Histoire du 41me fauteuil de l'Académie française

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Hachette, 1857 - Authors, French - 400 pages

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Popular passages

Page 100 - ... L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser. Une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui l'univers n'en sait rien.
Page 239 - Galley, avançant son tablier et reculant la tête, se présentait si bien et je visai si juste, que je lui fis tomber un bouquet dans le sein ; et de rire. Je me disais en moi-même : Que mes lèvres ne sont-elles des cerises! comme je les leur jetterais ainsi de bon cœur!
Page 249 - J'étais (c'est Diderot qui parle), j'étais prisonnier à Vincennes ; Rousseau venait m'y voir. Il avait fait de moi son Aristarque, comme il l'a dit lui-même. Un jour, nous promenant ensemble, il me dit que l'académie de Dijon venait de proposer une question intéressante et qu'il avait envie de la traiter. Cette question était : Le rétablissement des sciences et des arts at-il contribué à épurer les mœurs ? "Quel parti prendrez-vous ?
Page 67 - Mais je croyais avoir déjà donné assez de temps aux langues, et même aussi à la lecture des livres anciens et à leurs histoires et à leurs fables, car c'est quasi le même de converser avec ceux des autres siècles que de voyager.
Page 126 - Quand elles ont l'esprit bien fait, j'aime mieux leur conversation que celle des hommes : on y trouve une certaine douceur qui ne se rencontre point parmi nous, et il me semble, outre cela, qu'elles s'expliquent avec plus de netteté, et qu'elles donnent un tour plus agréable aux choses qu'elles disent.
Page 99 - Il ya un certain modèle d'agrément et de beauté qui consiste en un certain rapport entre notre nature, faible ou forte, telle qu'elle est, et la chose qui nous plaît.
Page 70 - Et ainsi je pensai que les sciences des livres, au moins celles dont les raisons ne sont que probables, et qui n'ont aucunes démonstrations, s'étant composées et grossies peu à peu des opinions de plusieurs diverses personnes, ne sont point si approchantes de la vérité que les simples raisonnements que peut faire naturellement un homme de bon sens touchant les choses qui se présentent.
Page 69 - ... temps de grandes villes, sont ordinairement si mal compassées, au prix de ces places régulières qu'un ingénieur trace à sa fantaisie dans une plaine, qu'encore que, considérant leurs édifices chacun à part, on y trouve souvent autant ou plus d'art qu'en ceux des autres, toutefois, à voir comme ils sont arrangés, ici un grand, là un petit, et comme ils rendent les rues courbées et inégales, on dirait que c'est plutôt la fortune que la volonté de quelques hommes usant de raison qui...
Page 125 - ... lui témoigner même beaucoup de compassion de son mal; car les misérables sont si sots, que cela leur fait le plus grand bien du monde. Mais je tiens aussi qu'il faut se contenter d'en témoigner, et se garder soigneusement d'en avoir. C'est une passion qui n'est bonne à rien au dedans d'une âme bien faite, qui ne sert qu'à affaiblir le cœur, et qu'on doit laisser au peuple, qui, n'exécutant jamais rien par raison, a besoin de passions pour le porter à faire les choses.
Page 317 - La Voulzie, est-ce un fleuve aux grandes îles ? Non; Mais, avec un murmure aussi doux que son nom, Un tout petit ruisseau coulant visible à peine ; Un géant altéré le boirait d'une haleine ; Le nain vert Obéron, jouant au bord des flots, Sauterait par-dessus sans mouiller ses grelots. Mais j'aime la Voulzie et ses bois noirs de mûres, Et dans son lit de fleurs ses bonds et ses murmures...

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