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> L'homme croit souvent se conduire quand il est conduit; et pendant que par son esprit il tend à un but, son cœur l'entraîne insensiblement à un autre.

(LA ROCHEFOUCAULD, Maximes, 43.)

> Le cœur, dès qu'il est touché, ne tarit point. (BOURDALOUE, Pensées.)

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Avec des vers bien faits, bien compassés, on ne tient rien si le cœur n'est ému.

(VOLTAIRE, Lettre d'Argental, 16 déc. 1760.)

Il faut que le cœur seul parle dans l'élégie. (BOILEAU, Art poétique. Chant II, vers 57.)

> Pour juge il a son cœur, pour amis ses égaux.
(SAINT-LAMBERT, Les Saisons. L'Automne.)

Plus on vieillit, dit-on, plus on a le cœur dur.
(VOLTAIRE, Lettre à Mme du Deffand, 20 nov. 1765.)
Avec un cœur d'airain exerçant sa puissance,
J'ai fait taire les lois et gémir l'innocence.
(J. RACINE, Esther. Acte III, Sc. 1.)

> Et la religion, mère autrefois sensible,

S'arme d'un cœur d'airain contre ses fils ingrats.
(GILBERT, Le Jugement dernier.)

C'est le cœur qui fait tout. Que la terre et que l'onde
Apprêtent un repas pour les maîtres du monde,
Ils lui préféreront les seuls présents du cœur.

(LA FONTAINE, Philémon et Baucis.)

Il ne faut pas juger les hommes sur une seule et première vue; il y a un intérieur et un cœur qu'il faut approfondir. (LA BRUYÈRE, Discours sur Théophraste.)

>La constance des sages n'est que l'art de renfermer leur agitation dans leur cœur.

(LA ROCHEFOUCAULD, Maximes, 20.)

>llyménée et l'Amour, par des désirs constants,

Avaient uni leurs cœurs dès leur plus doux printemps. (LA FONTAINE, Philémon et Baucis.)

LES BELLES CITATIONS,

Un cœur né pour servir sait mal comme on commande. (P. CORNEILLE, Pompée. Acte IV, Sc. 2.)

... Que ne fait point un cœur

Pour plaire à ce qu'il aime et gagner son vainqueur?

(J. RACINE, Bérénice. Acte II, Sc. 2.)

La rigueur de ses lois, après tant de licence,
Redonnera le cœur à la faible innocence.

(MALHERBE, II, 1.)

> Si tu connaissais tes péchés, tu perdrais cœur. (PASCAL, Mystère, 2.)

> Battre un homme à coup sûr n'est pas d'une belle åme; Et le cœur est digne de blâme

Contre les gens qui n'en ont pas. (MOLIÈRE, Amphitryon. Acte I, Sc. 2.)

Il faut du cœur et de l'action.

(FLÉCHIER, Sermons. I, 169.)

La grâce est aux grands cœurs honteuse à recevoir; La menace n'a rien qui les puisse émouvoir.

(P. CORNEILLE, Suréna. Acle IV, Sc. 4.)

Un grand cœur cède un trône et le cède avec gloire;
Cet effort de vertu couronne sa mémoire.

(P. CORNEILLE, Rodogune. Acte II, Sc. 5.)

> Au travers des périls un grand cœur se fait jour. (J. RACINE, Andromaque. Acte III, Sc. 1.)

>L'on est plus sociable et d'un meilleur commerce par cœur que par l'esprit.

(LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. IV. Du Cœur.) ̈ ̄

Le ciel fit la vertu, l'homme en fit l'apparence.
Il peut la revêtir d'imposture et d'erreur,

Il ne peut la changer; son juge est dans son cœur.
(VOLTAIRE, Mélanges. Poème sur la Loi naturelle.)

le

Combat.

Rien ne nous plaît que le combat; mais non pas la victoire: on aime à voir les combats des animaux, non le vainqueur acharné sur le vaincu, que voulait-on voir, sinon la fin de la victoire? Et dès qu'elle arrive on en est saoul. (PASCAL, Pensées. Section II, 135.)

La fortune en tous lieux à l'homme est dangereuse;
Quelque chemin qu'il tienne il trouve des combats.
(MALHERBE, V, 2.)

Cette vie est un combat perpétuel, et la philosophie est le seul emplâtre qu'on puisse mettre sur les blessures qu'on reçoit de tous côtés.

