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De toutes les qualités de l'âme, la plus éminente est la sagesse ; la plus utile est la prudence.

(BARTHÉLEMY, Voyage du Jeune Anacharsis. Chap. 26.)

Les qualités de l'âme, quand elles sont vraies, ont toujours besoin d'être devinées.

(Mme DE STAEL, Corinne. II, 2.)

Quenouille.

> La quenouille était plus souvent qu'aujourd'hui entre les mains des femmes : de là on dit en plusieurs occasions, lance, pour signifier un homme, et, quenouille, pour marquer une femme.

(DUMARSAIS, Tropes. II, 2.)

Pline nous apprend que c'était à la quenouille et au fuseau que les plus habiles mains filaient les laines propres à la fabrication des étoffes les plus riches.

(DESMAREST, Instit. Mém. scient. 1806, 2o sem., p. 151.)

On connaît cette loi des Ripuaires qui ordonnait d'offrir à la jeune fille libre, qui s'était unie volontairement à un esclave, une quenouille et une épée; si elle choisissait la quenouille, elle restait esclave avec lui, ou il fallait qu'elle prit l'épée et qu'elle le tuât.

(NAUDET, Inst. Mém. Inscr. et Belles-lettres, t. VIII, p. 564.) Querelle.

> Tel est le naturel des hommes s'ils n'ont point de grands sujets de querelles, ils s'en font des petits qui ont les effets des grands.

(ANQUETIL, Instit. Mém. Sciences mor. et polit., t. I, p. 19.) > Une misérable querelle de littérature dans un café fut la première origine de ce fameux procès de Jean-Baptiste Rousseau le poète.

(VOLTAIRE, Dict. phil. Quisquis.)

> Fontenelle avait auprès de Despréaux et de Racine un tort irrémédiable, celui d'être le complice de Charles Perrault dans la querelle sur les anciens.

(D'ALEMBERT, Éloges. J. Text. de Mauroy, note 4.)

Question.

> Dans l'usage ordinaire, la première question que l'on fait sur une femme que l'on ne connaît point, c'est : estelle belle ? la seconde : a-t-elle de l'esprit ? il arrive rarement qu'on fasse une troisième question.

(FONTENELLE, Dialogues. 3. Morts anciens.)

Qui es-tu ? D'où viens-tu? Que fais-tu ? Que deviendrastu? c'est une question qu'on doit faire à tous les êtres de l'univers, mais à laquelle nul ne répond.

(DIDEROT, Le Philosophe ignorant, 1.)

Quiproquo.

Il faut tellement approprier la louange à ceux qu'elle regarde, que le plus ombrageux amour-propre ne puisse. y trouver de quiproquo.

(J.-J. ROUSSEAU, Confessions. XI.)

>R<

Raison (Voir Bon Sens).

La science fait le savant, la raison fait l'homme; la science est de quelques-uns, la raison est de tous. (LACORDAIRE, Pensées. Raison.)

Le premier acte de la raison contre le mal, c'est de le prévenir.

(LACORDAIRE, Pensées. Raison.)

Cette fière raison, dont on fait tant de bruit,
Contre les passions n'est pas un sûr remède;
Un peu de vin la trouble, un enfant la séduit.
(Mme DESHOULIÈRES, Poésies, t. I, p. 34.)

On se sert de la raison comme d'un instrument pour acquérir les sciences; et on se devrait servir au contraire des sciences comme d'un instrument pour perfectionner sa raison.

(ROLLIN, Traité des Etudes. V, 2.)

> Tandis que la raison règne et exerce paisiblement les châtiments, corrections et répréhensions, chacun l'aime et l'approuve; mais, quand elle conduit avec soi l'ire, la colère et le courroux, elle se rend plus effroyable qu'amiable, et son propre cœur en demeure toujours foulé et maltraité.

(SAINT FRANÇOIS DE SALES, Introduction à la Vie devote. (3o Partie, Chap. VIII.)

> Nous ne sommes hommes que par la raison, et c'est pourtant chose rare de trouver des hommes vraiment raisonnables, d'autant que l'amour-propre nous détraque ordinairement de la raison, nous conduisant insensiblement à mille sortes de petites mais dangereuses injustices et iniquités.

(SAINT FRANÇOIS DE SALES, Introduction à la Vie dévote. 3e Partie, Chap. XXXVI.)

> Notre raison est toujours déçue par l'inconstance des apparences; rien ne peut fixer le fini entre les deux infinis qui l'enferment et le fuient.

(PASCAL, Pensées. Section II, 82.)

> La raison a beau crier; elle ne peut mettre le prix aux choses.

(PASCAL, Pensées. Section II, 82.)

> La raison nous commande bien plus impérieusement qu'un maître; car en désobéissant à l'un on est malheureux, et, en désobéissant à l'autre, on est un sot.

(PASCAL, Pensées. Section VI, 345.)

> La raison est de l'homme et le guide et l'appui ;
Il l'apporte en naissant, elle croît avec lui.
C'est elle qui, des traits de sa divine flamme,
Purifiant son cœur, illuminant son âme,
Montre à ce malheureux, par le vice abattu,
Que la félicité n'est que dans la vertu.
(VOLTAIRE, Avantages de la Raison.)

Reconnaissance.

Un service, au-dessus de toute récompense,
A force d'obliger tient presque lieu d'offense.
Il reproche en secret tout ce qu'il a d'éclat,
Et livre tout un cœur au dépit d'un ingrat.
(P. CORNEILLE, Suréna.)

La reconnaissance dans la plupart des hommes n'est qu'une forte et secrète envie de recevoir de plus grands bienfaits.

(LA ROCHEFOUCAULD, Maximes, 305.)

LES BELLES CITATIONS.

18

Tous ceux qui s'acquittent des devoirs de la reconnaissance ne peuvent pas pour cela se flatter d'être reconnais

sants.

(LA ROCHEFOUCAULD, Maximes, 231.)

...

Quand on a l'âme belle,

La gratitude pèse-t-elle ?

Elle n'est qu'un plaisir de plus. (PIRON.)

On n'est jamais quitte envers ceux qui vous ont obligé; car lorsqu'on ne leur doit plus d'argent, on leur doit encore de la reconnaissance.

(AL. DUMAS père, Monte-Cristo. Acte I, 2o tableau, Sc. 4.)

On s'irrite contre les ingrats, parce qu'on veut de la reconnaissance par amour-propre.

(ENELON, Dialogue des Morts anciens. Dial. XVII.)

> Une grande reconnaissance emporte avec soi beaucoup de goût et d'amitié pour la personne qui nous oblige. (LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. IV. Du Cœur.)

Il n'y a guère au monde un plus bel excès que celui de la reconnaissance.

(LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. IV. Du Cœur.)

Récréation (Voir Jeu).

Il est force de relâcher quelquefois notre esprit, et notre corps encore, à quelque sorte de récréation.

(SAINT FRANÇOIS DE SALES, Introduction à la Vie dévole. 3 Partie, Chap. XXXI.)

Prendre l'air, se promener, s'entretenir de devis joyeux et amiables, sonner du luth ou autre instrument, chanter en musique, aller à la chasse; ce sont récréations si honnêtes que, pour en bien user, il n'est besoin que de la commune prudence qui donne à toutes choses le rang, le temps, le lieu et la mesure.

(SAINT FRANÇOIS DE SALES, Introduction à la Vie dévote. (3o Partie, Chap. XXXI.)

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