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> La vraie grâce de l'aumône, en soulageant les pauvres, est de diminuer en nous d'autres besoins.

(BOSSUET, Oraison funèbre. Anne de Gonzague.)

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> Combien voit-on de gens austères pour les autres, doux pour eux-mêmes!

(FLÉCHIER.)

> La franchise plaît, et non l'austérité. (VOLTAIRE, Tancrède. Acte I, Sc. 2.)

Autorité.

> L'autorité est une supériorité qui produit l'obéissance et la vénération.

(LACORDAIRE, Pensées. Autorité.)

> Plus l'autorité est usurpée, moins on la quitte aisément. (LACORDAIRE, Pensées. Autorité.)

> Non, non, l'autorité ne veut pas de partage. (VOLTAIRE, Alzire. Acte I, Sc. 1.)

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L'usage seulement fait la possession.

Je demande à ces gens de qui la passion

Est d'entasser toujours, mettre somme sur somme, Quel avantage ils ont que n'ait pas un autre homme. Diogène là-bas est aussi riche qu'eux;

Et l'avare ici-haut comme lui vit en gueux.

(LA FONTAINE, Livre IV, Fable 20. L'avare qui a perdu son trésor.)

L'avare rarement finit ses jours sans pleurs ;

Il a le moins de part au trésor qu'il enserre,
Thésaurisant pour les voleurs,

Pour ses parents, ou pour la terre.

(LA FONTAINE, Livre IX, Fable 16. Le trésor et les deux hommes.)

> Il ne faut ni vigueur, ni jeunesse, ni santé pour être

avare..

(LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. XI. De l'homme.)

> L'avare dépense plus mort en un seul jour qu'il ne faisait vivant en dix années, et son héritier plus en dix mois qu'il n'a su faire lui-même en toute sa vie.

(LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. VI. Des biens de fortune.)

Avenir.

...

Sur l'avenir insensé qui se fie.

(J. RACINE, Athalie. Acte II, Sc. 9.)

>Mon cœur se gardait bien d'aller dans l'avenir Chercher ce qui pouvait un jour nous désunir. (J. RACINE, Bérénice. Acte IV, Sc. 6.)

> On peut voir l'avenir dans les choses passées. (ROTROU, Venceslas. Acte II, Sc. 6.)

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Un silence éternel cache ce souvenir.

(J. RACINE, Phèdre. Acte I, Sc. 3.)

> Et que sur mon tombeau ce grand titre gravé
Montre à tout l'avenir que je l'ai conservé.
(P. CORNEILLE, Sertorius. Acte III, Sc. 4.)
L'avenir! l'avenir! mystère !

Toutes les choses de la terre :
Gloire, fortune militaire,
Couronne éclatante des rois,

Victoire aux ailes embrasées,

Ambitions réalisées

Ne sont jamais sur nous posées
Que comme l'oiseau sur nos toits!

(V. HUGO, Les Chants du Crépuscule, V. Napoléon II,

II.)

Chacun rêve le bonheur à sa manière, coordonne la série des événements qui doivent y concourir, croit que le sort se prêtera à ses calculs d'avenir; puis l'avenir vient et le sort renverse ce château de cartes.

(A DUMAS père, Richard Darlington. Acte I, S c. 2.)

> B

Bal (Voir Danse).

Dans les bals on fait des grandes veilles, après lesquelles on perd les matinées des jours suivants; c'est toujours folie de changer le jour à la nuit, la lumière aux ténèbres, les bonnes œuvres à des folâtreries.

(SAINT FRANÇOIS DE SALES, Introduction à la vie dévote, 3e partie, Chap. XXXIII.)

Chacun porte au bal de la vanité à l'envi: et la vanité est une si grande disposition aux mauvaises affections et aux amours dangereux et blâmables, qu'aisément tout cela s'engendre ès danses.

(SAINT FRANÇOIS DE SALES, Introduction à la vie dévote, 3o partie, Chap. XXXIII.)

