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AVIS AU LECTEUR

Pour quoi et pour qui ce livre?

L'idée nous en est venue en pensant à ceux qui, par devoir, par goût ou par profession, ont à traiter un sujet littéraire.

Notre attention s'est portée principalement sur: l'écolier, au seuil du baccalauréat ; le candidat, visant la licence, voire l'agrégation; le professeur, préparant son cours; le journaliste, sollicité par un article urgent; l'homme et la femme du monde, jaloux de glisser dans une conversation familière une citation appropriée; sur tous ceux, en un mot, qui, de près ou de loin, subissent l'attrait des belles-lettres, et se complaisent en leur séduisante compagnie.

On sait de reste, par expérience, l'ennui ressenti et le temps dépensé pour coordonner des idées et en présenter le développement. Ce petit volume a pour but de faciliter la tâche.

Nous suivrons en ceci l'exemple du souffleur des Plaideurs, interrogé par Perrin Dandin: « Çà, qu'êtes vous ici?» et répondant à l'illustre juge :

« Je viens pour secourir leur mémoire troublée ».

Dans une même intention d'aide au lecteur, furent colligés quelque cinq cents mots, commentés par nos meilleurs écrivains, poètes, philosophes, orateurs, de tout ordre, de toute condition, de tout style.

Pour abréger les recherches, ces mots sont classés alphabétiquement dans une table renvoyant aux pages qui les concernent. En outre, un index, également alphabétique, mentionne les auteurs cités — (avec datos de naissance et de mort) tant à retenir

leur nom.

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— et, — détail imporénumère chacune des pages où figure

Nous pensons ménager ainsi les instants que les travailleurs réservent à l'étude, et nous serons assez récompensés de nos soins s'ils estiment que nous avons fait œuvre utile.

Leurs observations et leurs critiques apporteraient un précieux appoint à notre désir de perfectionner ce modeste ouvrage, en le rendant d'un usage aussi pratique que possible. Qu'ils soient remerciés à l'avance de leur sympathique collaboration.

E. G.

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> Comme on voit les frelons, troupe lâche et stérile, Aller piller le miel que l'abeille distille.

(BOILEAU, Satire I. Le Départ du poèle, vers 93-94.)
Je suis chose légère et semblable aux abeilles,
A qui le bon Platon compare nos merveilles.
(LA FONTAINE, Épître à Huet.)

E, semblable à l'abeille en nos jardins éclose,
De différentes fleurs j'assemble et je compose
Le miel que je produis.

(J.-B. ROUSSEAU, Ode.)

> Et que mes doux regards soient suspendus aux tiens
Comme l'abeille avide aux feuilles de la rose.
(LAMARTINE, Nouvelles Méditations, X.)

Absence.

L'absence est une pierre de touche pour les vrais attachements.

(LACORDAIRE, Pensées. Affection.)

> L'absence est aussi bien un remède à la haine

Qu'un appareil contre l'amour.

(LA FONTAINE, Fables. Livre X, 12. Les deux Perroquels, le Roi et son Fils.)

Lorsqu'on se sépare, Dieu seul sait combien de temps doit durer l'absence.

(AL. DUMAS père, Angèle. Acte II, Sc. 1.)

On se quitte, et l'absence à deux cœurs est funeste; Mais les maux du départ sont pour le cœur qui reste. (AL. DUMAS père, L'Orestie. Acte I, Sc. 8.)

Académie.

> Cette Académie française est l'objet secret des vœux de tous les gens de lettres; c'est une maîtresse contre laquelle ils font des chansons et des épigrammes, jusqu'à ce qu'ils aient obtenu ses faveurs, et qu'i's négligent dès qu'ils en ont la possession.

(VOLTAIRE, Mélanges de littérature. Lettre sur les inconvénients de la littérature.)

A quoi peuvent donc servir les académies? A entretenir le feu que les grands génies ont allumé.

(VOLTAIRE, Mélanges de littérature. Sur les Académies.)

> L'Académie doit plus examiner que décider, suivre attentivement la nature par des observations exactes, et non pas la prévenir par des jugements précipités.

(FONTENELLE, Dodarl.)

Accord.

> Quand deux personnes qui pensent sont d'accord sans s'être donné le mot, il y a beaucoup à parier qu'elles ont raison.

(VOLTAIRE, Lettre à d'Alembert.)

> Tout accord entre le mensonge et la vérité se fait toujours aux dépens de la vérité même.

(MASSILLON, Carême. Passion.)

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