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Fable.

F &

>La fable offre à l'esprit mille agréments divers.

(BOILEAU, Art poétique. Chant III, vers 237-238.)

Là (1), l'histoire ou la fable ont semé leurs grands noms Sur des débris sacrés, sur les mers, sur les monts." (LAMARTINE, Harold, XI.)

> Les fables sont l'histoire des temps grossiers. (VOLTAIRE, Mœurs, CXIX.)

> La Fable est un pays plein de terres désertes, Et le champ ne se peut tellement moissonner

Que l'on n'y trouve encor quelque chose à glaner. (LA FONTAINE.)

Faiblesse.

La faiblesse est le malheur de notre nature le plus difficile à guérir.

(LACORDAIRE, Pensées. Caractère.)

> Qui dit passion dit faiblesse; qui dit vertu dit force. (LACORDAIRE, Pensées. Passions.)

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...

C'est faiblesse d'attendre

Le mal qu'on voit venir, sans vouloir s'en défendre.

(P. CORNEILLE, Pompée. Acte II, Sc. 4.)

> C'est faiblesse d'aimer qui ne vous aime pas.

(P. CORNEILLE, Suréna. Acte III. Sc. 3.)

(1) En Grèce.

> Dieu ne sait point punir des moments de faiblesse. (VOLTAIRE, Henriade. VII.)

Songe que la colère, l'envie, l'indignation, la pitié sont des faiblesses indignes d'un philosophe.

(DIDEROT, Opinion des anciens philosophes [cyniques].)

> Les gens faibles s'engagent facilement dans l'avenir; les projets éloignés ne les effraient pas.

(Mme DE GENLIS, Mademoiselle de Lafayette.)

La force est toujours virile, et la femme est l'image de la faiblesse.

(LACORDAIRE, Pensées. Femme.)

Famille.

> Qu'est-ce qu'une famille, sinon le plus admirable des gouvernements?

(LACORDAIRE, Pensées. Famille.)

Qu'est-ce, à proprement parler, qu'une famille, sinon une forme de royaume où l'on commande et où l'on obéit? (BOURDALOUE, 2e dimanche après Pâques.)

Les familles sont généralement plus nombreuses dans le peuple que dans les autres conditions.

(BUFFON, Probabilité de la vie.)

> L'intérieur des familles est souvent troublé par les défiances, par les jalousies et par l'antipathie, pendant que des dehors contents, paisibles et enjoués nous trompent et nous y font supposer une paix qui n'y est point; il y en a peu qui gagnent à être approfondies.

(LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. V. De la Société.) Fat. Fatuité.

Tu te trompes, si, avec ce carrosse brillant, ce grand nombre de coquins qui te suivent, et ces six bêtes qui te traînent, tu penses que l'on t'en estime davantage. L'on écarte tout cet attirail qui t'est étranger, pour pénétrer jusqu'à toi, qui n'es qu'un fat.

(LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. II. Du Mérite personnel.)

> Être infatué de soi, et s'être fortement persuadé qu'on a beaucoup d'esprit, est un accident qui n'arrive guère qu'à celui qui n'en a point, ou qui en a peu.

(LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. V. De la Société.)

Tout le monde dit d'un fat qu'il est un fat; personne n'ose le lui dire à lui-même ; il meurt sans le savoir, et sans que personne se soit vengé.

(LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. XI. De l'Homme.)

Faute.

> On ne vit point assez pour profiter de ses fautes; on en commet pendant tout le cours de sa vie; et tout ce que l'on peut faire à force de faillir, c'est de mourir corrigé. (LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. XI. De l'Homme.)

Faveur.

J'ay bien connu que la Faveur
Est le rempart d'un bon plaideur.

...

Mes raisons sont inutiles,

Mon bien, ma peine et mon labeur,
Sans ton secours, gente Faveur.

C'est à toy, Faveur, que je donne
Mon bien, mes vœux et ma personne.
Sans toy, je n'espère jamais

De voir la fin de mon procès.

