Il y a quelque chose de plus lâche qu'un homme qui refuse de se battre, c'est un homme qui s'attaque à une femme qui ne peut pas lui répondre. (AL. DUMAS père, Kean. Acte V, Sc. 7.) C'est une lâcheté De battre un ennemi qui ne peut se défendre. Le lâche fuit en vain; la mort vole à sa suite; (VOLTAIRE, Triumvirat. IV, 7.) > C'est une remarque que j'ai faite que les empoisonneurs sont lâches. (AL. DUMAS père, Villefort. Acte V, 9o tableau, Sc. 5.) Laideur. > Un homme qui a beaucoup de mérite et d'esprit, et qui est connu pour tel, n'est pas laid, même avec des traits qui sont difformes, ou, s'il a de la laideur, elle ne fait pas son impression. (LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. XII. Des Jugemenis.) Langage. -Langues. Que votre langage soit doux, franc, sincère, rond, naïf et fidèle. Gardez-vous des duplicités, artifices et feintises; bien qu'il ne soit pas bon de dire toujours toutes sortes de vérités, si n'est-il jamais permis de contrevenir à la vérité. (SAINT FRANÇOIS DE SALES, Introduction à la Vie dévote. 3e Partie, Chap. XXX.) > Les langues sont des chiffres, où non les lettres sont changées en lettres, mais les mots en mots, de sorte qu'une langue inconnue est déchiffrable. (PASCAL, Pensées. Section I, 47.) > L'on ne peut guère charger l'enfance de la connaissance de trop de langues, et il me semble que l'on devrait mettre toute son application à l'en instruire: elles sont utiles à toutes les conditions des hommes, et elles leur ouvrent également l'entrée ou à une profonde ou à une facile et agréable érudition. (LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. XIV. De quelques Usages.) Larmes (Voir Pleurs). > Les larmes, c'est comme le feu, ça brûle. (AL. DUMAS père, Louise Bernard. Acte IV, Sc. 3.) Ce n'est pas toujours de tristesse que l'on pleure; il entre bien des sortes de sentiments dans la composition des larmes. (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettres. 11 septembre 1680.) Les larmes sont le langage muet de la douleur. (VOLTAIRE, Dictionnaire philosophique. Larmes.) > Nul de nous n'a vécu sans connaître les larmes. (VOLTAIRE, Loi naturelle). > Une larme en dit plus que tu n'en pourrais dire; Une larme a son prix; c'est la sœur d'un sourire. (A. DE MUSSET, Idylle.) Cela fait du bien de pleurer. Quand trop de larmes s'amassent sur le cœur, elles étouffent celui qui ne les répand pas. (AL. DUMAS père, Urbain Grandier. Acte 1, 5o tableau, Sc. 5.) Lecture. > La lecture des chefs-d'œuvre littéraires ne forme pas seulement le goût; elle maintient l'âme à des hauteurs sérieuses, et l'empêche de croupir dans la vulgarité des occupations matérielles et bourgeoises. (LACORDAIRE, Pensées, Lettres.) > La lecture suffit pour arrêter l'intelligence, la nourrir, l'élever, la purifier; quoique peu fatigante, elle suffit pour éloigner l'oisiveté. (LACORDAIRE, Pensées, Travail.) Je chéris l'Arioste, et j'estime le Tasse; J'en lis qui sont du Nord, et qui sont du Midi. (LA FONTAINE (1621-1695), Épître à Monseigneur Huel, ...Seul maistre de moy, j'allais, plein de loisir, Mes bons hostes muets qui ne fâchent jamais; Léger (Frivole). > Les hommes en un sens ne sont point légers, ou ne le sont que dans les petites choses; ils changent leurs habits, leur langage, les dehors... ils gardent leurs mœurs toujours mauvaises, fermes et constants dans le mal. (LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. XI. De l'Homme.) Qu'est-ce qu'un homme léger? c'est un oiseau que vous ne tenez que par l'aile; au premier instant, il vous échappera et ne vous laissera dans la main qu'une plume. (DIDEROT, Claude et Néron. II, 6.) Les femmes accusent les hommes d'être volages, et les hommes disent qu'elles sont légères. (LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. IV. Du Cœur.) Lettres. > L'amour des lettres rend assez insensible à la cupidité et à l'ambition, console de beaucoup de privations, et souvent empêche de les connaître ou de les sentir. (DUCLOS, Considérations sur les Mours. Chap. XI. Sur les Gens de lettres.) > Malheur à nos jours, parce que l'étude des lettres périt au milieu de nous! (GRÉGOIRE DE TOURS.) > Quelque chose qu'il arrive, aimez toujours les lettres. J'ai soixante-dix ans, et j'éprouve que ce sont de bonnes amies; elles sont comme l'argent comptant, elles ne manquent jamais au besoin. (VOLTAIRE, Lettre du 18 janvier 1764 au cardinal de Bernis.) > L'art, c'est-à-dire l'amour du Beau et du Vrai, l'étude et le culte des Lettres, est ce qui nous console de vivre. (THEOPHILE GAUTIER, Poésies. Préface.) > La pauvreté est la compagne inévitable de l'homme de lettres qui a résolu de ne vendre sa plume ni à l'or ni au mieux de pouvoir. (LACORDAIRE, Pensées. Lellres.) Libéralité. Ce qu'on nomme libéralité n'est le plus souvent que la vanité de donner, que nous aimons mieux que ce que nous donnons. (LA ROCHEFOUCAULD, Maximes, 271.) La libéralité consiste moins à donner beaucoup qu'à donner à propos. (LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. IV. Du Cœur.) > Un avaricieux qui aime devient libéral, et il ne se souvient pas d'avoir jamais eu une habitude opposée. (PASCAL, Amour.) Liberté. > La liberté est la propriété de soi. (RAYNAL, Histoire philosophique. XI, 24.) La liberté jamais ne cesse d'être aimable. (P. CORNEILLE, Cinna. Acte II, Sc. 2.) Quand une fois on a trouvé le moyen de prendre la multitude par l'appât de la liberté, elle suit en aveugle, pourvu qu'elle en entende seulement le nom. (BOSSUET, Oraisons funèbres. Reine d'Angleterre.) > Sous ce nom de liberté, les Romains se figuraient avec les Grecs un état, où personne ne fût sujet que de la Loi, et où la Loi fût plus puissante que les hommes. (BOSSUET, Histoire. III, 6.) > Pourquoi la liberté est-elle si rare? Parce qu'elle est le premier des biens. (VOLTAIRE, Dictionnaire philosophique. Venise.) > Crois-moi, la liberté que tout mortel adore Donne à l'homme un courage, inspire une grandeur Qu'il n'eût jamais trouvés dans le fond de son cœur. (VOLTAIRE, Brutus. Acte I, Sc. 3.) Je ne sais si la liberté de la presse doit être accordée; mais je pense que, si on l'accorde. elle doit être sans limites et indéfinie. (D'ALEMBERT, Lettre au Roi de Prusse, 2 mars 1772.) Le bon usage de la liberté, quand il se tourne en habitude, s'appelle vertu; et le mauvais usage de la liberté, quand il se tourne en habitude, s'appelle vice. (BOSSUET, Connaissance de Dieu. I, 19.) |