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Le sort se plaît à dispenser les choses
De la façon; c'est tout mal ou tout bien :
Dans ses faveurs il n'a point de mesures;
Dans son courroux de même il n'omet rien

Pour nous mater.

(LA FONTAINE, Contes et Nouvelles. Livre II, 2. Les Corde-
liers de Catalogne.)

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Le sot a un grand avantage sur l'homme d'esprit : il est toujours content de lui-même.

(NAPOLÉON Ier, Pensées.)

> C'est une chose assez plaisante qu'aucune personne
d'esprit ne voudrait d'un bonheur fondé sur la sottise;
il est clair pourtant qu'on ferait un très bon marché.
(VOLTAIRE, Lettre à Mme du Deffand, 3 octobre. 1764.)
> La sottise et la vanité sont compagnes inséparables.
(BEAUMARCHAIS, La Mère coupable. Acte II, Sc. 7.)

Sottise des deux parts est, comme on dit, la devise de toutes les querelles.

(VOLTAIRE, Dictionnaire philosophique. Sottise.)

> Des sottises d'autrui nous vivons au palais. (BOILEAU, Epitre II. Les Plaideurs, vers 51.)

Il n'y a rien qui rafraîchisse le sang comme d'avoir su éviter de faire une sottise.

(LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. XI. De l'Homme.)

> Il n'y a personne qui n'entre tout neuf dans la vie, et les sottises des pères sont perdues pour les enfants.

(FONTENELLE, Dialogue. 3. Morts anciens et modernes.)

On peut être sot avec beaucoup d'esprit, et on peut n'être pas sot avec peu d'esprit.

!

Sache le sot qui s'en scandalise, que tout homme est sot en ce bas monde, aussi bien que menteur; les uns plus, les autres moins; et, moi qui vou. parle, peut-être plus sot que les autres.

(SCARRON, Roman comique. I, 9.)

> Un sot n'a pas assez d'étoffe pour être bon.
(LA ROCHEFOUCAULD, Maximes, 387.)

Quand le malheur ne serait bon
Qu'à mettre un sot à la raison,
Toujours serait-ce à juste cause
Qu'on le dit bon à quelque chose.

(LA FONTAINE, Fables. Livre VI, 7. Le Mulet se vantant de sa
Généalogie.)

> Dans tous les beaux-arts, c'est un supplice assez fâcheux que de se produire à des sots.

(MOLIÈRE, Le Bourgeois gentilhomme. Acte I, Sc. 1.)

Et c'est mon sentiment qu'en faits comme en propos
La science est sujette à faire de grands sots.

(MOLIÈRE, Les Femmes savantes. Acte IV, Sc. 3.)

> Un sot ni n'entre, ni ne sort, ni ne s'assied, ni ne se lève, ni ne se tait, ni n'est sur ses jambes, comme un homme d'esprit.

*

(LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. II. Du Mérite personnel.)

Un sot est celui qui n'a pas même ce qu'il faut d'esprit pour être fat.

(LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. XII. Des Jugements.) L'expérience ne fait-elle pas voir que presque tous les sots ne valent rien.

(COMTE DE CAYLUS, Mém. de l'Acad. de Troyes. Œuvres, i. XII, p. 91.)

Souffrance. - Souffrir.

> Jamais l'homme ne triomphera de la souffrance; mais il doit toujours tendre à arriver aussi près que possible de la félicité.

(LACORDAIRE, Pensées. Souffrance.)

Le néant seul, hélas! ignore la souffrance. (DELILLE, Paradis perdu. X.)

Il faut souffrir pour la charité, souffrir pour la vérité, souffrir pour la paix, souffrir pour l'obéissance.

(BOURDALOUE, Myst. Ascens., t. I, p. 422.)

> Quiconque ne sait pas souffrir n'a pas un grand cœur. (FENELON, Télémaque. IX.)

Ceux qui n'ont pas souffert ne savent rien; ils ne connaissent ni les biens, ni les maux ; ils ignorent les hommes ; ils s'ignorent eux-mêmes.

(FENELON, Télémaque. XV.)

Quand on a souffert, ou qu'on craint de souffrir, on plaint ceux qui souffrent ; mais, tandis qu'on souffre, on ne plaint que soi.

(J.-J. ROUSSEAU, Emile. IV.)

Ah! que nous avons à souffrir de la nature, de la fortune, des méchants et des sots!

(VOLTAIRE, Lettre à d'Alembert, 10 juin 1776.)

> Est-ce la peine de vivre quand on souffre? oui, car on espère toujours qu'on ne souffrira pas demain.

(VOLTAIRE, Lettre à d'Argental, 29 novembre. 1769.)

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Les choses les plus souhaitées n'arrivent point; ou, si elles arrivent, ce n'est ni dans le temps, ni dans les circonstances, où elles auraient fait un extrême plaisir.

(LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. IV. Du Cœur).

Sourd.

Un trop grand bruit fatigue l'oreille, et va quelquefois jusqu'à rendre sourdes pour un temps, ou même pour toujours, les personnes qui y ont été exposées.

(BRISSON, Traité de Physique, t. II, p. 177.)

> M. Le Sage était devenu si sourd dans sa vieillesse, qu'il fallait, pour s'en faire entendre, mettre la bouche sur son cornet, et crier de toute sa force.

(DIDEROT, Lettre sur les Sourds et Muets.)

La Condamine est aujourd'hui

Reçu dans la troupe immortelle ; (1)
Il est bien sourd, tant mieux pour lui;
Mais non muet, tant pis pour elle.

(PIRON, Epigrammes.)

Spectacle.

Un beau visage est le plus beau de tous les spectacles. (LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. III. Des Femmes.)

Stupide.

Le stupide est un sot qui ne parle point, en cela plus supportable que le sot qui parle.

(LA BRUYÈRE, Les Caractères, Chap. XII. Des Jugements.)

Succès.

Les succès suffisent pour la réputation, mais non pas pour la gloire.

(VOLTAIRE, Dictionnaire philosophique. Gloire.)

On croira toujours à la cour que les succès sont les fruits de l'adresse et de l'intrigue.

(Mme DE GENLIS, Mme de Maintenon, t. 1,

p. 270.)

En général, après des succès on doit s'attendre à trouver le public plus difficile et plus sévère; c'est une réflexion que je ne faisais pas assez.

(MARMONTEL, Mémoires. XI.)

(1) L'Académie française.

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> L'homme est naturellement crédule, incrédule, timide, téméraire.

...

(PASCAL, Pensées. VIII, 15.)

Le plus souvent, ceux qui savent le moins Sont témérairement et juges et témoins.

(REGNIER, Satires. XV.)

Quand la témérité est heureuse, elle ne trouve plus de

censeurs.

(LE SAGE, Le Diable boiteux. X.)

Temple.

Les peuples qui n'ont point de temples ont peu d'attachement pour leur religion.

(MONTESQUIEU, L'Esprit des Lois. XXV, 3.)

> Comme la divinité est le refuge des malheureux, et qu'il n'y a pas de gens plus malheureux que les criminels, on a été naturellement porté à penser que les temples étaient un asile pour eux.

(MONTESQUIEU, L'Esprit des Lois. XXV, 3.)

C'est une belle idée qu'avaient les anciens de placer les temples au sommet des lieux élevés.

(Mme DE STAEL, Corinne. VIII, 1.)

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