Bataille (Voir Guerre).

Tout vainqueur insolent à sa perte travaille.
Défions-nous du sort, et prenons garde à nous
Après le gain d'une bataille.

(LA FONTAINE, Livre VII, Fable 13. Les deux Coqs.)

Bâtir.

Il faut avoir trente ans pour songer à sa fortune; elle n'est pas faite à cinquante; l'on bâtit dans sa vieillesse et l'on meurt quand on est aux peintres et aux vitriers.

(LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. VI. Des biens de forlune.)

Beauté.

> O beauté, qui te fais adorer en tous lieux.

(P. CORNEILLE, Attila. Acte III, Sc. 1.)

> Combien de filles à qui une grande beauté n'a jamais servi qu'à leur faire espérer une grande fortune?

»

(LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. III. Des femmes.)
Que la beauté vous charme et vous attire;
Dans ses bras coulez tous vos jours.
(BÉRANGER, Chansons. Mes cheveux.)

Heureuse la beauté que le poète adore!
(LAMARTINE, Méditations. 1, 3.)

O beauté, partage funeste;

A tous les autres préféré,
Vous êtes du courroux céleste
Le gage le plus assuré.

(J.-B. ROUSSEAU, Cantate XIV. Calisto.)

> Un beau visage est le plus beau de tous les spectacles. (LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. III. Des femmes.)

Sous les cotillons des grisettes

Peut loger autant de beauté

Que sous les jupes des coquettes.

(LA FONTAINE, Contes. 1re partie, I. Joconde.)

> La beauté, qui est la source de l'amour, l'est aussi des plus grandes désolations qui soient ici-bas, comme si la Providence et la nature se repentaient d'avoir fait à quelques-uns de nous un si riche et si rare présent.

(LACORDAIRE, Pensées. Beauté.)

> La beauté, pour avoir bonne grâce, doit être négligée. (SAINT FRANÇOIS DE SALES, Introduction à la vie dévote, 3 partie, Chap. IV.)

Bien (Le).

> Le bien est la perfection et la béatitude de la volonté. (LACORDAIRE, Pensées. Bien. Mal.)

J'imagine à peine quelle sorte de bonté peut avoir un livre qui ne porte pas ses lecteurs au bien.

(J.-J. ROUSSEAU, La Nouvelle Héloïse. II, 18.)

> Le bien qu'on croit caché sort de la nuit obscure,
Et le ciel tôt ou tard le paye avec usure.
(DUCIS, Abufar. Acte II, Sc. 6.)

Bienfaisance.- Bienfait.

La grandeur véritable est dans la bienfaisance. (ARNAUD, Régulus. Acle I, Sc. 4.)

> Certain législateur (l'abbé de Saint-Pierre), Vient de créer un mot qui manque à Vaugelas, Ce mot est bienfaisance, il me plaît; il rassemble Si le cœur en est cru, bien des vertus ensemble. (VOLTAIRE, Discours 7. Sur la vraie vertu.)

On sent qu'à la place des grands on serait trop heureux de répandre la joie et l'allégresse dans les coeurs en y répandant des bienfaits.

(MASSILLON, Humanité des Grands.)

> On ôte du mérite au bienfait qu'on retarde.
(ROTROU, Bélisaire. Acle II, Sc. 10.)

Les bienfaits ne font pas toujours ce que tu penses;
D'une main criminelle ils tiennent lieu d'offenses.
(P. CORNEILLE, Cinna. Acle I, Sc. 2.)

Les bienfaits peuvent tout sur une âme bien née.
(VOLTAIRE, Tancrède. Acte II, Sc. 6.)

Bonheur.

Tu dis vrai; le bonheur, amie, est chose grave,
Il veut des cœurs de bronze et lentement s'y grave;
Le plaisir l'effarouche en lui jetant des fleurs;
Son sourire est moins près du rire que des pleurs.
(VICTOR HUGO.)

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