S & Sage. > Les plus sages le sont dans les choses indifférentes ; mais ils ne le sont presque jamais dans leurs plus sérieuses affaires. (LA ROCHEFOUCAULD, Premières Pensées. No 37.) Ce n'est pas être sage, D'être plus sage qu'il ne faut. (QUINAULT, Armide. Acte II, Sc. 4.) D'où vient que l'homme le moins sage (BOILEAU, Satires. IV. La Folie des Hommes, vers 1, 2.) Tel homme se croit sage, tandis que sa folie sommeille. (DIDEROT, Claude et Néron. II, 5. Essais.) > La condition de sage est bien dangereuse il n'y a presque pas une nation qui ne soit souillée du sang de quelques-uns de ceux qui l'ont professée. (DIDEROT, Opinion des Anciens Philosophes.) Le sage quelquefois évite le monde de peur d'être ennuyé. (LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. V. De la Société.) Sagesse. Le grand monde est léger, inappliqué, volage; > La sagesse n'est autre chose que la science du bonheur. (DIDEROT, Opinion des Anciens Philosophes.) La sagesse est une raison éclairée, qui, dépouillant de leurs fausses couleurs les objets de nos craintes et de nos espérances, nous les montre tels qu'ils sont en eux-mêmes. (BARTHÉLEMY, Anacharsis. Chap. 67.) > Qu'est-ce que la sagesse ? une égalité d'âme Que rien ne peut troubler, qu'aucun désir n'enflamme. (BOILEAU, Satires. VIII. L'Homme, vers 19-20.) La sagesse, comme un sceau, tient toujours ses lèvres fermées à toutes paroles inutiles. (FENELON, Télémaque. XXIV.) > Il n'est pour les mortels que deux biens sans danger: L'un est le nécessaire et l'autre la sagesse. (P. LEBRUN, Poésies. Bonheur de l'Étude.) Satire. Quiconque, en France, avec éclat attire L'ardeur de se montrer et non pas de médire, (BOILEAU, Art poétique. Chant II, vers 145-146.) Je veux dans la satire un esprit de candeur, Et fuis un effronté qui prêche la pudeur. (BOILEAU, Art poétique. Chani II, vers 179-180.) >La satire en leçons, en nouveautés fertile, Sait seule assaisonner le plaisant et l'utile... Elle seule, bravant l'orgueil et l'injustice, Va jusque sous le dais faire pâlir le vice, Et souvent, sans rien craindre, à l'aide d'un bon mot, Va venger la raison des attentats d'un sot. (BOILEAU, Satires. IX. A son Esprit, vers 267 à 274.) > La satire, arme dont il semble qu'il ne doit être permis de se servir que contre ceux qui, par leur rang et leur pouvoir, sont à l'abri de tout autre châtiment. (CONDORCET, Haller.) La satire est sans yeux pour tout ce qui est bon; Si ses armes sont la satire, Savoir (Voir Science). > La science est l'œil qui regarde, qui scrute, qui compare, qui réfléchit, qui attend, qui saisit la lumière, qui ajoute aux siècles passés le poids des siècles nouveaux, et, sentinelle patiente du temps, arrache pièce à pièce à l'univers ses éternels secrets. (LACORDAIRE, Pensées. Science.) Il faut savoir avant d'enseigner les autres. (LACORDAIRE, Pensées. Mélanges.) Ce que l'on sait est peu de chose en comparaison de ce qu'on ne sait pas; quelquefois même ce que l'on ne sait pas est justement ce qu'il semble qu'on devrait plus tôt savoir. (FONTENELLE, Préface. Utilité des Mathématiques.) > On ne sait bien que ce que l'on apprend soi-même. (DUMARSAIS, Euvres, t. I, p. 28.) Plusieurs ont dit : Que ne sais-je pas ? Montaigne disait : Que sais-je ? (VOLTAIRE, Dictionnaire philosophique. Bornes.) Il n'y a que la science des choses, c'est-à-dire celle qui a pour but de satisfaire notre esprit par la connaissance du vrai, qui puisse avoir quelque solidité. (NICOLE, Essais de Morale. Traité I, Chap. 7.) Nous voyons que toutes les sciences sont infinies en l'étendue de leurs recherches. (PASCAL, Pensées. I, 1.) Ceux qui contribuent par leurs découvertes aux progrès des sciences, et ceux qui les font respecter en les rendant utiles, ont également droit à l'estime des hommes et doivent nous être également chers. (CONDORCET, Montigni.) Les sciences, sans bornes, comme la nature, s'accroissent à l'infini par les travaux des générations successives. (LAPLACE, Exp. V, 5.) Science (Voir Savoir). Il n'est de véritable science que celle qui n'est point fondée sur l'autorité; car la science n'est point une croyance, mais une expérience. (CAMBACÉRÈS, Instit. Mém. Sciences morales et politiques.) C'est une belle application des sciences exactes que d'avoir su déterminer les dimensions de ce globe que nous habitons, et d'avoir fait de sa grandeur le type invariable d'une mesure universelle. (BIOT, Inst. Mémoire. Sciences, t. III, p. LXXIV.) La science d'une chose est l'ensemble des lois de cette chose. ... (DUHAMEL, Méthode dans les Sciences de Raisonnement. Nous voulons montrer à de certains esprits, Il a, sans rien savoir, la science en partage. (BOILEAU, Satires. VIII. L'Ilomme, vers 179-180.) Si la science et la sagesse se trouvent unies en un même sujet, je ne m'informe plus du sexe, j'admire. (LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. III. Des Femmes.) Une fausse science fait des athées; une vraie science prosterne l'homme devant la Divinité. (VOLTAIRE, Dialogues. XXIV, 10.) > Vouloir ce que Dieu veut est la seule science Qui nous met en repos. (MALHERBE, VI, 18.) > La science nous déshonore quand elle nous enfle et qu'elle dégénère en pédanterie. (SAINT FRANÇOIS DE SALES, Introduction à la Vie dévote. (3 Partie, Chap. IV.) > Penser savoir ce qu'on ne sait pas, c'est une sottise expresse; vouloir faire le savant de ce qu'on connaît bien que l'on ne sait pas, c'est une vanité insupportable. SAINT FRANÇOIS DE SALES, Introduction à la Vie dévole. 30 Partie, Chap. V.) > La science des choses extérieures ne me consolera pas de l'ignorance de la morale, au temps d'affliction; mais la science des mœurs me consolera toujours de l'ignorance des sciences extérieures. (PASCAL, Pensées. Section II, 67.) Secret. J'ai déjà vieilli dans l'habitude de ne dire jamais mon secret, et encore plus de ne trahir jamais, sous aucun prétexte, le secret d'autrui. (FÉNELON, Télémaque. III.) > Il est bien malheureux que les femmes ne soient pas ambassadeurs, parce qu'il est bien peu de secrets que l'on parviendrait à leur cacher. (AL. DUMAS père, Kean. Acte I, Sc, 3.) > Les médecins ont ce privilège des confesseurs qu'il n'y a pas de secret pour eux. (AL. DUMAS père, Gabriel Lambert. Acte II, Sc. 5.) > Celui à qui vous dites votre secret devient maître de votre liberté. (LA ROCHEFOUCAULD, Mémoires, 41.) |