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> Fausse louange plaît, et l'orgueil la seconde. (LA MOTTE-HOUDAR, Fables. II, 1.)

La louange vous embarrasse;
La craindre, c'est la mériter!
(FAVART, Soliman II. Acle I, Sc. 5.)

La louange chatouille et gagne les esprits;
Les faveurs d'une belle en sont souvent le prix.

(LA FONTAINE, Livre I, Fable 11. Simonide préservé par les
Dieux.)

Luxe.

> Tout luxe corrompt ou les mœurs ou le goût.

(J. JOUBERT, Pensées.)

Oh! trois et quatre fois béni soit cet édit, Par qui des vêtements le luxe est interdit. (MOLIÈRE, École des Maris, Acte II, Sc. 9.)

La dépense doit être le thermomètre de la fortune d'un particulier, et le luxe général est la marque infaillible d'un empire puissant et respectable.

(VOLTAIRE, Politique et Législation. Commerce et Luxe.) Le luxe ruine le riche et redouble la misère des pauvres.

(DIDEROT, Salon de 1767. Œuvres, t. XIV, p. 161.)

> Quand le luxe monte plus vite et plus haut que le travail, il dépérit dans sa source, il flétrit et dessèche le tronc qui lui donne la sève.

(RAYNAL, Histoire philosophique. XIX, 8.)

> M <

Maître (Celui qui commande).

>Raisonneurs beaux esprits, et vous qui croyez l'être, Voulez-vous vivre heureux? Vivez toujours sans maître. (VOLTAIRE, Mélanges. De la Modération.)

> Comment un homme a-t-il pu devenir le maître d'un autre homme, et par quelle espèce de magie incompréhensible a-t-il pu devenir le maître de plusieurs autres hommes ?

(VOLTAIRE, Dictionnaire philosophique. Maitre.)

> L'esclave n'a qu'un maître l'ambitieux en a autant qu'il y a de gens utiles à sa fortune.

(LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. VIII. De la Cour.) Qu'il est peu de sujets fidèles à leurs maîtres!

(P. CORNEILLE, Nicodème. Acte V, Sc. 8.)

Maître (Celui qui enseigne; ce qui instruit).

Le maître qui prit soin d'instruire ma jeunesse
Ne m'a jamais appris à faire une bassesse.

(P. CORNEILLE, Nicodème. Acte II, Sc. 3.)

Le temps est un grand maître, il règle bien des choses. (P. CORNEILLE, Sertorius. Acte II, Sc. 4.)

> Il le faut avouer, l'amour est un grand maître. (MOLIÈRE, L'École des femmes. Acle III, Sc. 4.)

Instruit par le malheur, ce grand maître de l'homme. (VOLTAIRE, Brutus. Acte I, Sc. 2.)

Ah! celui qui a dit que le malheur était le grand maître de l'homme, a dit plus vrai qu'il n'a cru; il n'a vu dans le malheur qu'un maître de sagesse et de conduite; il n'y a pas vu tout ce qu'il est, un plus grand maître de réflexions et de pensées.

(D'ALEMBERT.)

Le plaisir et la douleur, voilà nos premiers maîtres; ils nous éclairent parce qu'ils nous avertissent si nous jugeons bien ou si nous jugeons mal.

Mal.

(CONDILLAC, Logique. I, 1.)

> Le mal n'a pas besoin de culture; il naît sans préparation, comme les ronces dans une terre abandonnée.

(LACORDAIRE, Pensées. Bien, Mal.)

Il y a des gens de qui l'on ne peut jamais croire du mal sans l'avoir vu; mais il n'y en a point en qui il nous doive surprendre en le voyant.

(LA ROCHEFOUCAULD, Maximes, 197.)

> On ne doit pas faire le moindre mal pour faire réussir le plus grand bien.

(PASCAL, Provinciales, 11.)

On se corrige quelquefois mieux par la vue du mal que par l'exemple du bien.

(PASCAL, Lettre à M11e de Roannez, 7.)

Quand les hommes veulent quitter le mal, le mal semble encore les poursuivre longtemps.

(FÉNELON, Télémaque. XXII.)

Tout ce qui est mal en morale est mal encore en politique.

(J.-J. ROUSSEAU, Lettre à d'Alembert.)

Maladie.

Il m'a toujours paru que la maladie était la chose du monde qui exige le plus de vertus, parce qu'elle abat les forces au moment où on en a le plus besoin.

(LACORDAIRE, Pensées. Souffrance.)

> Les maladies de langueur sont d'autant plus rudes qu'on n'en prévoit pas la fin.

(FLÉCHIER, Mme de Montespan.)

> Le nombre des maladies qui affligent le genre humain est si énorme que nous manquons de termes pour les exprimer.

(VOLTAIRE, Fragments sur l'Histoire. Art. XXIII.)

> La maladie principale de l'homme est la curiosité inquiète des choses qu'il ne peut savoir.

(PASCAL, Pensées. VII, 17.)

> Qui ne sent point son mal est d'autant plus malade. (P. CORNEILLE, Rodogune. Acte III, Sc. 6.)

> Et, lorsque le malade aime sa maladie, Qu'il a peine à souffrir que l'on y remédie!

(P. CORNEILLE, Le Cid. Acte II, Sc. 5.)

> Lorsque le médecin fait rire le malade, c'est le meilleur signe du monde.

(MOLIÈRE, Le Médecin malgré lui. Acte II, Sc. 6.)

Il y a deux sortes de personnes auxquelles il ne faut rien refuser les enfants et les malades.

:

(AL. DUMAS père, La Reine Margot. Acte II, 5° tableau, Sc. 2.)

> Une longue maladie semble être placée entre la vie et la mort, afin que la mort même devienne un soulagement, et à ceux qui meurent et à ceux qui restent.

(LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. XI. De l'Homme.)

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Ah! ne maudissez pas ! car, si près de la tombe,
La malédiction sur qui maudit retombe.

(AL. DUMAS père, Christine. Acte V, Sc. 5.)

Qui maudit son pays renonce à sa famille.

(P. CORNEILLE, Horace. Acte IV, Sc. 6.)

Un prêtre, quel qu'il soit, quelque dieu qui l'inspire,
Doit prier pour ses rois, et non pas les maudire.
(VOLTAIRE, Edipe. Acte III, Sc. 4.)

Malheur.

> Le malheur ne sortira jamais de la maison de celui qui rend le mal pour le bien.

(SACI, Bible. Proverbes de Salomon. XVII, 13.)

Le temps ne détruit que la fraîcheur et la beauté ; le malheur change l'expression de la physionomie.

(Mme DE GENLIS, Veillées du Château, t. II, p. 398.)

Le malheur est moins dur à supporter qu'à craindre. (DUCIS, Oscar. Acte I, Sc. 2.)

Le malheur est rapide, et le cœur, tout faible qu'il est, ne doit pas se méprendre aux signes funestes d'une destinée irrévocable.

(Mme DE STAEL, Corinne. XIV, 4.)

Le malheur a sa honte et sa noble pudeur.

(DELILLE, Pitié. I.)

Et c'est nous trop souvent qui faisons nos malheurs. (MARIE-JOSEPH CHÉNIER, Fénelon. III, 2.)

> Le malheur qui n'est plus n'a jamais existé. (MARIE-JOSEPH CHENIER, Fénelon. V, 2.)

Les âpres leçons du malheur ne sont jamais perdues pour un cœur noble et un esprit intelligent

(AL. DUMAS père, Le Gentilhomme de la Montagne. Acte III, 5e tableau, Sc. 6.)

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