Page images
PDF
EPUB

secours. Cyaxare, qui commandait les deux armées, lui livra bataille et le tua. Son fils lui succéda.

LABOROSOARCHOD.

Ce roi vicieux se livra sans frein à tous les excès; sa violence et ses débauches révoltèrent ses sujets, qui lui ôtèrent le trône et la vie. Il ne régna que neuf mois.

[blocks in formation]

Les Mèdes et les Perses, poursuivant le cours de leurs victoires, battirent les armées assyriennes et assiégèrent Babylone. Pendant ce siége, au milieu d'un festin, Balthasar, selon l'Écriture, vit sur la muraille une main qui traçait des caractères mystérieux. Daniel, appelé pour les expliquer, dit au roi que Dieu avait résolu de lui ôter la vie, et de donner son royaume aux Mèdes et aux Perses. Cette même nuit, Cyrus ayant trouvé le moyen d'introduire, par un canal souterrain, ses troupes dans la ville, Babylone fut prise, et Balthasar périt.

Telle fut la fin de l'empire de Babylone, qui dura deux cent dix ans depuis la destruction de celui de Ninive.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

La Médie, qui fait actuellement partie de la Perse, était autrefois composée des pays qui se trouvaient entre ce royaume, la mer Caspienne, la Syrie, la Parthie et l'Arménie. C'est une contrée montagneuse et fertile. Quelquesunes de ses montagnes, qu'on appelait Portes Caspiennes, furent un sujet de discussion entre les géographes. Pto

lémée les place entre la Médie et l'Arménie. La capitale de cette contrée se nommait Ecbatane: on n'en reconnaît plus la place; on croit qu'elle n'était pas loin du lieu où l'on trouve à présent la ville de Tauris.

Plusieurs auteurs supposent que les Mèdes tirèrent leur origine de Madaï, troisième fils de Japhet. Ils avaient la réputation d'être très-belliqueux; mais ils prirent ensuite la mollesse et les mœurs des Perses.

Il est difficile de concilier ce qu'on dit de leurs lois sur le mariage, qui permettaient aux hommes d'avoir plusieurs femmes et aux femmes d'avoir plusieurs maris, avec la jalousie qu'on leur attribuait, et qui les porta, dit-on, à inventer la mutilation des hommes pour en faire des eunuques. Ce qui est tout aussi contradictoire, c'est le despotisme de leurs rois, l'adoration qu'on avait pour eux, leur coutume de s'appeler rois des rois, alliés des étoiles, frères du soleil et de la lune; et, d'un autre côté, le frein imposé aux princes par l'autorité des lois, qui étaient si respectées, que l'Écriture sainte les nomme irrévocables.

L'histoire ne nous a rien conservé des premiers temps de cette nation, qui fut conquise par les rois d'Assyrie, et resta quelques siècles sous leur domination. Lorsque la révolte d'une partie de leurs peuples affaiblit l'empire des Assyriens, les Mèdes furent les premiers qui secouèrent leur joug. La haine du despotisme, qui les avait portés à s'affranchir, les empêcha de se donner un maitre nouveau, et ils conservèrent quelque temps, avec sagesse, la liberté qu'ils devaient à leur valeur. Mais cette liberté finit par se changer en licence; et, les désordres de l'anarchie leur paraissant alors pires que la sèrvitude, ils se déterminérent à former un gouvernement monarchique, qui rendit bientôt l'État plus florissant qu'il n'avait jamais été.

Un Mède nommé Déjocès, fils de Phraorte, conçut le projet de cette révolte et l'exécuta. La nation des Mèdes était alors divisée en six tribus. Elle n'avait point de villes; tous ses peuples habitaient dans des villages qui se bat

taient entre eux, et qui ne connaissaient plus de limites pour les propriétés, ni de frein pour les passions. On y vivait dans le trouble, sans lois et sans police.

Déjocès conçut l'idée de profiter de ces désordres pour parvenir à la royauté : c'était un homme brave, prudent et réglé dans ses mœurs. La confiance qu'inspiraient sa justice et ses vertus décida les habitants de son village à le prendre pour juge de leurs différends, à soumettre leur conduite à ses conseils. Il s'acquitta de cette fonction avec tant d'habileté et de sagesse, que bientôt ce petit pays et ses environs jouirent des avantages de l'ordre et des douceurs du repos.

Leur bonheur fut envié par les villages voisins, qui s'adressèrent à Déjocès et le rendirent l'arbitre de leurs différends. Le nombre de ses partisans augmenta de jour en jour comme sa renommée; mais loin de se hâter d'exécuter son plan, il sut cacher avec prudence ses vues pour en assurer le succès.

Tout à coup il se plaignit d'ètre accablé par la foule des personnes qui venaient le trouver et par la multitude des affaires qu'on lui confiait : il ne voulut plus s'en charger et parut déterminé à vivre dans la retraite.

