elle, on l'oublie, ou, si l'on baisse les yeux, elle ne semble qu'un point. Mais si on l'ouvre pour examiner l'arrangement intérieur de ses organes, on y trouve un ordre aussi compliqué que dans les vastes chênes qui la couvrent de leur ombre; on la décompose plus aisément; on la met mieux en expérience; et l'on peut découvrir en elles les lois générales, selon lesquelles toute plante végète et se soutient.

FIN

DEUXIÈME PARTIE

LES PERSONNAGES

CHAPITRE I

LES HOMMES

La société française au dix-septième siècle et dans La Fon-
taine. Le roi. La cour. La noblesse. Le clergé. La
bourgeoisie. L'artisan. Le paysan. Des caractères poéti-

ques.

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CHAPITRE II

LES BÊTES

Le sentiment de la nature au dix-septième siècle et dans La

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Le sentiment religieux au dix-septième siècle et dans La Fon-
taine. De la faculté poétique .

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TROISIÈME PARTIE

L'ART

CHAPITRE I

L'ACTION

I. Les détails. Comparaison de La Fontaine et de ses origi-

-

naux, Ésope et Phèdre.

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de La Fontaine et de ses originaux, Esope, Rabelais, Pilpay,
Cassandre.

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