Torcy, son fils, qui avait épousé la fille de M. de Pomponne, eut la charge des affaires étrangères, dont son beau-père eut la véritable direction, avec la mission de former M. de Torcy à son école1. d'un Le caractère des personnages qui de cette sorte composèrent ce qu'on pouvait appeler le gouvernement, et l'application à ne mettre dans les autres charges que des personnes qui leur ressemblassent, indiquent assez, à ne considérer les choses que point de vue général, dans quel esprit le gouvernement fut désormais conduit; esprit de justice, de modération, de religion et de morale. Personne ne domina dans ce conseil; le génie de Colbert et de Louvois en avait, il est vrai, disparu; mais la probité, la sagesse, la piété, la capacité même y abondaient. Personne n'exerçait non plus sur le roi l'ascendant qu'avaient exercé les deux grands ministres. Mais se dévouant au travail avec plus d'assiduité encore que par le passé, tout roula en réalité sur lui. Outre la conduite et les détails de la guerre, et bien qu'il y 1 ་་ Le roi a réglé que M. de Pomponne donnera audience aux ministres étrangers, M. de Torcy présent. Ce sera M. de Torcy qui fera les dépèches, et M. de Pomponne rapportera au conseil toutes les affaires étrangères, et mettra par apostille ce qu'on aura résolu de répondre aux dépêches des ministres du roi dans les pays étrangers. » (Dangeau, 29 juillet 1696.) 2 « Le roi tient présentement des conseils d'État l'après-dîner, fût en partie absorbé, il ne laissa pas languir les affaires de l'intérieur; des actes administratifs importants en font foi; modifié par l'âge, la réflexion, la religion même, il imprima à son gouvernement le cachet dont il voulait que désormais il fût marqué : la modération dans la force. C'est là en effet ce qui caractérise cette seconde partie du règne. Tel est l'ensemble, souvent mal apprécié, que présente cette période moins remplie de conquêtes, de créations et de merveilles, moins bruyante et moins enivrante que celle qui avait précédé, mais grave, religieuse, morale, toujours imposante et glorieuse par l'aspect de la cour, le mouvement des esprits, la gloire soutenue des armes, et maintenant à sa hauteur le règne qui fait le plus d'honneur à notre histoire. Nous continuerons à en raconter les principaux événements; mais nous allons voir un peu plus en détail ce qu'on doit penser du rôle qu'a joué madame de Maintenon durant cette même époque. -- " outre ceux qu'il tient le matin. » (Dangeau, 28 octobre 1691.) Depuis la mort de M. de Louvois, le roi travaille trois ou quatre heures de plus qu'il ne travaillait; il écrit beaucoup de choses de sa main. » (Jeudi, 6 novembre 1691.)—« Le soir il འ y eut appartement, où le roi n'alla point. Il travaille plus que jamais avec ses ministres. » (29 décembre 1691.) FIN DU TROISIÈME VOLUME. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TROISIÈME VOLUme. CHAPITRE PREMIER. 'SAINT-CYR. - 1686. - - - Noviciat de Origine de Saint-Cyr. Madame de Maintenon fait élever - - -- - - - - dame de Maintenon et madame de Brinon. Madame de - Les dames font des vœux absolus sous la règle de Saint- - - - - à former dans les dames de Saint-Louis de très-bonnes maî- tion. - Esprit de l'institut. Sermon prononcé par Fénelon. - · Lettres de madame de Maintenon à cette dernière. Mais La duchesse de Bourgogne y est élevée en partie. Le quié- Maisonfort. Caractère de cette dame et tendresse de ma- - - - - dame de Maintenon pour elle. Elle introduit madame Guyon, sa parente, auprès de madame de Maintenon et dans le couvent. - Progrès du quiétisme. L'évêque de Chartres intervient. Madame Guyon est éloignée, et ses livres défendus. — Con- férence de Bossuet sur la fausse spiritualité. Sa controverse particulière avec madame de La Maisonfort. - Le roi ordonne que madame de La Maisonfort, madame du Tour et madame de Montaigle sortent de Saint-Cyr. Lettre et visite du roi.- Il craint de voir se renouveler la résistance des religieuses de Port-Royal. Le quiétisme disparaît de Saint-Cyr. — C'est à Saint-Cyr que se retire madame de Maintenon après la mort du roi, et qu'elle y meurt. Sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI, la famille royale visite fréquemment Saint-Cyr. Visite d'Horace Walpole en 1769. - Anniversaire de la fon- dation en 1786. Lettre du chevalier de Boufflers. - - - Sup- Dispersion des dames La tombe de madame de Maintenon est indi- CHAPITRE II. LA FAMILLE ROYALE ET MADAME DE MAINTENON. 1686-1697. - - Composition de la famille royale. Caractère de Monsieur. madame de Maintenon. Ses injustes motifs. - Mal qu'elle - - - Scène entre madame de Maintenon - et Madame. -- elle s'exprime dans une visite qu'elle lui fait à Saint-Cyr, après |