Dès qu'il eut abandonné la direction des affaires, la licence reprit son cours, et l'anarchie s'accrut à tel point, que les Mèdes se virent obligés de se rassembler à l'effet de délibérer sur les moyens à prendre pour remédier à tant de désordres. Les émissaires de Déjocès, répandus dans l'assemblée, représentèrent au peuple que si l'on continuait à vivre en république, le pays serait inhabitable, et que le seul moyen de détruire l'anarchie était d'élire un roi qui aurait l'autorité de faire des lois et de réprimer la violence. Après plusieurs débats, cet avis fut unanimement approuvé; et, tout le monde ayant reconnu que personne dans la Médie ne méritait mieux le trône que Déjocès, il fut élu roi l'an du monde 3294, sept cent dix ans avant Jésus-Christ.

Déjocès développa la plus grande activité; il rétablit l'ordre et prouva à ses sujets qu'ils ne s'étaient pas trompés dans leur choix. Sa bonté naturelle ne l'empêcha pas de faire des règlements sévères pour entourer le trône de respect et inspirer une crainte salutaire. Il pourvut à sa sûreté en se formant une garde composée des hommes qui lui étaient le plus attachés.

:

Les Mèdes vivaient dispersés dans les villages, sans lois et sans police: il les réunit pour les civiliser, et leur commanda de bâtir une ville il la plaça sur le penchant d'une montagne qu'il entoura de sept enceintes. Celle du centre était occupée par le palais du roi; on y renferma ses trésors. On destina la sixième à ses officiers: les autres furent distribuées au peuple, qu'il força de s'y établir. Persuadé que l'éloignement attire le respect, il se rendit presque inaccessible et invisible à ses sujets, qui ne pouvaient lui faire parvenir leurs demandes que par des placets et par l'entremise de ses ministres. Cette coutume, suivie dans tout l'Orient, paraît favorable à l'autorité et surtout à la médiocrité : elle inspire la crainte; mais elle prive de l'amour, et l'histoire prouve assez qu'elle ne rend pas les trones plus solides ni les révoltes plus rares. Il en résulte même que, ne connaissant pas le souverain, une révolution qui s'opère dans le sanctuaire du palais est indifférente à la nation. Au reste, si Déjocès, qui établit un des premiers cette forme despotique, se faisait peu voir à ses sujets, il se fit connaître de tous par la justice de ses décisions et par la sagesse de ses lois. Il rendit son peuple heureux, se fit respecter de ses voisins, et son règne glorieux et pacifique dura cinquante-trois ans.

PHRAORTE.

(An du monde 3347. - Avant Jésus-Christ 657.)

Phraorte succéda à son père Déjocès. Son ambition ne se contenta pas du royaume dont il avait hérité; il porta la guerre en Perse et soumit ce pays à son empire. Ses

forces s'étant accrues par cette conquête, il attaqua successivement d'autres nations, et devint maître de toute la haute Asie, qui comprenait les pays situés au nord du mont Taurus jusqu'au fleuve Halys.

Enflé par ses succès, il osa attaquer l'empire d'Assyrie. Nabuchodonosor demanda des secours à ses alliés, qui les lui refusèrent. Borné à ses propres moyens, il rassembla ses troupes et livra bataille aux Mèdes dans la plaine de Ragan. Phraorte y fut vaincu; sa cavalerie prit la fuite, ses chariots furent renversés. Nabuchodonosor, profitant de sa victoire, entra dans la Médie, prit Ecbatane d'assaut et la livra au pillage.

Phraorte, qui s'était réfugié dans les montagnes, tomba dans les mains du roi d'Assyrie.: ce prince cruel le fit mourir à coups de javelot. Il avait régné vingt-deux ans.

CYAXARE.

(An du monde 3369. Avant Jésus-Christ 635.)

Ce prince, plus heureux que son père, échappa au fer de ses ennemis. Il apprit bientôt que Nabuchodonosor, après s'être vengé, par de grands ravages, des peuples qui avaient refusé de le secourir, venait d'essuyer un échoc en Judéc, et qu'Holopherne, son général, battu et tué près de Béthulie, y avait perdu presque toute son

armée.

Le jeune roi des Mèdes profita de cette circonstance favorable pour se rétablir dans son royaume; il rassembla une forte armée, et se rendit de nouveau maitre de la haute Asie; mais il ne se borna pas à ce succès : la ruine de Ninive lui paraissait nécessaire pour venger la mort de son père.

Les Assyriens vinrent à sa rencontre avec les débris de l'armée d'Holopherne; ils furent vaincus, et poursuivis jusqu'à Ninive, dont Cyaxare forma le siége. Il était près de s'en emparer lorsqu'il apprit que Madiès, roi des Scythes, sortant des Palus-Méotides, avait chassé d'Europe les

« PreviousContinue »