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JULES

JULES CESAR,

TRAGEDIE

DE SHAKESPEARE.

Théâtre. Tome IX.

* H h

DES

EDITEURS.

On a cru devoir joindre au théâtre les

deux pièces fuivantes, quoiqu'elles ne foient que de fimples traductions.

On pourra comparer la Mort de Céfar de Shakespeare avec la tragédie de M. de Voltaire, et juger fi l'art tragique a fait, ou non, des progrès depuis le fiècle d'Elifabeth. On verra auffi ce que l'un et l'autre ont cru devoir emprunter de Plutarque, et fi M. de Voltaire doit autant à Shakespeare qu'on l'a prétendu. L'Héraclius efpagnol fuffit pour donner une idée de la différence qui existe entre le théâtre espagnol et celui de Shakespeare. C'eft la même irrégularité, le même mélange des fituations les plus tragiques et des bouffonneries les plus groffières : mais il y a plus de paffion dans le théâtre anglais, et plus de grandeur dans celui des Espagnols; plus d'extravagance dans Calderon et Vega, plus d'horreurs dégoûtantes dans Shakespeare.

M. de Voltaire a combattu, pendant les vingt dernières années de fa vie, contre

la manie de quelques gens de lettres qui, ayant appris de lui à connaître les beautés de ces théâtres groffiers, ont cru devoir y louer prefque tout, et ont imaginé une nouvelle poëtique qui, s'ils avaient pu être écoutés, aurait abfolument replongé l'art tragique dans le chaos.

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