C'est toy qui traites la justice,
L'église, la court, la police;
C'est toy qui donnes les arrests,
Les hommes et les intérests.

(RÉMY BELLEAU, La Reconnue. Acte V, Sc. 2.)

> La faveur met l'homme au-dessus de ses égaux; et sa chute au-dessous.

(LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. VIII. De la Cour.)

A mesure que la faveur et les grands biens se retirent d'un homme, ils laissent voir en lui le ridicule qu'ils couvraient.

(LA BRUYÈRE, Les Caractères. Chap. VI. Des Biens de fortune.)

> Pour obtenir les faveurs du Roi, on le flatte.

(FÉNELON, Télémaque. 10.)

Le vent de la faveur n'arrive que par bouffées et passe vite.

(AL. DUMAS père, Angèle. Acte II, Sc. 6.)

Les faveurs changent de nom, et deviennent des bienfaits, lorsqu'elles dépassent le mérite de celui qui les obtient. (AL. DUMAS père, La Conscience. Acte V, Sc. 3.)

Félicité (Voir Bonheur).

Femme.

A

Les femmes, à vrai dire, ont d'étranges esprits!
Qu'un mari les adore, et qu'un amour extrême
A leur bizarre humeur le soumette lui-même,
Qu'il les comble d'honneurs et de bons traitements,
Qu'il ne refuse rien à leurs contentements:
S'il fait la moindre brèche à la foi conjugale,
Il n'est point à leur gré de crime qui l'égale.

(P. CORNEILLE, L'Illusion comique. Acte V.)

Pour une femme, la gloire n'est jamais que le deuil éclatant du bonheur.

(Mme DE STAEL.)

Tant que l'univers durera.

Avecque plaisir on dira

Que, quoi qu'une femme complote,
Un mari ne doit dire mot,

Et qu'assez souvent la plus sotte

Est habile pour faire un sot.

(BOILEAU, Stances à M. Molière, 1er janvier 1663, sur la comédie de l'École des Femmes, représentée cinq jours avant, le 26 décembre 1662.)

Quand femme a l'oreille pleine,
Sa langue la retient à peine.

(ÉTIENNE JODELLE, L'Eugène. Acte V, Sc. 2.)

On ne soit jamais au juste chez les femmes où cesse l'ange et où le diable commence.

(H. HEINE, Poèmes et Légendes. Atta Troll, 1841.)

> La femme est la chimère de l'homme, ou son démon, comme vous voudrez; un monstre adorable, mais un monstre.

[GÉRARD DE NERVAL, Revue des Deux Mondes, 15 septembre
1848; reproduit comme notice en tête de l'Intermezzo de
H. HEINE (Poèmes et Légendes) (1821-1822).]

> Vous ne savez pas ce que c'est qu'une femme :
Vous ignorez quels droits elle a sur toute l'âme
Quand, après un long temps qu'elle a su nous charmer,
Les flambeaux de l'hymen viennent de s'allumer.

(P. CORNEILLE, Polyeucte. Acte I, Sc. 1.)

La plupart des honnêtes femmes sont des trésors cachés qui ne sont en sûreté que parce qu'on ne les cherche pas. (LA ROCHEFOUCAULD, Maximes, 390.)

Il y a peu de femmes dont le mérite dure plus que la beauté.

(LA ROCHEFOUCAULD, Maximes, 497.)

...

Femmes savent mentir;

La moins habile en connaît la science.

(LA FONTAINE, Contes. 5o Partie, VIII. Les Quiproquos.) > L'homme redoute toujours dans la femme une supériorité quelconque ; il veut qu'elle ne jouisse que de la moitié de son être. Il chérit la modestie de la femme, disons mieux, son humilité, comme le plus beau de tous ses traits; et comme la femme a plus d'esprit naturel que l'homme, celui-ci n'aime point cette facilité de voir, cette pénétration. Il craint qu'elle n'aperçoive en lui tous ses vices et surtout ses défauts.

(MERCIER, Tableau de Paris. X. Femmes auteurs.)

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