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après, Artaban, son successeur, éprouva le mème sort; et Mithridate, roi de Pont, monta sur le tròne des Parthes. Dans ce même temps, la reine d'Égypte implora le secours de Démétrius, son gendre, contre Physcon, son frère, son époux et son tyran. Démétrius accueillit sa demande et vint assiéger Péluse; mais la nouvelle d'une révolte en Syrie l'obligea d'y retourner : il emmena avec lui sa belle-mère.

Physcon ne tarda pas à se venger de l'appui que Démétrius prêtait à la reine d'Égypte. Un aventurier, nommé Alexandre Zébina, fils d'un fripier d'Alexandrie, se disait fils d'Alexandre Bala et prétendait à la couronne de Syrie: Physcon reconnut ses droits et lui donna une armée. Une foule de Syriens mécontents se joignirent à lui. — Les deux rivaux se livrèrent bataille en Célésyrie. Démétrius, vaincu par Zébina, s'enfuit à Ptolémaïde. Cléopâtre sa femme n'oubliait point qu'elle avait été abandonnée par lui pour Rodogune; elle l'avait elle-même trahi pour Antiochus, son frère, et craignait son ressentiment: elle lui ferma sans pitié les portes de la ville. Démétrius, obligé de se retirer à Tyr, y fut massacré.

Le royaume se trouva partagé entre Cléopâtre et Zébina.

ZÉBINA, CLÉOPATRE, SÉLEUCUS,

"

Avant Jésus-Christ 126.)

(An du monde 3878. Cléopâtre avait deux enfants de Démétrius Nicator. Séleucus, l'aîné, monta sur le trône; mais la reine, craignant qu'il ne vengeât son père et ne s'emparât de l'autorité, le laissa vivre à peine un an et lui enfonça elle-même un poignard dans le sein. Cette femme barbare savait que les Syriens voulaient un roi et non une reine. Elle fit venir d'Athènes son second fils, appelé Antiochus Grypus, gouverna l'empire sous son nom et ne lui laissa aucune autorité. Son oncle Physcon, roi d'Égypte, était digne de s'allier avec cette femme impie. Il lui envoya une armée et donna en mariage sa fille Triphène à Grypus.

Ce prince, fortifié par ce secours, battit Zébina et le força de se retirer à Antioche. L'imposteur manquant d'argent pour payer ses troupes pilla le temple de Jupiter. Les habitants le tuèrent, et Grypus resta seul roi de Syrie. Revenu vainqueur dans sa capitale, il ne dissimula pas le désir de secouer le joug de sa mère. Cléopâtre, accoutumée aux crimes, résolut de se défaire de lui et de donner le trône à un autre fils qu'elle avait eu d'Antiochus Sidêtes : elle lui présenta une coupe empoisonnée; il la refusa en lui témoignant ses soupçons. Cléopâtre furieuse avala le poison qui délivra la Syrie de ce monstre.

ANTIOCHUS GRYPUS.

(An du monde 3907. Avant Jésus-Christ 97.)

Antiochus régna vingt-sept ans. On doit croire que son règne fut heureux et pacifique, puisque l'histoire en parle peu; on sait seulement qu'un des grands de son royaume, nommé Héracléon, l'assassina. Antiochus laissa cinq fils: Séleucus, qui lui succéda; Antiochus et Philippe, jumeaux; Démétrius Euchère et Antiochus Denys.

Après la mort de Grypus, Antiochus de Cyzique, son frère, s'empara de la ville d'Antioche, et voulut enlever le reste du royaume à son neveu; mais Séleucus se maintint contre lui, lui livra bataille, le fit prisonnier et lui ôta la vie. Il entra ensuite dans Antioche et se fit couronner roi de Syrie.

SÉLEUCUS.

Sa tranquillité fut bientôt troublée par un autre agresseur; Antiochus Eusèbe, fils du Cyzicénien, voulut venger son père et s'emparer du trône. La Phénicie se déclara pour lui; il y prit le titre de roi, marcha contre Séleucus et le défit. Séleucus, obligé de se renfermer dans Monestie, leva sur les habitants de trop lourds impôts: ils se soulevèrent, investirent sa maison, y mirent le feu et l'y brûlèrent 'avec toute sa cour.

ANTIOCHUS, PHILIPPE, EUSEBE, SÉLÈNE, ANTIOCHUS DENYS ET DÉMÉTRIUS ECCHÈRE.

Les princes jumeaux Antiochus et Philippe, apprenant la mort funeste de leur frère, assiégèrent la ville de Monestie, la prirent, la rasèrent et en massacrèrent tous les habitants. IIs tournèrent après leurs armes contre Eusèbe, qui remporta une victoire complète sur les bords de l'Oronte. Antiochus se noya dans ce fleuve. Philippe fit habilement sa retraite et disputa l'empire à Eusèbe. La reine Sélène, veuve d'Antiochus Grypus, avait rassemblé des troupes et gouvernait quelques provinces du royaume. Elle épousa Eusèbe et donna beaucoup de force à son parti. Cette complication d'intérêts fut encore augmentée par Ptolémée Lathyre, roi d'Égypte. Ce prince, irrité du mariage de Sélène, fit venir de Gnide Démétrius Euchère, le quatrième fils de Grypus, le conduisit à Damas et le proclama roi de Syrie. Quelque temps après, Philippe livra à Eusèbe une grande bataille, le défit et le força à se réfugier chez les Parthes que gouvernait Mithridate le Grand. Ainsi l'empire demeura partagé entre Philippe et Démétrius Euchère. Mais, deux ans après, Eusèbe, secouru par les Parthes, marcha de nouveau contre Philippe, qui se vit aussi attaqué par son propre frère Antiochus, le cinquième des fils de Grypus.

