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Toutes ces exceptions sont, au contraire, des conséquences naturelles de l'idée primitive des ondu– lations, et tendent même à la simplifier. Dans la lutte récente qui s'est établie, au milieu du monde savant, entre les défenseurs des idées de Newton sur la lumière, et les partisans de la théorie des ondes, les succès obtenus par ces derniers ont été d'abord contestés. Mais quand, parmi eux, Fresnel fut parvenu à déduire d'un petit nombre de principes simples et féconds un enchaînement rigoureux de tous les faits de l'optique, et leur explication complète jusque dans leurs moindres variétés, il fallut se rendre à l'évidence, ou reconnaître au moins que l'idée des vibrations était plus heureuse que celle de l'émission (1). » Et ailleurs : « Un grand nombre de phénomènes d'optique se conçoivent facilement dans l'hypothèse de l'émission, mais un grand nombre aussi sont en contradiction manifeste avec elle et en démontrent la fausseté. La théorie des ondes lumineuses, au contraire, explique les faits connus d'une manière complète, et sans nécessité aucune de ces mille hypothèses additionnelles et contradictoires que la théorie de l'émission est forcée d'admettre; elle établit un lien naturel entre les phénomènes en apparence les plus dissemblables; enfin, comme pour fournir

(1) Cours de phys de l'École polythecnique, t. II, part. 1, p. 299, an. 1836.

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récusable de sa réalité, elle a devancé expérimentale en lui indiquant plus faits qu'elle n'avait pas soupçonnés, complétement vérifiés (1). » M. Arago xpliqué avec les ondes la scintillation et triomphé d'un problème demeuré at et de si puissantes mains.

Fresnel ont introduit dans les ondes ation capitale, la vibration perpendiayon. Longtemps avant eux, Hooke en e principe: « Le mouvement de la luun milieu uniforme où elle est engenopagé par des pulsations ou ondes qui es droits avec la direction que suit la » Cependant Fresnel montre plutôt la que la réalité des vibrations perpendi. Nous ignorons ce que dit là-dessus ■s voyons seulement « qu'il concluait des optiques des cristaux à deux axes, dépar Brewster, que les ondulations de rraient bien ressembler à celles d'une ue d'une longueur indéfinie, et se proa même manière (4). » Fresnel déclare

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la société royale de Londres, t. III, p. 12, an. 1672. Dar M. Arago. Comptes-rendus de l'Acad. des Sciences,

de chimie et de phys., t. XVII, p. 182.

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au même endroit que « c'est ce passage d'une lettre d'Young à M. Arago, en date du 29 avril 1818, qui contribua à le faire douter de l'existence des oscillations longitudinales. » Les oscillations ou vibrations perpendiculaires sont la conséquence naturelle de ce que nous pensons avoir rigoureusement démontré, que la matière est active et que l'attraction est une suite de cette activité, c'est-àdire qu'elle est une attraction effective, et non point une impulsion. Alors l'éther se trouvant sollicité par le soleil et par les planètes, pour ne parler que de notre système, éprouve une tension et par conséquent des vibrations perpendiculaires, s'il est ébranlé. Il éprouve aussi des vibrations longitudinales ou dans le sens du rayon, mais très-faibles comparativement aux autres. La même chose a lieu dans tous les fluides; mais les vibrations transversales dominent dans les fluides rares, déliés, tels que l'éther, et les vibrations longitudinales dans les fluides denses, grossiers, comme l'air. Fresnel n'avait point à douter de l'existence de celles-ci dans le fluide lumineux; il lui restait seulement d'y concevoir les vibrations transversales et de leur donner la prépondérance.

Sans en assigner la cause, M. Lamé confesse la possibilité de deux sortes d'ondes dans l'air et dans l'éther. «Il peut se faire qu'un trouble quelconque apporté dans l'équilibre d'une petite masse

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ine dans l'atmosphère les deux genres s qui viennent d'être définis; mais l'ouïe, n'étant affecté que par le syss accompagné de dilatation et de coneste sourd pour le second système, te, doit correspondre à d'autres phée le son. Pareillement lorsque l'éther s des sources lumineuses, il en résulte lement les deux systèmes d'ondes; tine n'étant affectée que par celui des transversales, le premier, celui où ouve des changements de densité, reste ou correspond à d'autres phénomènes e la lumière (1). » Ce n'est pas seuledes sources lumineuses, comme le auteur, c'est dans toutes les distances duisent les vibrations longitudinales.

la chaleur, « les ondes ne donnent pas, dit M. Lamé, un moyen aussi satisfailiquer tous les faits; mais l'hypothèse de , quoique plus simple en apparence, est diction manifeste avec plusieurs phéimportants, et ne paraît avoir aucune » Or, le système des ondes, qui promet er la chaleur, se trouve également en

de phys., t. II, part. 1, p. 306.

. I. p. 298.

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germe dans Descartes. D'après lui (1), l'élément du feu est partout, et pour qu'il se produise, il suffit qu'il communique son agitation, ou, comme on dirait aujourd'hui, sa vibration, qui se propage en ondes. C'est en examinant comment le second élément, qui est celui de la lumière, peut être écarté, et le troisième prendre le cours du premier, qu'il explique les phénomènes de la chaleur (2). Cette nécessité d'écarter le second élément est d'autant moins fondée, que la science tend à établir que la lumière et le calorique sont dus à une même cause. Mais cette erreur ne détruit point la vérité de la théorie en soi. A l'article 107, il rend raison de la combustion sans flamme.

M. de la Rive a signalé une nouvelle propriété des fils métalliques transmettant les courants électriques, laquelle semble indiquer que ces courants sont dus à un système d'ondes. « En rapprochant, dit M. Lamé, ces phénomènes et ceux qu'a observés M. Savary, en étudiant la faculté d'aimantation des décharges électriques, on ne peut s'empêcher de penser que l'idée des ondes doive envahir un jour la théorie physique de l'électricité, et la ramener en partie aux mêmes principes

(1) Principes, part. iv, n. 80 et 81.

(2) Ibid., de 81 à 123.

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