Page images
PDF
EPUB

Une des plus fameuses de leurs idoles fut le bœuf Apis, universellement révéré. Jamais divinité n'eut des temples plus magnifiques, des prêtres plus riches et plus zélés. Les honneurs qu'on lui rendait, les dépenses pour le nourrir, le désespoir après sa mort, l'empressement à lui chercher un successeur, paraissent incroyables. Lorsqu'on l'installait à Memphis, toute l'Égypte était en fêtes et en réjouissances.

Il paraît que cette vénération avait fait une profonde impression sur les Israélites, puisqu'ils se révoltèrent dans le désert contre Moïse pour dresser un autel au veau d'or.

L'affection des Égyptiens pour l'ichneumon paraîtra moins déraisonnable, puisque ce petit animal combattait le crocodile, monstre redoutable et fort commun dans les eaux du Nil.

La superstition générale était portée à un tel point, que les personnes les plus distinguées de l'État s'empressaient de servir, dans leurs temples, les chats, les oiseaux et les autres objets du culte populaire; déplorable preuve de la faiblesse humaine, qui nous fait voir la plus sage nation de l'univers livrée aux plus honteuses folies!

Beaucoup de monuments attestent les progrès du peuple égyptien dans l'astronomie, dans la géométrie et dans plusieurs autres sciences. Regardés comme bons agriculteurs, leurs nombreuses conquêtes ont prouvé leur bravoure; mais s'ils se vantaient d'avoir découvert beaucoup d'arts et de métiers, on doit convenir qu'ils les avaient peu perfectionnés. Leurs édifices ne présentent qu'une architecture colossale, sans goût et sans proportion; leurs statues sont informes et presque ébauchées; et leurs peintures, avec de vives couleurs, ne rappellent que l'enfance de l'art.

La navigation égyptienne s'étendait par la mer Rouge sur les côtes de l'Afrique et de l'Asie; l'Égypte rapportait de l'Inde de grandes richesses, et peut-être quelques-unes des lois et des connaissances dont elle s'honore.

En général, le peuple égyptien était grave et peu adonné au plaisir. Dans leurs festins, où régnait la tempérance, on leur présentait une tête de mort pour leur rappeler la brièveté de la vie.

Ils faisaient peu de cas de la musique, regardant cet art comme propre à amollir les mœurs. Les Égyptiens s'attribuent l'invention de l'écriture; ils traçaient leurs caractères sur l'écorce d'une plante du pays nommée papyrus.

Ce que nous allons dire, d'après les Grecs, des temps fabuleux de l'Égypte, fera connaître plus particulièrement l'idée que les Égyptiens s'étaient faite d'Osiris, d'Isis, leurs premiers souverains et leurs premières divinités; car il est impossible de séparer le commencement de l'histoire d'un tel peuple de ses fables et de sa religion.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]

Sa bibliothèque. -Son tombeau. - Division de l'année.

bâtie lui. MOERIS. par

Son lac. ROIS PASTEURS.

1

Son

Fausseté de l'his-
MÉNÈS.

histoire.

Ses constructions. — EUCHORÉUS. - Memphis Leur domination pen

dant deux cent soixante ans. — AMOSIS. — Son règne. — Époque de Joseph. MESCÈS. Ses persécutions envers les Israélites. SÉSOSTRIS.

RA

- Le plus grand

roi d'Égypte. - Éducation des enfants nés le même jour que lui. - L'Arabie sou

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Élévation du fameux labyriate. Exi de Psammitique, un des douze rois. — Défaite des care rois. - Paxum - Danile les etrangers. — Fable sur deux -enfants. - Prise darth agres vart-fans de siege. - NÉCHAO. Grandes entreprises sous son règne. — Desastre de Dua fexes. — Ses victoires. — Perte de ses ecoqzétes. —Psammis. — Etablissement des jeux olympiques, — APRIÈS. — Ses victoires. - Sa defaite. - -Sa cruare. — Congaète de Nabuchodonosor. Ass. — Vice-roi, ensulle roi.— Ses scrupations. — Apologue de la cuvette d'or, -Chapelle d'une seule pierre. - PSAMMENIT. — Son règne de six mois. - Punition de la mort d'un beraat. — Sa delaite par Cambyse. — Sa mort.

Jupiter et Junon, enfants de Saturne et de Rhée, c'està-dire du Temps et de la Terre, engendrèrent Osiris, Isis, Typhon, Apollon et Vénus. Rhée, ayant commis une infidélité avec Mercure, fut condamnée par Saturne, son mari, à ne pouvoir accoucher dans aucun mois de l'année; mais Mercure déroba à plusieurs mois des heures dont il forma cinq jours qui n'appartenaient à aucun de ces mois, et pendant ces jours, Rhée accoucha d'une multitude de dieux et de déesses. L'un de ces dieux fut un nouvel Osiris, qu'une vierge éleva avec beaucoup de soin et de tendresse.

