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Ici les plus brillantes fleurs
N'effacent point les violettes;
Les étendards et les houlettes
Sont ornés des mêmes couleurs.
Les chants de nos tendres pafteurs
Se mêlent au bruit des trompettes;
L'amour anime en ces retraites
Tous les regards et tous les cœurs.
Ici les plus brillantes fleurs
N'effacent point les violettes ;

Les étendards et les houlettes

Sont ornés des mêmes couleurs.

(les feigneurs et les dames romaines fe joignent en danfant aux bergers et aux bergères.)

UN ROMA I N.

Dans un jour fi beau,

Il n'eft point d'alarmes ;
Mars eft fans armes,
L'Amour fans bandeau.

LE CHOEUR.

Dans un jour fi beau,

&c.

LE ROMA I N.

La Gloire et les Amours en ces lieux n'ont des ailes
Que pour voler dans nos bras.

La Gloire aux ennemis préfentait nos foldats,
Et l'Amour les préfente aux belles.

LE CHOEUR.

Dans un jour fi beau

Il n'eft point d'alarmes ;
Mars eft fans armes,

L'Amour fans bandeau.

(on danfe.) ·

TRAJAN paraît avec PLAUTINE, et tous les Romains Je rangent autour de lui.

CHOEUR.

Toi que la victoire
Couronne en ce jour,

Ta plus belle gloire

Vient du tendre Amour.

TRAJAN.

O Peuples de héros qui m'aimez et que j'aime,

Vous faites mes grandeurs ;

Je veux régner fur vos cœurs, (montrant Plautine.)

Sur tant d'appas et fur moi-même ;

Montez au haut du ciel, encens que je reçois,
Retournez vers les dieux, hommages que j'attire :
Dieux, protégez toujours ce formidable empire,
Infpirez toujours tous fes rois.

Montez au haut du ciel, encens que je reçois, Retournez vers les dieux, hommages que j'attire. Toutes les différentes troupes recommencent leurs danfes autour de TRAJAN et de PLAUTINE, el terminent la fête par un ballet général.

Fin du cinquième et dernier acte.

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ARSINE, confidente de Lidie.

BERGERS ET BERGERES.

UN BERGER.

UNE BERGERE.

BELUS.

Rois captifs, et foldats de la fuite de Bélus.

(1) Cet acte, différent de celui qu'on a lu, a été tiré d'une partition du célèbre Rameau. Nous ignorons fi c'est ici la première idée du poëte, ou fi ces changemens avaient été faits pour la reprise du Temple de la Gloire, en 1746. Cependant cet opéra donné à la cour en 1745, en cinq fut représenté à Paris, en 1746, en trois actes feulement, et celui-ci fut alors fupprimé.

actes,

SCENE PREMIERE.

LIDIE, ARSIN E.

LIDI E..

MUSES, filles du ciel, la paix règne en vos fêtes;

Vous fufpendez les mortelles douleurs ;

Dans les cœurs des humains vous calmez les tempêtes;
Les jours fereins naiffent de vos faveurs.
Amour, fors de mon cœur ; Amour, brife ma chaîne,
Bélus m'abandonne aujourd'hui ;

Dépit vengeur, trop jufte haine,

Soyez, s'il fe peut, mon appui.

Amour, fors de mon cœur; Amour, brife ma chaîne,
Ne fois pas tyran comine lui.

ARSINE.

Les Mufes quelquefois calment un cœur fenfible,
pour les implorer vous quittez votre cour;
Mais craignez d'y chercher ce guerrier invincible:
Au temple de la Gloire il vole en ce grand jour;
Il en fera plus inflexible.

LIDI E..

Non, je veux dans fon cœur porter le repentir.
Il cherche ici la Gloire, et ce nom me raffure;
La Gloire ne pourra choifir

Un vainqueur injufte et parjure.

Hélas! je l'ai cru vertueux.

Que le fort l'a changé! que fa grandeur l'égare!
Je l'ai cru bienfefant, fenfible, généreux;
Son bonheur la rendu barbare.

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Il infulte à des rois qu'a domptés fa valeur;'

Devant lui marche la vengeance,
L'orgueil, le fafte, la terreur;
Et l'Amour fuit de fa préfence.

LIDI E.

Que de crimes, ô ciel! avec tant de vaillance!
Déeffes de ces lieux, appuis de l'innocence,
Confolez mon cœur alarmé,
Secourez-moi contre moi-même,
Et ne permettez pas que j'aime
Un héros enivré de fa grandeur fuprême,
Qui n'eft plus digne d'être aimé.

SCENE II.

LIDIE, ARSINE, BERGERS et BERGERES.

(les bergers et bergères entrent en dansant au fon des musettes. )

LIDI E.

VENEZ, tendres Bergers, vous qui plaignez mes larmes,

Mortels heureux, des Mufes inspirés,
Dans mon cœur agité répandez tous les charmes
De la paix que vous célébrez.

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Oferons-nous chanter fur nos faibles mufettes,

Lorfque les horribles trompettes

Ont épouvanté les échos?

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Ne fuyez point Bélus; employez l'art des Dieux
A fléchir ce grand cœur autrefois vertueux.
Les Mufes, dans ces bocages,

Infpirent vos chants divins;

Vous calmez les monftres fauvages;
Enchantez les cruels humains.

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