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noient les beaux jours, nous entremêlions ces dîners de promenades philosophiques en pique-nique, dans les environs de Paris, sur les bords de la Seine; car le régal de ces jours-là étoit une ample matelote, et nous parcourions tour-à-tour les endroits renommés pour être les mieux pourvus en beau poisson. C'étoit le plus souvent Saint-Cloud : nous y descendions le matin en bâteau, respirant l'air de la rivière; et nous en revenions le soir à travers le bois de Boulogne. Vous croyez bien que dans ces promenades la conversation languissoit rarement.

Une fois m'étant trouvé seul quelques minutes avec Diderot, à propos de la lettre à d'Alembert sur les spectacles, je lui témoignai mon indignation de la note que Rousseau avoit mise à la préface de cette lettre; c'étoit comme un coup de stilet dont il avoit frappé Diderot. Voici le texte de la lettre.

« J'avois un Aristarque sévère et judi» cieux; je ne l'ai plus, je n'en veux

» plus, et il manque bien plus encore à ‚»-mon cœur qu'à mes écrits ».

Voici la note qu'il avoit attachée au texte :

Si vous avez tiré l'épée contre votre ami, n'en désespérez pas; car il y a moyen de revenir vers votre ami. Si vous l'avez attristé par vos paroles, ne craignez rien; il est possible encore de vous réconcilier avec lui. Mais pour l'outrage, le reproche injurieux, la révélation du secret, et la plaie faite à son cœur en trahison, point de grâce à ses yeux; il s'éloignera sans retour. Ecclésiast. XXII. 26. 27.

Tout le monde savoit que c'étoit à Diderot que s'adressoit cette note infamante, et bien des gens croyoient qu'il l'avoit méritée, puisqu'il ne la réfutoit pas.

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Jamais, lui dis-je, entre vous et Rousseau mon opinion ne sera en balance je vous connois, et je crois le connoître. Mais dites-moi par quelle rage

et sur quel prétexte il vous a si cruellement outragé.― Retirons-nous, me dit-il, dans cette allée solitaire : là, je vous confierai ce que je ne dépose que dans le sein de mes amis >>.

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DU SECOND VOLUME.

LIVRE CINQUIEME.

L'AUTEUR,

AUTEUR, en arrivant à Versailles, va remercier Mme. de Pompadour.

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Page t Portrait de M. de Marigny, rapports, ton manière de vivre de l'auteur avec lui. Fermeté estimable de M. de Marigny dans l'exercice de sa place.

Vie de l'auteur à Versailles, Fontainebleau Compiègne. Ses nouvelles études sur la litté

rature.

Jeu du roi à Marly.

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II

Sociétés de l'auteur à Versailles. L'abbé Delaville. Le premier commis de la guerre, Dubois. Cromot. Mme. Filleul. Bouret. 12 Mariage de la soeur aînée de Marmontel avec M. Odde mi

14 Bouret fait obtenir un emploi à son beau-frère. 53.370016

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Mme. de Pompadour lui promet une autre place pour M. Odde. Elle oublie sa pro messe. L'auteur l'oblige à la tenir.

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