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> Soutenons bien nos droits; sot est celui qui donne. C'est ainsi devers Caen que tout Normand raisonne. (BOILEAU, Épitres. II. Les Plaideurs, vers 29-30.)

Douleur.

> Frappe encore, ô Douleur! si tu trouves la place.
Frappe, ce cœur saignant t'abhorre et te rend grâce.
Puissance qui ne sais plaindre ni pardonner!
Quoique mes yeux n'aient plus de pleurs à te donner,
Il est peut-être en moi quelque fibre sonore
Qui peut sous ton regard se torturer encore.

(LAMARTINE, Premières Harmonies poétiques et religieuses.
Hymne à la Douleur.)

> L'homme est un apprenti, la douleur est son maître,
Et nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert.
C'est une dure loi, mais une loi suprême,

Vieille comme le monde et la fatalité,

Qu'il nous faut du malheur recevoir le baptême,
Et qu'à ce triste prix tout doit être acheté.

(A. DE MUSSET, Nouvelles Poésies. La Nuit d'Octobre.)

> Les larmes d'ici-bas ne sont qu'une rosée Dont un matin au plus la terre est arrosée. (A. DE MUSSET, Premières Poésies. Portia, III.)

> La douleur qui se fait n'en est que plus funeste. (J. RACINE, Andromaque. Acte III, Sc. 3.)

Il faut à leur insu tâcher de distraire les douleurs et les tromper pour les guérir.

(MARMONTEL, Mémoires. I.)

> Il n'est affliction dont on ne vienne à bout.

(LA FONTAINE, Contes et Nouvelles. Livre II, 14. La Fiancée du roi de Garbe.)

> Je nomme en général douleur ou déplaisir toute situation de mon âme qu'elle aime mieux ne pas éprouver qu'éprouver.

(BONNET, Euvres mêlées.)

> Quelquefois la douleur n'est pas loin de la joie.

(DUCIS, Oscar. Acte I, Sc. 2.)

> Je ne sais pourquoi dans le trouble de la douleur on est plus capable de superstition que de piété.

(Mme DE STAEL, Corinne. XVIII, 5.)

> Tu fais l'homme, ô douleur, cui l'homme tout entier, Comme le creuset l'or...

(LAMARTINE, Harmonies. II, 7.)

> Le comique, ennemi des soupirs et des pleurs, N'admet point en ses vers de tragiques douleurs. (BOILEAU, Art poétique. Chant III, vers 401-402.)

> Il n'est si grande douleur qu'une douleur muette. (DU BELLAY.)

> Chacun porte sa part des douleurs d'ici-bas.

(AL. DUMAS père, Charles VII chez ses grands vassaux. Acte III, Sc. 2.)

> Les affligés sont superstitieux.

(AL. DUMAS père, Mlle de Belle-Isle. Acte II, Sc. 8.)

> Les grands du monde, ignorant ce que c'est que la douleur, ne savent point compatir à la douleur.

(AL, DUMAS père, Intrigue et Amour. Acte III, 6o tableau Sc. 3.)

La pire douleur, c'est l'incertitude.

(AL. DUMAS père, Les Mousquetaires. Acte 1, 2o tableau. Sc. 4.)

> De quelque désespoir qu'une âme soit atteinte

La douleur est toujours moins forte que la plainte.

(LA FONTAINE, Conles. La Matrone.)

Doute.

> Le doute, quand il naît, commence aux hommes, et ne s'arrête pas même à Dieu.

(AL. DUMAS père, Angèle. Acte I, Sc. 2.)

> Un moment quelquefois éclaircit plus d'un doute.

(J. RACINE. Iphigénie. Acte II, Sc. 5.)

> Le doute est bien plus le résultat des lumières vagues que de l'ignorance.

(MIRABEAU, Collection, t. IV, p. 110.)

> C'est une partie de bien juger que de douter quand il faut. (BOSSUET, Connaissance de Dieu. I, 16.)

> Dans le doute si une action est juste ou injuste, abstiens-toi. (VOLTAIRE, Mélanges de littérature. Des devoirs de l'homme.)

Droit.

Le droit est l'épée des grands; le devoir est le bouclier des petits.

(Lacordaire, Pensées. Peuple.)

> Tout ê.re qui naît, naît avec un droit.

(LACORDAIRE, Pensées. Droit.)

> Le droit périt moins par la violence que par la corrup

tion.

(LACORDAIRE, Pensées. Droit.)

> Le droit n'est autre chose que la raison même, et la raison la plus certaine, puisque c'est la raison reconnue par le consentement des hommes.

(BOSSUET, Var. Avert. V, § 23.)

> Le droit naturel se lie à la morale ; l'un et l'autre ont le même fondement et à peu près le même objet.

(BONNET, Euvres mêlées, t. XVIII, p. 178.)

Le droit des gens est naturellement fondé sur ce principe que les diverses nations doivent se faire dans la paix le plus de bien, et dans la guerre le moins de mal qu'il est possible sans nuire à leurs véritables intérêts.

(MONTESQUIEU, L'Esprit des Lois. I, 3.)

Il n'est pas si aisé que vous le croyez peut-être de revendiquer des droits; car c'est par là même revendiquer des devoirs.

(LACORDAIRE, Pensées. Devoir.)

Duel.

> Un duel est une chose grave et à laquelle il faut réfléchir.

(AL. DUMAS père, Comte de Morcerf. Acte II, Sc. 2.)

> C'est toujours avec des amis qu'on se bat.

(AL. DUMAS père, Comte de Morcerf. Acte II, Sc. 2.)

Combien de gens s'allaient autrefois battre en duel, en déplorant et en condamnant cette misérable coutume et se blåmant eux-mêmes de la suivre.

(NICOLE, Essais moraux, 1or traité. Chap. XI.)

> Me direz-vous qu'un duel témoigne qu'en a du cœur, et que cela suffit pour effacer la honte ou le reproche de tous les autres vices.

(J.-J. ROUSSEAU, La Nouvelle Héloïse. I, 57.)

> Où le fer doit parler, la langue doit se taire.

(AL. DUMAS père, Le Gentilhomme de la Montagne. Prologue, 1er tableau, Sc. 4.)

Le duel est le triomphe de la mode, et l'endroit où elle a exercé sa tyrannie avec le plus d'éclat. Cet usage n'a pas laissé au poltron la liberté de vivre, il l'a mené se faire tuer par un plus brave que soi, et l'a confondu avec un homme de cœur.

(LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. XIII. De la Mode.)

> E < &

Écrire.

> Écrire, c'est agir.

(LACORDAIRE, Pensées. Lettre.)

Éducation.

> L'éducation seule a prise sur le genre humain. Sans éducation, point de civilisation.

(LACORDAIRE, Pensées. Éducation.)

> Malheur à l'empire qui confond l'enseignement avec l'éducation, qui croit que le bien jaillit de la science et de la littérature, quelles qu'elles soient, et qu'aligner des mots qui se pondèrent, c'est préparer l'âme de l'homme et du citoyen!

(LACORDAIRE, Pensées. Éducation.)

> Rien n'est plus difficile que l'éducation d'un enfant. (LACORDAIRE, Pensées. Éducation.)

Un enfant ne doit ni commander ni être obéi à tout propos, comme le sont les enfants gâtés, mais il ne faut pas non plus qu'il soit asservi comme un esclave et qu'il ait peur d'avoir une pensée.

(LACORDAIRE, Pensées. Éducation.)

Je ne confondrai plus les éducations qui ne sont que brillantes avec les bonnes éducations, c'est-à-dire avec celles qui rendent bon et vertueux.

(Mme DE GENLIS, Veillées du Château.)

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