(VOLTAIRE, Lettre à Mme du Deffand, 3 oct. 1764.)

> La vie chrétienne est toujours une vie de combat. (MASSILLON, Panég, mart.)

Confiance.

> Toute confiance est dangereuse si elle n'est entière. (LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. V. De la Société.)

Connaître (Se).

Je crains de me connaître en l'état où je suis. (J, RACINE, Andromaque. Acte II, Sc. 1.)

> Je ne me suis connu qu'au bout de ma carrière. (VOLTAIRE, Alzire. Acte V, Sc. 7.)

> Guide-moi, Dieu puissant, je ne me connais pas. (VOLTAIRE, Zaire. Acte V, Sc. 10.)

> Chacun doit se connaître, et, par un exercice, Cultivant sa vertu, déraciner son vice.

(RÉGNIER.)

Un homme est méprisable à l'heure du trépas,
Lorsqu'ayant négligé le seul point nécessaire,
Il meurt connu de tous et ne se connaît pas !
(NICOLE, Essais de morale.)

De ce sublime esprit dont ton esprit se pique,
Homme, quel usage fais-tu?'

Des plantes, des métaux tu connais la vertu,
La cause des frimas, de la foudre, du vent,
Des astres le pouvoir suprême ;

Et, sur tant de choses savant,
Tu ne te connais pas toi-même!
(Mme DESHOULIÈRES.)

Apprends à te connaître. Hélas! tel se croit sage
Qui n'est qu'un insensé.

(PIBRAC.)

> Il faut se connaître soi-même quand cela ne servirait pas à trouver le vrai, cela au moins sert à régler sa vie, et il n'y a rien de plus juste.

(PASCAL, Pensées. Section II, 66.)

> La grandeur de l'homme est grande en ce qu'il se connaît misérable. Un arbre ne se connaît pas misérable. C'est donc être misérable que de se connaître misérable; mais c'est être grand que de connaître qu'on est misérable. (PASCAL, Pensées. Section VI, 397.)

... Il n'existe qu'un être Que je puisse en entier et constamment connaître, Sur qui mon jugement puisse au moins faire foi, Un seul! Je le méprise; et cet être, c'est moi.

(A. DE MUSSET, Vœux stériles.)

> On peut mettre à profit un légitime hommage, Lorsque l'on tient sur soi les yeux toujours ouverts; Et le plus insensé commence à être sage,

Dès l'instant qu'il commence à sentir son travers.

(J.-B. ROUSSEAU, Odes. Livre III, 9. Palinodie, dernière
strophe.)

Le plus sage est celui qui ne pense point l'être,
Qui, toujours pour un autre enclin vers la douceur,
Se regarde soi-même en sévère censeur,
Rend à tous ses défauts une exacte justice,
Et fait, sans se flatter, le procès à son vice.

(BOILEAU, Satire IV. La Folie des Hommes, vers 46-50.)

> Apprendre à se connaître est le premier des soins Qu'impose à tous mortels la majesté suprême.

(LA FONTAINE, Livre XII, Fable 27. Le Juge arbitre, l'Ilospitalier et le Solitaire.)

Conscience.

> De ses remords secrets triste et lente victime, Jamais un criminel ne s'absout de son crime.

(LOUIS RACINE.)

> La conscience est le sentiment intime, immédiat, constant de l'activité du moi dans chacun des phénomènes de sa vie morale.

(VOLTAIRE, Dictionnaire des Sciences philosophiques. Conscience.)

> Selon divers besoins il est une science
D'étendre les liens de notre conscience,
Et de rectifier le mal de l'action
Avec la pureté de notre intention.
(MOLIÈRE, Tartuffe. Acte IV, Sc. 6.)

>S'il est contraire à la morale d'agir contre sa conscience, il ne l'est pas moins de se faire une conscience d'après des principes faux et arbitraires.

છે

(MIRABEAU, Collection, t. V, p. 302.)

Quand la bourse s'estrecist,

La conscience s'eslargist.

(Contes d'Eutrapel.)

Qui n'a conscience

N'a honte ne science.

(Vieux proverbe.)

...

O des vertus dernière amie,

Toi qu'on voudrait en vain éviter ou tromper,
Conscience terrible, on ne peut t'échapper.
(FLORIAN, Livre III, Fable 18. Le Parricide.)

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