Instinct. Deux choses instruisent l'homme de toute sa nature, l'instinct et l'expérience. (PASCAL, Pensées. Section VI, 396.) Intérêt. > L'intérêt parle toutes sortes de langues et joue toutes sortes de personnages, même celui de désintéressé. (LA ROCHEFOUCAULD, Maximes. XXXIX.) > L'intérêt croit souvent se conduire lorsqu'il est conduit; et pendant que par son esprit il tend à un but, son cœur l'entraîne insensiblement à un autre. (LA ROCHEFOUCAULD, Maximes. XLIII.) > L'intérêt n'est la clef que des actions vulgaires. (NAPOLÉON Ier, Pensées.) > Notre propre intérêt est un merveilleux instrument pour nous crever les yeux agréablement. (PASCAL, Pensées. III, 14.) Le prince est, par sa charge, le père du peuple; il est, par sa grandeur, au-dessus des petits intérêts. (BOSSUET, Politique. IV, I, 3.) En occupant les gens de leur propre intérêt, on les empêche de nuire à l'intérêt d'autrui. (BEAUMARCHAIS, Le Barbier de Séville. Acte I, Sc. 4.) > Les hommes peuvent faire des injustices parce qu'ils ont intérêt de les commettre. (MONTESQUIEU, Lettres persanes, 83.) > Trop de gens ont intérêt que les princes ne sachent pas la vérité tout entière. (BOSSUET, Politique. VIII, IV, 4.) Intérêt obtient tout, reconnaissance rien. > Tout marche par cabale et par pur intérêt; > Que l'intérêt est puissant et qu'il est hardi, quand il peut se couvrir du prétexte de la religion! (BOSSUET, Histoire. II, 12.) Intérêt! Dieu du monde et de la Cour, le plus ancien, le plus décrié et le plus inévitable de tous les trompeurs. (BOSSUET, Sermons. Justice. I.) > L'intérêt n'a point de maximes fixes; il suit les inclinations, il change avec les temps, il s'accommode aux affaires. (BOSSUET, Sermons. Justice. I.) > Ce démon de l'intérêt étouffe non seulement la charité, mais la piété et la compassion naturelle. (BOURDALOUE, Mystères. Épiphanie, t. I, p. 127.) Et le vil intérêt, cet arbitre du sort, Vend toujours le plus faible aux crimes du plus fort. (VOLTAIRE, Mérope. Acte I, Sc. 2.) > L'intérêt parle en maître et seul est entendu. (VOLTAIRE, Oreste. Acte III, Sc. 6.) LES BELLES CITATIONS. 11 > J « Jalousie. >La jalousie étouffe toutes les sages réflexions; c'est une maladie que la raison seule ne guérit point. (ROLLIN, Histoire ancienne.) > Qui peut avec excès aimer sans jalousie? (CASIMIR DELAVIGNE, Vépres Siciliennes. Acte I, Sc. 3.) > Oh! tu n'as pas idée de ce que c'est que la jalousie ! Cela glace tout. (AL. DUMAS père, Térésa. Acte IV, Sc. 9.) Oh! que la jalousie est dure conseillère ! La jalousie et tous ses noirs enfants Sont au théâtre, au conclave, aux couvents. (VOLTAIRE, Mélanges de Littérature. Épître sur la Calomnie.) > C'est une passion qui jamais ne vous quitte, ... La jalousie aveugle un cœur atteint; (P. CORNEILLE, Le Menteur. Acte III, Sc. 2.) > Vous avez dû savoir qu'à l'humeur de la femme (ROTROU, Don Bernard de Cabrère. Acte III, Sc. 1.) > L'orgueil a ses bizarreries comme les autres passions: on a honte d'avouer qu'on ait de la jalousie, et l'on se fait honneur d'en avoir eu et d'être capable d'en avoir. (LA ROCHEFOUCAULD, Maximes, 495.) > La jalousie est le plus grand de tous les maux, et celui qui fait le moins de pitié aux personnes qui le causent. (LA ROCHEFOUCAULD, Maximes, 527.) > Les maux les plus cruels ne sont que des chansons Près de ceux qu'aux maris cause la jalousie. (LA FONTAINE, Contes. 3o partie, IV. La Coupe enchantée.) > La jalousie se nourrit dans les doutes; elle devient fureur, ou elle finit, sitôt qu'on passe du doute à la certi tude. (LA ROCHEFOUCAULD, Maximes. XXXII.) Il y a dans la jalousie plus d'amour-propre que d'amour. (LA ROCHEFOUCAULD, Maximes, 331.) > La jalousie naît toujours avec l'amour, mais elle ne meurt pas toujours avec lui. (LA ROCHEFOUCAULD, Maximes, 383.) > La jalousie est comme un aveu contraint du mérite. Jaloux. A ... Les esprits jaloux n'entendent rien de sage. A Un cœur jaloux ne fait paraître (J.-B. ROUSSEAU, Cantates. II. Adonis.) Pour juste aux yeux de tous qu'en puisse être la cause, Une femme jalouse à cent mépris s'expose. (P. CORNEILLE, Sophonisbe. Acte II, Sc. 1.). Un amour si tranquille excite mon courroux, C'est aimer froidement que n'être point jaloux. (MOLIÈRE, Les Fâcheux. Acte II, Sc. 4.) Jeu. -Jouer. Joueur (Voir Récréation). Les dettes du jeu sont sacrées. On peut faire attendre un marchand, Un ouvrier, un indigent Qui nous a fourni ses denrées; Mais un escroc! l'honneur veut qu'au même moment La loi par eux fut ainsi faite. (FLORIAN, Livre IV, Fable 14. Pan el la Fortune.) >Les dettes de jeu sont privilégiées; et, comme si ses lois étaient les plus saintes et les plus inviolables de toutes, on se pique d'honneur d'y être fidèle. (BOSSUET, Sermon. Justice. I.) Le jeu est une passion avide dont l'habitude est ruineuse. (BUFFON, Homme. Arithmétique morale.) Le jeu, par sa nature même, est un contrat vicieux jusque dans son principe, un contrat nuisible à chaque contractant en particulier, et contraire au lien de toute société. (BUFFON, Homme. Arithmétique morale.), > Il vaut mieux s'occuper à jouer qu'à médire. (BOILEAU, Satire X. Les Femmes.)' |