Eusèbe possédait les provinces d'Orient; Philippe, une partie de la Syrie; Démétrius Euchère régnait à Damas et en Phénicie; et Antiochus Denys s'établit en Célésyrie, où il se maintint vingt-trois ans.

Les Égyptiens avaient chassé de leur pays Ptolémée Lathyre. Son successeur, Alexandre, voulut faire mourir sa mère Cléopâtre: elle le prévint, l'assassina et rappela Lathyre.

L'empire était déchiré par la guerre continuelle des princes de la famille de Grypus. Leurs débauches, leurs exactions et leurs crimes excitèrent enfin l'indignation générale;

de tous côtés les peuples se révoltèrent, chassèrent les Séleucides et donnèrent le trône à Tigrane, roi d'Arménie.

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Le nouveau roi gouverna dix-huit ans la Syrie, dont il confia l'administration à un vice-roi nommé Mégadate. Eusèbe passa le reste de ses jours dans l'obscurité. Philippe périt. Sélène conserva comme apanage Ptolémaïde et une partie de la Phénicie. L'histoire ne parle plus de Démétrius Euchère ni d'Antiochus Denys.

Ce fut à cette époque que Nicomède', roi de Bithynie, mourut et légua ses États au peuple romain.

La faiblesse des princes de l'Orient et le malheur de leurs sujets expliquent l'empressement des peuples à se soumettre au joug des Romains, qui, seuls alors dans l'univers, maintenaient la civilisation, l'ordre public et le règne des lois.

La reine Sélène, mère de deux fils, Antiochus, nommé depuis l'Asiatique, et Séleucus Cybiorat, les avait envoyés à Rome pour engager le sénat à les protéger et à soutenir leurs prétentions aux couronnes d'Égypte et de Syrie. Leurs démarches furent inutiles, et ils se décidèrent à retourner dans leur patrie.

Antiochus étant descendu en Sicile, Verrès, qui en était préteur, le reçut d'abord honorablement. Le roi l'ayant invité à un festin dans lequel il étala à ses yeux une riche vaisselle d'or, un grand vase fait d'une seule pierre précieuse et un lustre magnifique destiné au Capitole, Verrès enleva toutes ces richesses, s'en empara malgré les protestations du prince, l'accabla d'outrages, l'effraya par ses menaces et le chassa de Sicile. Antiochus arriva dans la petite partie de l'Asie qu'occupait sa mère. Peu de temps après, il lui succéda et régna quatre ans.

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Bientôt le grand Pompée, étendant la gloire et les limites de la république romaine, triompha de Mithridate, vainquit Tigrane et s'empara de toute la Syrie. En vain Antiochus voulut défendre son sceptre héréditaire, Pompée soutint que Rome héritait des droits de Tigrane. La victoire et la force avaient jugé ce procès, et la Syrie fut réduite en province romaine (av. J.-C. 63).

Telle fut la fin de ce vaste empire fondé par Cyrus, perdu par Darius, conquis et relevé par Alexandre, et dont les débris restèrent partagés entre les Romains et les Parthes.

SECOND EMPIRE DES PERSES.

Sa mort.

ARTAXARE. Sa naissance. Son élévation au tròne. Ses ambassadeurs outragés à Rome. - Il est défait Sévère. par envers Valérien. Ses crautés. CAVADE. Révolte contre lui.

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SAPOR. Sa conduite
Règnes successifs de plusieurs princes.
Son emprisonnement. Dévouement de sa femme.

Il se venge à son retour. Son nouveau gouvernement.

Il désigne son successeur. — COSROÈS. et mis en fuite. Sa mort.

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contre lui, excitée Varran. par

Sa politique astucieuse. Il est défait

Son règne honteux.

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Révolte
HORMISDAS III.
Son emprisonnement. - Sa mort.- CosRoÈS II.

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Chassé d'abord par l'usurpateur Varran, il remonte sur le trône.
Révolte contre lui, excitée par Sarbate.

de Còsroès.
Son règne méprisé.
conquis par les Sarrasins.

- Conquêtes

Parricide de Siroès. ISDIGERTES II, dernier roi. - Fin de l'empire des Perses

Deux cent trente ans après Jésus-Christ, les Perses reprirent leur indépendance, et formèrent un nouveau royaume. Ils vivaient depuis cinq cents ans sous la domination des Parthes, qui avaient enlevé la Médie, la Bactriane et la Perse aux Séleucides; mais les Romains ayant remporté une grande victoire sur Artabane, ce roi périt; son armée se dispersa, et les Parthes s'incorporèrent aux Perses, qui jusque-là leur avaient été assujettis.

Un cordonnier, nommé Babec, Cadusien, qui s'occupait d'astrologie, reçut chez lui un officier persau, nommé Sasan. Son art, dit-on, lui fit connaitre que le fils qui naîtrait

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