> L'homme croit souvent se conduire quand il est conduit; et pendant que par son esprit il tend à un but, son cœur l'entraîne insensiblement à un autre. (LA ROCHEFOUCAULD, Maximes, 43.) > Le cœur, dès qu'il est touché, ne tarit point. (BOURDALOUE, Pensées.) Avec des vers bien faits, bien compassés, on ne tient rien si le cœur n'est ému. (VOLTAIRE, Lettre d'Argental, 16 déc. 1760.) Il faut que le cœur seul parle dans l'élégie. (BOILEAU, Art poétique. Chant II, vers 57.) > Pour juge il a son cœur, pour amis ses égaux. Plus on vieillit, dit-on, plus on a le cœur dur. > Et la religion, mère autrefois sensible, S'arme d'un cœur d'airain contre ses fils ingrats. C'est le cœur qui fait tout. Que la terre et que l'onde (LA FONTAINE, Philémon et Baucis.) Il ne faut pas juger les hommes sur une seule et première vue; il y a un intérieur et un cœur qu'il faut approfondir. (LA BRUYÈRE, Discours sur Théophraste.) >La constance des sages n'est que l'art de renfermer leur agitation dans leur cœur. (LA ROCHEFOUCAULD, Maximes, 20.) >llyménée et l'Amour, par des désirs constants, Avaient uni leurs cœurs dès leur plus doux printemps. (LA FONTAINE, Philémon et Baucis.) LES BELLES CITATIONS, Un cœur né pour servir sait mal comme on commande. (P. CORNEILLE, Pompée. Acte IV, Sc. 2.) ... Que ne fait point un cœur Pour plaire à ce qu'il aime et gagner son vainqueur? (J. RACINE, Bérénice. Acte II, Sc. 2.) La rigueur de ses lois, après tant de licence, (MALHERBE, II, 1.) > Si tu connaissais tes péchés, tu perdrais cœur. (PASCAL, Mystère, 2.) > Battre un homme à coup sûr n'est pas d'une belle åme; Et le cœur est digne de blâme Contre les gens qui n'en ont pas. (MOLIÈRE, Amphitryon. Acte I, Sc. 2.) Il faut du cœur et de l'action. (FLÉCHIER, Sermons. I, 169.) La grâce est aux grands cœurs honteuse à recevoir; La menace n'a rien qui les puisse émouvoir. (P. CORNEILLE, Suréna. Acle IV, Sc. 4.) Un grand cœur cède un trône et le cède avec gloire; (P. CORNEILLE, Rodogune. Acte II, Sc. 5.) > Au travers des périls un grand cœur se fait jour. (J. RACINE, Andromaque. Acte III, Sc. 1.) >L'on est plus sociable et d'un meilleur commerce par cœur que par l'esprit. (LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. IV. Du Cœur.) ̈ ̄ Le ciel fit la vertu, l'homme en fit l'apparence. Il ne peut la changer; son juge est dans son cœur. le Combat. Rien ne nous plaît que le combat; mais non pas la victoire: on aime à voir les combats des animaux, non le vainqueur acharné sur le vaincu, que voulait-on voir, sinon la fin de la victoire? Et dès qu'elle arrive on en est saoul. (PASCAL, Pensées. Section II, 135.) La fortune en tous lieux à l'homme est dangereuse; Cette vie est un combat perpétuel, et la philosophie est le seul emplâtre qu'on puisse mettre sur les blessures qu'on reçoit de tous côtés. (VOLTAIRE, Lettre à Mme du Deffand, 3 oct. 1764.) > La vie chrétienne est toujours une vie de combat. (MASSILLON, Panég, mart.) Confiance. > Toute confiance est dangereuse si elle n'est entière. (LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. V. De la Société.) Connaître (Se). Je crains de me connaître en l'état où je suis. (J, RACINE, Andromaque. Acte II, Sc. 1.) > Je ne me suis connu qu'au bout de ma carrière. (VOLTAIRE, Alzire. Acte V, Sc. 7.) > Guide-moi, Dieu puissant, je ne me connais pas. (VOLTAIRE, Zaire. Acte V, Sc. 10.) > Chacun doit se connaître, et, par un exercice, Cultivant sa vertu, déraciner son vice. (RÉGNIER.) Un homme est méprisable à l'heure du trépas, De ce sublime esprit dont ton esprit se pique, Des plantes, des métaux tu connais la vertu, Et, sur tant de choses savant, Apprends à te connaître. Hélas! tel se croit sage (PIBRAC.) > Il faut se connaître soi-même quand cela ne servirait pas à trouver le vrai, cela au moins sert à régler sa vie, et il n'y a rien de plus juste. (PASCAL, Pensées. Section II, 66.) > La grandeur de l'homme est grande en ce qu'il se connaît misérable. Un arbre ne se connaît pas misérable. C'est donc être misérable que de se connaître misérable; mais c'est être grand que de connaître qu'on est misérable. (PASCAL, Pensées. Section VI, 397.) ... Il n'existe qu'un être Que je puisse en entier et constamment connaître, Sur qui mon jugement puisse au moins faire foi, Un seul! Je le méprise; et cet être, c'est moi. (A. DE MUSSET, Vœux stériles.) > On peut mettre à profit un légitime hommage, Lorsque l'on tient sur soi les yeux toujours ouverts; Et le plus insensé commence à être sage, Dès l'instant qu'il commence à sentir son travers. (J.-B. ROUSSEAU, Odes. Livre III, 9. Palinodie, dernière Le plus sage est celui qui ne pense point l'être, (BOILEAU, Satire IV. La Folie des Hommes, vers 46-50.) > Apprendre à se connaître est le premier des soins Qu'impose à tous mortels la majesté suprême. (LA FONTAINE, Livre XII, Fable 27. Le Juge arbitre, l'Ilospitalier et le Solitaire.) Conscience. > De ses remords secrets triste et lente victime, Jamais un criminel ne s'absout de son crime. (LOUIS RACINE.) > La conscience est le sentiment intime, immédiat, constant de l'activité du moi dans chacun des phénomènes de sa vie morale. (VOLTAIRE, Dictionnaire des Sciences philosophiques. Conscience.) > Selon divers besoins il est une science >S'il est contraire à la morale d'agir contre sa conscience, il ne l'est pas moins de se faire une conscience d'après des principes faux et arbitraires. છે (MIRABEAU, Collection, t. V, p. 302.) Quand la bourse s'estrecist, La conscience s'eslargist. (Contes d'Eutrapel.) Qui n'a conscience N'a honte ne science. (Vieux proverbe.) ... O des vertus dernière amie, Toi qu'on voudrait en vain éviter ou tromper, |