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« MM. les membres du jeu de paume seront seuls admis dans les salons et au dedans du jeu de paume; ils pourront cependant amener quelqu'un, mais une seule fois, et cette personne devra être présentée au commissaire. >>

Ces restrictions nous paraissent trop sévères; cependant, pour ne pas négliger l'avis de Voltaire :

« On en vaut mieux quand on est regardé, »

on admet des spectateurs dans la galerie extérieure. Quel est donc le jeu d'adresse qui pourrait se passer des regards de la galerie?

Nous devons ajouter, en finissant, qu'aujourd'hui on ne joue plus d'argent à la paume, ainsi qu'on le faisait autrefois; on n'y joue rien, que l'honneur et les frais; mais ces frais sont considérables, et si on ajoute la perte de temps, ils éloigneront toujours du jeu de paume les gens occupés ou peu riches. Voilà un privilége tout trouvé pour l'aristocratie.

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VARIÉTÉS.

M. Deschapelles a joué la semaine dernière au Cercle des Echecs, avec le général Guingueret, deux parties qui ont vivement intéressé tous les amateurs. Le jeu s'est engagé à Pion et quatre traits, avantage qu'on peut évaluer à la Tour. La première partie a été gagnée par le général : ce n'était qu'une revanche de l'année dernière. La seconde partie, faute de temps, a été interrompue. Le jeu avantagé avait conservé son Pion de plus et une position favorable ne laissant que peu de chances même pour la remise.

Il y a projet de poule arrêté entre MM. Deschapelles, le général Guingueret et Saint-Amant. Le premier donne Pion et deux traits à M. Saint-Amant et Pion et quatre traits au général. Celui-ci recevra Pion et deux traits de M. Saint-Amant. Les paris sont engagés. Le jour n'est pas encore fixé. Le premier qui gagnera deux parties de suite aura la poule.

M. Mongrédien, président du club d'échecs de Liverpool, a passé cinq à six jours à Paris, pendant lesquels il a eu la gracieuseté de faire la part des échecs à notre principal cercle, il a successivement fait la partie avec MM. Guingueret, Ehrmann et Sasias, en qui il a trouvé de nobles et dignes adversaires. Au Cercle des Arts, les nombreux amateurs d'échecs s'étaient groupés d'avance autour de la table où devait se livrer la bataille, entre le champion de la Grande-Bretagne et notre brave commandant Hiélard, infidèle par cette seule circonstance au noble vicomte son plus constant ennemi. Notre compatriote n'a eu qu'à s'en applaudir; c'est avec éclat qu'il a tenu le drapeau de la France.

Nous avons vivement regretté que le court séjour de l'honorable gentleman n'ait permis qu'à un si petit nombre de nos amateurs de se mesurer avec lui. De long-temps nous ne l'aurions rendu à sa patrie s'il avait dú auparavant passer sur le corps de tous nos bons joueurs. La réputation méritée qui l'avait précédé en France, rendait chacun de nous jaloux d'avoir avec lui au moins une rencontre.

« Un Français qui va en Angleterre, y joue aux échecs avec avantage. Il » y est plus fort qu'en France. Un Anglais qui passe sur le Continent y >> perd au contraire une partie notable de sa force. »>

Ceci n'est pas un axiome, mais c'est un fait. L'expérience nous l'a révélé, et nous pouvons du reste l'expliquer comme nous l'avons compris.

« Le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable. » Mais ici le vrai va devenir au contraire très vraisemblable. Quand nous allons jouer au milieu des Anglais, nous y apportons un très estimable défaut, celui de jouer trop vite; mais comme nous avons affaire à des antagonistes qui prennent leur temps, nous sommes forcés de réfléchir pendant qu'ils méditent, et notre coup de réponse s'en ressent très favorablement. Par la pratique habituelle nous devenons plus lents, sans pourtant égaler nos maîtres; de sorte que, sans

nous en douter, notre jeu acquiert une qualité qui lui manquait auparavant ; qualité du reste éphémère, et que nous reperdons bien vite en repassant la Manche.

Les Anglais au contraire, quand ils jouent dans nos clubs, sont troublés par notre promptitude. Le flegme de leur esprit méditatif est démonté par notre vivacité française; ils sont comme emportés malgré eux dans une atmosphère qui tourbillonne avec rapidité, dans laquelle, non seulement ils ne peuvent plus donner le temps ordinaire et qui est nécessaire à leurs calculs ou à leur mémoire, mais encore où ils emploient mal le temps insuffisant qu'ils osent prendre. Ayant comme oublié leurs traditions et ne pouvant y suppléer par de nouvelles combinaisons suffisamment élaborées, ils se livrent à nos coups presque sans moyens de défense. Aussi, pourrait-il arriver qu'un de nos plus ignorans praticiens gagnât un joueur britannique qui en saurait dix fois plus que lui, — avantage dont il serait ridicule de se targuer. « On ne vaincra jamais les Romains que dans Rome, » disait le roi de Pont, et nous, nous affirmons que c'est en Angleterre seulement, qu'il est glorieux de battre les Anglais. C'est là que nous les avons toujours vus eux-mêmes et dignes de leur renommée aux échecs.

M. Alexandre, fondateur de l'ancien club de l'Echiquier, auteur de l'Encyclopédie des Echecs, qui habitait Londres depuis plusieurs années, vient d'arriver à Paris. Il n'y fera qu'un court séjour, se proposant d'aller revoir l'Allemagne, sa patrie. Il visitera successivement toutes les villes qui, au delà du Rhin, et jusque dans la Prusse, ont des réunions d'amateurs d'échecs. Le vieux professeur pourra y porter les traditions récentes des clubs de France et d'Angleterre au milieu desquels il a vécu.

M. Szen, le célèbre joueur hongrois, fait en ce moment sa partie à Vienne, en Autriche. Nous espérons, à Paris comme à Londres, qu'il ne retournera pas à Pesth, sans venir faire sa tournée périodique parmi nous. Il y a déjà cinq ans qu'il n'a visité l'Occident.

M. Cochrane, qui joue fréquemment depuis son retour de l'Inde, a retrouvé son ancienne force. C'est avec M. Georges Walker, l'honorable secrétaire du club de Saint-Georges, qu'il s'est principalement exercé. Nous tenons d'un spectateur assidu de ces intéressantes rencontres quelques détails que nous sommes bien aises de communiquer, car ils sont à l'honneur des deux champions. Cinquante-six parties ont été faites dans l'espace de peu de mois; M. Walker en a gagné vingt-neuf et perdu vingt et une; six ont été remises. Il est à remarquer que le désavantage de M. Cochrane a été dans les premières parties. Il s'est soutenu et a même gagné dans la dernière période. Ce sont à peu près les mêmes phases que dans la célèbre lutte entre Labourdonnais et Macdonell, d'immortelles mémoires.

SOLUTIONS DES PROBLÈMES DU NUMÉRO PRÉCÉDENT.

(M. Jules de Poilly veut bien corriger en jolis vers l'aridité de ce travail. )

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appartient à Stamma d'Alep, à qui,

Ce mat n'a été que reproduit par Allgaier; par l'erreur d'une célébrité, nous avions été entraîné à le dérober.

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* Si le Noir autrement dirige le combat,

On le fait, à coup sûr, plus tôt échec et mat.

Le R, au lieu d'aller à la c. de la T, se posant à celle du C, serait mat en quatre coups, comme suit :

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IMPRIMERIE D'ÉDOUARD PROUX ET C, RUE NEUVE-DES-BONS-ENFANS, 3.

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