OEuvres de Malherbe, poésie et prose

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Firmin Didot frères, 1844 - 592 pages

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Page 91 - La mort a des rigueurs à nulle autre pareilles ; On a beau la prier, La cruelle qu'elle est se bouche les oreilles, Et nous laisse crier. Le pauvre en sa cabane, où le chaume le couvre, Est sujet à ses lois ; Et la garde qui veille aux barrières du Louvre N'en défend point nos Rois. De murmurer contre elle et perdre patience Il est mal à propos; Vouloir ce que Dieu veut est la seule science Qui nous met en repos.
Page 88 - Mais elle était du monde, où les plus belles choses Ont le pire destin, Et rose elle a vécu ce que vivent les roses, L'espace d'un matin.
Page 1 - Enfin Malherbe vint, et, le premier en France, Fit sentir dans les vers une juste cadence, D'un mot mis en sa place enseigna le pouvoir, Et réduisit la muse aux règles du devoir. Par ce sage écrivain la langue réparée N'offrit plus rien de rude à l'oreille épurée. Les stances avec grâce apprirent à tomber, Et le vers sur le vers n'osa plus enjamber. Tout reconnut ses lois ; et ce guide fidèle Aux auteurs de ce temps sert encore de modèle. Marchez donc sur ses pas : aimez sa pureté, Et...
Page 88 - L'augmenteront toujours ? Le malheur de ta fille au tombeau descendue Par un commun trépas, Est-ce quelque dédale où ta raison perdue Ne se retrouve pas ? Je sais de quels appas son enfance était pleine, Et n'ai pas entrepris, Injurieux ami, de soulager ta peine Avecque son mépris.
Page 53 - Apollon à portes ouvertes Laisse indifféremment cueillir Les belles feuilles toujours vertes Qui gardent les noms de vieillir. Mais l'art d'en faire des couronnes N'est pas su de toutes personnes; Et trois ou quatre seulement, Au nombre desquels on me range, Peuvent donner une louange Qui demeure éternellement.
Page 232 - L'homme en sa propre force a mis sa confiance ; Ivre de ses grandeurs et de son opulence, L'éclat de sa fortune enfle sa vanité. Mais, ô moment terrible, ô jour épouvantable, Où la mort saisira ce fortuné coupable, Tout chargé des liens de son iniquité I...
Page 68 - Je suis vaincu du Temps , je cède à ses outrages ; Mon esprit seulement, exempt de sa rigueur, A de quoi témoigner en ses derniers ouvrages Sa première vigueur. Les puissantes faveurs dont Parnasse m'honore Non loin de mon berceau commencèrent leur cours ; Je les possédai jeune, et les possède encore A la fin de mes jours.
Page 278 - Montrez-nous , guerriers magnanimes , Votre vertu dans tout son jour : Voyons comment vos cœurs sublimes Du sort soutiendront le retour. Tant que sa faveur vous seconde , Vous êtes les maîtres du monde, Votre gloire nous éblouit : Mais , au moindre revers funeste , Le masque tombe; l'homme reste ; Et le héros s'évanouit.
Page 140 - N'espérons plus, mon âme, aux promesses du monde ; Sa lumière est un verre ; et sa faveur une onde, Que toujours quelque vent empêche de calmer. Quittons ces vanités ; lassons-nous de les suivre. C'est Dieu qui nous fait vivre.
Page 68 - A de quoi témoigner en ses derniers ouvrages Sa première vigueur. Les puissantes faveurs dont Parnasse m'honore , Non loin de mon berceau commencèrent leur cours : Je les possédai jeune , et les possède encore A la fin de mes jours. Ce que j'en ai reçu , je veux te le produire...

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