DES EDITEURS. On a cru devoir joindre au théâtre les deux pièces fuivantes, quoiqu'elles ne foient que de fimples traductions. On pourra comparer la Mort de Céfar de Shakespeare avec la tragédie de M. de Voltaire, et juger fi l'art tragique a fait, ou non, des progrès depuis le fiècle d'Elifabeth. On verra auffi ce que l'un et l'autre ont cru devoir emprunter de Plutarque, et fi M. de Voltaire doit autant à Shakespeare qu'on l'a prétendu. L'Héraclius efpagnol fuffit pour donner une idée de la différence qui existe entre le théâtre espagnol et celui de Shakespeare. C'eft la même irrégularité, le même mélange des fituations les plus tragiques et des bouffonneries les plus groffières : mais il y a plus de paffion dans le théâtre anglais, et plus de grandeur dans celui des Espagnols; plus d'extravagance dans Calderon et Vega, plus d'horreurs dégoûtantes dans Shakespeare. M. de Voltaire a combattu, pendant les vingt dernières années de fa vie, contre |