Chargé de gouverner l'Égypte, il adoucit les mœurs sauvages de ses habitants; il batit la première ville, fonda les premiers temples et conçut le projet de civiliser toute la terre. En parcourant le monde dans ce dessein, il n'employa d'autres forces que celles de l'éloquence, de la musique et de la poésie; neuf vierges, habiles musiciennes, l'accompagnaient dans ce voyage, sous la conduite d'Apollon, son frère.

Maron, qui le premier apprit à cultiver la vigne, et Triptolème, auquel on doit l'art du labourage, de la semence et des moissons, marchaient à sa suite. Enfin, il grossit son cortége de quelques Satyres, dont les danses et la gaieté lui parurent propres à gagner l'esprit des peuples qu'il voulait soumettre.

En quittant l'Égypte, Osiris y laissa Hercule pour la défendre, à la tête d'une armée. Antée, Busiris et Prométhée furent chargés du gouvernement des provinces, sous l'ad

ministration générale d'Isis, que dirigeait et conseillait Hermès. Hermès était le plus habile des hommes dans l'opinion des Egyptiens, puisqu'ils prétendent qu'on lui doit lessons articulés, les lettres, la religion, l'astronomie, l'arithmétique, la lutte, la musique, la lyre à trois cordes et la culture de l'olivier. C'est cet Hermès qu'on nommait Trismegiste, trois fois grand, et qu'on assurait être le même que Mercure.

Osiris parcourut l'Arabie, l'Ethiopie, les Indes et toute l'Asie, bâtissant partout des villes sur son passage, érigeant des temples et enrichissant tous les peuples de connaissances utiles.

Revenu dans ses États, le conquérant législateur fut bientôt trahi par Typhon, son frère, qui voulait s'emparer du trône. Ce frère perfide le reçut avec l'apparence de l'amitié, l'invita à un festin. Pendant le repas, on apporta un coffre magnifique; chacun en admirait l'ouvrage et la richesse. Typhon dit qu'il le donnerait à celui dont le corps le remplirait exactement. Plusieurs convives ayant inutilement tenté de le remplir, Osiris y entra à son tour. Le coffre se ferma; Typhon fit verser du plomb fondu, et l'envoya jeter dans la mer.

Isis, désolée, chercha dans tous les pays ce coffre funeste et précieux. Après beaucoup de voyages et de peines, elle le trouva chez un roi qui l'avait tiré des eaux. A sa vue, elle jeta un cri si lamentable, que le fils du monarque en mourut de frayeur. D'un seul de ses regards, elle tua un autre prince qui la surprenait lorsqu'elle approchait son visage du corps de son époux.

Osiris ressuscita et descendit souvent du ciel pour diriger par ses conseils Isis, qui revint en Egypte, combattit et tua Typhon, et plaça les enfants d'Osiris sur différents trônes de la terre.

Après ces temps fabuleux commencent les temps héroïques, dont l'histoire est très-obscure et très-incertaine. Les Égyptiens prétendaient avoir été gouvernés

vingt mille ans par les dieux, les demi-dieux et les héros. Manéthon, grand prêtre d'Égypte, avait publié l'histoire de trente dynasties qu'il prétendait avoir tirée des écrits d'Hermès ou Mercure, et des anciens mémoires conservés dans les archives des temples. Cet ouvrage parut sous le règne de Ptolémée-Philadelphe. Les dynasties de Manéthon comprennent plus de cinq mille trois cents ans jusqu'au règne d'Alexandre. Les savants ont démontré la fausseté de ces calculs. Ératosthène, Cyrénéen, appelé à Alexandrie par Ptolémée-Évergète, donnait une liste de trente-huit rois thébains, toute différente de ceux de Manéthon. Ce qui est vraisemblable, c'est que l'Égypte ayant été longtemps partagée en quatre royaumes, dont les capitales étaient Thèbes, Thaïn, la Saïs des Grecs, Memphis et Tanis, on a donné la liste des rois qui ont gouverné ces différents États, et qu'on a souvent pris leurs règnes simultanés pour des règnes successifs. Sans vouloir éclaircir ces obscurités ni expliquer ces contradictions, nous ferons connaître simplement ce qu'Hérodote et Diodore ont dit des rois d'Égypte. Leur but a été, comme le nôtre, de parler seulement des monarques égyptiens dont l'histoire a paru la plus intéressante et la plus instructive. L'histoire ancienne d'Égypte contient deux mille cent cinquante-huit ans; elle peut se diviser en trois parties.

La première époque contient 1663 ans, depuis l'établissement de la monarchie fondée par Ménès, l'an du monde 1816, jusqu'à sa destruction par Cambyse roi de Perse, l'an 3479.

La seconde contient 202 ans, depuis l'invasion des Perses jusqu'à la mort d'Alexandre le Grand, arrivée en 3681.

Enfin la troisième, dans l'espace de 293 ans, contient l'histoire des monarques grecs appelés Lagides, et s'étend depuis Ptolémée-Lagus jusqu'à la mort de Cléopâtre, dernière reine d'Égypte, en 3974.

« PreviousContinue »