Essai philosophique concernant l'entendement humain: ou l'on montre quelle est l'etendue de nos connoissances certaines, et la maniere dont nous y parvenons

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Aux Dépens De La Compangie, 1774 - Intellect - 388 pages

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Page 56 - Je vous avoue que la nature a mis dans tous les hommes l'envie d'être heureux, et une forte aversion pour la misère. Ce sont là des principes de pratique véritablement innés, et qui, selon la destination de tout principe de pratique, ont une influence continuelle sur toutes nos actions. Mais ce sont là des inclinations de l'âme vers le bien, et non pas des...
Page 222 - ... rence. de la figure sensible des corps, nous « mettons aussitôt à la place de ce qui nous pa< raît, la cause même de l'image que nous voyons, « et cela en vertu d'un jugement que la coutume « nous a rendu habituel; de sorte que joignant à « la vision un jugement que nous confondons « avec elle , nous nous formons l'idée d'une figure
Page 15 - ... point qu'ils soient innés , si l'on peut montrer, comme je le crois , une autre voie par laquelle les hommes ont pu arriver à cette uniformité de sentiment. § 4. Mais , ce qui est bien pis , ce consentement universel ne se trouve guère, non pas même par rapport à ces deux célèbres principes spéculatifs (car nous parlerons par après de ceux de pratique), que tout ce qui est est, et qu'il est impossible qu'une chose soit et ne soit pas...
Page 14 - ... leur montrer que les hommes peuvent acquérir toutes les connaissances qu'ils ont par le simple usage de leurs facultés naturelles, sans le secours d'aucune impression innée, et qu'ils peuvent arriver à une entière certitude de certaines choses sans avoir besoin d'aucune de ces notions naturelles ou de ces principes innés • car tout le monde, à mon avis, doit convenir sans peine qu'il serait ridicule de supposer, par exemple, que les idées des couleurs ont été imprimées dans l'âme...
Page 74 - Il a uniquement voulu mettre de la différence entre une loi innée & une loi de nature, entre une vérité gravée originairement dans l'âme & une vérité que nous ignorons , mais dont nous pouvons acquérir la connoiflance en nous fervant, comme il faut , des facultés que nous avons reçues de la nature...
Page 61 - Par exemple, ce grand principe de morale, qui nous ordonne de faire aux autres ce que nous voudrions qui nous fût fait à nous-mêmes , eft beaucoup plus recommandé que pratiqué.
Page 169 - ... qu'à composer et à diviser les matériaux qui sont à notre disposition, sans qu'il soit en notre pouvoir de faire la moindre particule de nouvelle matière , ou de détruire un seul atome de celle qui existe déjà , de même nous ne pouvons pas former dans notre entendement aucune idée simple qui ne nous vienne par les objets extérieurs à la faveur des sens, ou (i) Locke, id.
Page 202 - Ainsi, puisque l'étendue, la figure , le nombre et le mouvement des corps qui sont d'une grosseur propre à frapper nos yeux, peuvent être aperçus par la vue à une certaine distance , il est évident que certains petits corps imperceptibles doivent venir .de l'objet que nous regardons, jusqu'aux yeux, et par là communiquer au cerveau certains mouvements qui produisent en nous les idées que nous avons de ces différentes qualités.
Page 235 - ... du cerveau produit cette différence,' » en sorte que dans les uns il conserve , comme le. » marbre , les traces qu'il a reçues , en d'autres » comme une pierre de taille...
Page 203 - Dieu peut attacher telles idées (comme celle de chaleur) à des mouvemens, avec lesquels elles n'ont aucune ressemblance, qu'il est difficile de concevoir qu'il a attaché l'idée de la douleur au mouvement d'un morceau de fer qui divise nostre chair, au quel mouvement la douleur ne ressemble en aucune maniere.

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