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LE CARTESIANISME.

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ere et la chaleur rayonnante (1). » système des ondes dominant la phyquant au son, à la lumière, à la chatricité, et dévoilant l'affinité de ceux omènes qui appartiennent au même

I, p. 306.

CHAPITRE III.

Mouvement.

La science du mouvement ne commence guère qu'avec la découverte faite par Galilée, et aussi par Descartes (1), de la loi du mouvement uniformément accéléré. Cette loi qui donne, d'un côté, comme cas particulier, la loi du mouvement uniforme, de l'autre, la loi, ou plutôt les innombrables lois du mouvement varié, est le fondement de la dynamique. Mais pour calculer avec elle toutes les espèces de mouvements, il fallait en connaître la nature, savoir que le mouvement droit est le primitif, et celui que prennent les corps abandonnés à eux-mêmes; que le mouve

(1) Voir, dans le chap. I de la troisième partie de cet ouvrage, le passage qui établit les droits de Descartes à l'invention, ainsi que la discussion au sujet de la loi même.

ment courbe est un mouvement dérivé; que les corps ne le suivent que lorsqu'ils se trouvent à chaque instant écartés du droit; que le mouvement et le repos sont indifférents aux corps, qui demeurent dans l'état où ils sont, si rien ne les trouble.

Or, à Descartes sont dus ces principes, dont Galilée ne paraît point s'être douté, quoi qu'en dise Montucla. « Lorsqu'on réfléchit à la manière dont Galilée applique la géométrie à la physique, et surtout à la démonstration de la loi de la chute accélérée des graves, on ne peut s'empêcher d'y reconnaître qu'il était en possession des lois fondamentales du mouvement: je veux dire de celles-ci; qu'un corps en repos y reste tant qu'il n'en est pas tiré par quelque cause extérieure; qu'il continue son mouvement en ligne droite et avec la même vitesse, tant qu'il ne reçoit pas une nouvelle impulsion; que, livré à deux impulsions obliques, il suit la diagonale du parallélogramme dont les côtés sont comme ces impulsions, car ce sont là les bases sous-entendues de ses démonstrations (1). » A ce compte-là on pourrait dire aussi, par exemple, que Descartes, lorsqu'il expliquait l'arc-en-ciel, était en possession de l'inégale réfrangibilité des rayons colorifiques;

(1) Hist. des math., t. II, p. 191.

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car elle est de même la base sous-entendue de sa démonstration. Plus loin, Montucla revient sur la même assertion. « On doit principalement à Descartes d'avoir enseigné plus distinctement qu'on n'avait encore fait les propriétés du mouvement. Je me borne à dire plus distinctement, car on a déjà vu qu'on ne peut refuser au célèbre philosophe italien de les avoir reconnues et employées dans divers écrits, soit dans son Systema cosmicum, soit dans ses dialogues sur le mouvement (1). » Le passage auquel l'auteur fait allusion, en disant qu'on a déjà vu, ne peut être que le premier que nous venons de transcrire. Et qu'y voyez-vous, si ce n'est une affirmation établie sur l'induction la plus arbitraire? Pourquoi ne rapporte-t-il pas les endroits où il a aperçu ces lois? Il serait aisé d'en citer de contraires. Dans le Systema cosmicum (2), Galilée se range à l'opinion d'Aristote, qu'il y a deux mouvements simples, le droit et le circulaire; que le circulaire est parfait, le droit imparfait, et (3) que celui-ci est impossible dans un monde bien ordonné, seulement qu'il a pu se rencontrer dans le chaos. Remarquons que le Système cosmique est un des derniers écrits de Galilée, qui le compose à l'âge de soixante-huit

(1) Ibid., p. 208.

(2) P. 6.

(3) P. 9.

ans, où il devait avoir ses idées définitives. Au surplus, Montucla n'entend point frustrer Descartes. « Nous ne croyons pas, poursuit-il, que ce soit de Galilée qu'il les ait empruntées; son système était en grande partie arrêté avant que les écrits de celui-ci eussent vu le jour (1). »

On a voulu voir dans Képler la loi d'inertie. C'est plutôt le contraire, car il suppose la matière encline à l'immobilité : d'où, selon lui, s'établit une lutte entre les planètes et le soleil; le soleil, par sa puissance, voulant les faire marcher, et les planètes, par leur besoin de repos, lui résistant, et allant d'autant moins vite qu'elles sont plus éloignées de lui, c'est-à-dire qu'elles lui échappent davantage (2).

On a été un peu plus fondé à trouver chez Képler le mouvement en ligne droite. « Je nie, dit-il, que Dieu ait établi aucun mouvement perpétuel autre que le droit, qui se maintienne sans le secours d'une intelligence. Même dans le corps humain, tous les muscles suivent les principes du mouvement en ligne droite. En effet, ou ils

(1) Hist. des math., t. II, p. 208.

(2) « Necesse est igitur ut planetariorum globorum naturasit materiata, ex adhærente proprietate, inde a rerum principio prona ad quietem seu ad privationem motus. Quarum rerum contentione cum noscatur pugna; superat igitur plus ille planeta, qui in virtute imbecilliore consistit, eaque tardius movetur; minus ille, qui soli propior. » Stella martis., cap. xxxiv, p. 174.

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