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roient bientôt jufqu'où s'étendent leurs recherches & leurs découvertes; & en même temps ils éviteroient la plus grande partie des difputes & des querelles qu'ils ont avec les autres hommes: car la plupart des quef tions & des controverfes qui embarraffent l'efprit des hommes, ne roulent que fur l'ufage douteux & incertain qu'ils font des mots, ou (ce qui eft la même chofe) fur les idées vagues & indéterminées qu'ils leur font fignifier.

MONSIEUR LOCKE.

AU LIBRAIRE.

LA netteté d'efprit & la connoiffance de la langue Françoife dont M. Cofte a déja donné au Public des preuves fi vifibles, pouvoient vous être un affez bon garant de l'excellence de fon travail fur mon Essai, fans qu'il fût néceffaire que vous m'en demandaffiez mon fentiment. Si j'étois capable de juger de ce qui eft écrit proprement & élégamment en François, je me croirois obligé de vous envoyer un grand éloge de cette traduction dont j'ai oui dire que quelques perfonnes plus habiles que moi dans la langue Françoife, ont affuré qu'elle pouvoit paffer pour un Origi nal. Mais ce que je puis dire à l'égard du point fur lequel vous fouhaitez de favoir mon fentiment, c'eft que M. Cofte m'a lu cette verfion d'un bout à l'autre avant que de vous l'envoyer, & que tous les endroits que j'ai remarqué s'éloigner de mes penfées,

ont été ramenés au fens de l'original, ce qui n'étoit pas facile dans des notions auffi abftraites que le font quelques-unes de mon Effai, les deux langues n'ayant pas toujours des mots & des expreffions, qui fe répondent fi jufte l'une à l'autre qu'elles rempliffent toute l'exactitude Philofophique; mais la jufteffe de l'efprit de M. Cofte & la foupleffe de fa plume lui ont fait trouver les moyens de corriger toutes fes fautes que j'ai découvertes à mefure qu'il me lifoit ce qu'il avoit traduit. De forte que je puis dire au lecteur, que je préfume qu'il trouvera dans cet ouvrage toutes les qualités qu'on peut defirer dans une bonne traduction.

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LIVRE SECOND.

'Des Idées.

CHAP. I.QU l'on traite des Idées en général, & de leur Origine; & où l'on examine par occafion, fi l'Ame de l'Homme penfe toujours.

II. Des Idées fimples.

133

167

III. Des Idées qui nous viennent par

un feul Sens.

IV. De la Solidité.

173

176

V. Des Idées fimples qui nous viennent par divers Sens.

185

VI. Des Idées fimples qui viennent

186

par Réflexion. VII. Des Idées fimples qui viennent par Senfation & par Réflexion.

187

VIII. Autres Confidérations fur les

Idées fimples.

IX. De la Perception.

X. De la Retention.

195

217

231

XI. De la Faculté de diftinguer les

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